|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'histoire
devient parfois risible. Cette histoire nous a pourtant enseigné que c'est par
essence, philosophie ou idéologie que l'on fait des révolutions. Elles ne
peuvent être faites que contre des puissances coloniales et des forces
étrangères. On ne le fait pas avec ces forces et en leur compagnie contre son
propre peuple. Ceci ne sera donc qu'une contre-révolution.
Cela fait des lustres que le peuple palestinien lutte, se révolutionne, s'insurge, se révolte, sans que ces entités éprises d'amour populaire, de droits et de liberté ne daignent provoquer une quelconque remise en cause du conquérant. Le Nato pour la Libye, le veto pour la Palestine. Telle est l'expression qui ébranle tout sens grégaire d'un nationaliste en perte de charme. Les régimes politiques des provinces arabes, tellement distincts dans leur anatomie constitutionnelle, ne surviennent plus à tracer une distance commune, ne serait-ce qu'en vertu d'une défense collective de la question palestinienne, voire de leur propre vision des affaires intérieures. Les révolutions qui ont pu déstabiliser des régimes moribonds à bout d'innovation, n'ont pas manqué aussi de pousser ceux, encore nombreux rescapés de ce «printemps arabe» à faire timidement leur mue. Après la chute du Caire, de Tunis et de Tripoli, les autres capitales se sont vite empressées à promettre des embellies ou à concocter des plans et programmes de redressement de salut public. L'Arabie saoudite vient de décréter pour reconnaître enfin à la femme le droit élémentaire à voter et pouvoir se porter candidate. Même à l'horizon 2015. La Maurétanie, le Maroc, les Emirats et autre entités moins démocratiques. Les royaumes considèrent avec acuité, l'intérêt de survie du trône, les républiques le font d'une manière à garder une telle apparence, les autres s'essayent à la continuité d'une vie tranquille et paisible. L'histoire des Arabes est assez riche en événements douloureux. Elle ne fut en réalité qu'une kyrielle de guerres, de combats et d'éloges post mortem à l'honneur des grandes victoires d'une ère enterrée La Ligue arabe qui vient de faire à sa façon une mutation au niveau de sa présidence, n'est pas tout aussi prête à pouvoir fédérer tel un maestro, l'ensemble de la chorégraphie arabe. Amr Moussa n'est plus. Occupé à tracer sa trajectoire vers les rênes d'Alexandrie, convoitant El Qahira le monsieur a failli manquer de peu le coche de la révolution. L'on se rappelle fortement de lui quand il corrobora en termes clairs, Moubarak dans son vœu de vouloir terminer à échéance ses mandats. Il s'est ressaisi dans un sursaut habile et plein de réalité politique. Il l'abandonna un jour après, en faisant, voulant la rejoindre, les éloges à la révolution qui venait de naitre. Sa survie serait également tributaire aux yeux de l'Occident, de par son grand discernement pragmatique en autorisant l'OTAN à effectuer ses bombardements sur la Libye. Chose que son remplaçant évite de faire avec la Syrie ou le Yémen. Cette ligue donc, avec un Arabi, sémantique et phonique à sa tête est en pleine ébullition et se trouve tout à fait à coté des bouleversements qui tressaillent ses Etats membres. L'idéal n'est plus donc dans le regroupement conjoncturel que ne l'est l'accord pour la nouvelle vision de co-gérer la chose arabe. Néanmoins il est attendu de ce conglomérat une nette redéfinition dans la stratégie d'ensemble mais aussi dans la nature des objectifs à s'assigner. Un moindre effort est supposé préexister pour une refondation de ce qui devra dorénavant lier les Etats membres de cette ligue. Déjà qu'au plan de la communication collective, l'incohérence fait office de maître. Le manque justement de cette cohésion dans la diplomatie médiatique que tente d'entreprendre la ligue arabe n'est pas de nature à faire avancer les choses dans le sens où l'Autorité palestinienne le voudrait. Au sein du siège onusien, à propos de l'adhésion de l'Autorité palestinienne, en qualité de membre à part entière de l'Assemblée générale comme 194ème Etat, la ligue dans sa géographie politique n'eut pu faire quelque chose. Laissant le soin aux tractations individuelles et celles d'Etat à Etat. Cette faiblesse dans la conjonction d'efforts, les potentiels ennemis l'auraient bien compris. Dire avec toute l'aisance de ne point se tromper, que le seul ennemi de l'Arabe reste son comparse. Quand l'art n'est pas une politique de nuances, la politique devient hélas un art rapiécé, vicieux et tonitruant. Qui a fait de ce Abdeljallil, un homme aussi médiatisé et courtisé, siégeant avec les grands de ce monde, les recevant et étant reçu par eux ? Lui envers qui Sarkozy en compagnie de David Cameron à Tripoli et à Benghazi ne s'est pas empêché de lui faire lever les bras en guise de « Je t'intronise roi des révolutionnaires !» ils sont, les deux acteurs des frappes atlantiques pour une soi-disant «série de mesures d'aide en faveur du processus de transition dans le pays nord-africain ravagé par la guerre». Qui de la Libye ou de la Palestine mérite le mieux, plus d'égard, plus d'attention et davantage d'assistance et d'appui ? Si c'est l'intérêt qui arrive à unir les Etats occidentaux, c'est ce même intérêt qui dissocie à outrance l'unité arabe. La religion qui peut faire office d'un baume chauffant les cœurs et reliant les adeptes, n'est plus à son tour apte à rassembler la moindre dissidence ou rétrécir la moindre discordance. . Le cri des cors aux réformes sempiternelles, les clairons des programmes de relance économique, l'incohérence gouvernementale et autres carillons finiront tous par avoir une voix inaudible, rauque et aphone Le monde bouge à grande vitesse, les choses se précipitent, et voilà que les Arabes ne se concertent plus. Il semblerait qu'ils n'ont plus rien à se dire, tant, qu'il vaudrait mieux s'acoquiner avec l'autre, celui qui agit, qui exerce une force de frappe à l'OTAN ou au Conseil de sécurité. Dans l'attente de ce que vont décider les gouverneurs membres de la Ligue arabe, les enfants en Palestine, comme en Irak. , en Afghanistan et un peu arabiquement ailleurs, continuent de mourir, par balles, déni de justice ou négation de droits. Le souffle que poussent les poumons altérés du système local, à son tour s'atténuera et s'amenuisera au fur et à mesure des revendications persistantes telle une toux craquante et crachante. En Syrie, le régime va craquer. Le pauvre Bachar, n'arrive plus à comprendre son peuple. En fait, il y en a deux, ses fans et les autres. On l'a diabolisé. Plus que Saddam, au même titre que Kadhafi. Il devient ainsi un obstacle à la normalisation qui se trace déjà et se projette dans ce Moyen-Orient remis à l'état faussement démocratique. L'octroi de droits à ses citoyens n'est plus une atteinte à l'ordre public, ni a la sûreté de l'Etat. L'Algérie qui n'étant pas dans ce registre reste une nation quand bien même à envier. Elle est appelée néanmoins à agir dans la diligence et ne pas se résigner dans un arrangement tardif inutile. Il faut lancer rapidement les réformes promises selon un agenda d'actions à même de réconforter l'appui à la démocratie. L'affaire palestinienne, la guerre contre l'Irak, l'Afghanistan, les révolutions arabes en cours; ont bien démontré le fossé qui sépare la rue et le peuple des palais royaux ou des cabinets présidentiels. Les uns s'essayent à manœuvrer de la manière la plus mesquine tentant de ne pas lorgner sur le mal que font les nouveaux libérateurs des peuples, les autres s'échinent à la démonstration du contraire par l'indéfectible soutien nonobstant la matraque ou l'interdiction de marcher. La légalité internationale est une chose qui ne devrait plus obéir à des règles politiques mais à des rapports de force et de quelle force. Elle est utilisée carrément selon les deux poids, les deux mesures. A voir des centaines, milliers d'hommes, des tonnes de matériels, une technologie de pointe, les dernières inventions de Microsoft, des relais aéroportés du Pentagone, du numérique, se mettre en œuvre pour détruire tout ce qui bouge, palpite ou souffle à travers les contrées arabes, c'est se dire, et pourquoi pas un tel redéploiement d'arsenal ne sera-t-il pas mis au profit du peuple palestinien ? Lui qui voit depuis plus de 60 ans, ses droits bafoués injustement par cette légalité internationale. A lui on réserve prématurément et ouvertement un veto pour l'éclosion de son Etat. Les frappes précises et éclatantes de l'US force, du NATO, des bombardiers britanniques, norvégiens sous couvert de ce mandat unilatéral onusien n'ont laissé que des tombes béantes et les sarcophages à ciel ouvert. Ces œuvres ignobles seront les témoins séculaires de l'ignominie d'une civilisation de droits de l'homme, de libertés et de démocratie. Là, l'histoire comme dans le «sac de Bagdad» retiendra pour les écoliers de la future Bassora, dans leurs cahiers de fibres optiques, la vaillance d'un peuple, qui en toutes circonstances, fut «trahi» et «lâché» par les siens. Il en est de même pour les Libyens. Voyez, les Tunisiens ou les Egyptiens, ils peuvent être fiers d'avoir fait, seuls quelque part, leurs révolutions. Pour les dirigeants arabes qui se sont mis à leurs dépens dans une peau de dictateur, partir sous une injonction militaire étrangère reste la pire trahison dans l'esprit de ceux qui se cultivent aux essences de la personnalité. Se permettre une guerre inédite, est aussi un éloignement vis-à-vis de toute attitude d'abandon et d'abdication. Ils auraient pu aisément faire éviter à leur peuple tous ces relents fatidiques d'une envie de démocratie qui ne surgira pas de sis tôt. Le dilemme est dur et rude. La décision claire et simple. Kadhafi aurait pu renoncer à ses pouvoirs. Saleh du Yémen, ou Bachar El Assad doivent s'en inspirer. Dans la société arabe ; les monarques, autocrates et autres dirigeants potentats ont plutôt tendance à expirer au pouvoir, à être assassinés ou à être débusqués par des coups d'Etat, que de partir sereinement. Maintenant ils font les frais de «révolutions». Quand on constate que le poids offensif exercé sur l'Autorité palestinienne de déférer sa demande d'adhésion à l'ONU, notamment par les menaces de l'administration Obama à obstruer le chemin prôné, l'on est en droit de se demander à quoi joue le monde libre ? Quand 110 parlementaires français pro-sionistes font aussi pression sur leur Président pour lui imposer d'opposer son veto à cette démarche, l'on est en droit de se demander en quoi consiste alors l'intervention des troupes occidentales dans les affaires intérieures des Etas arabes ? Ainsi le paradoxe demeure entier. Le monde arabe n'est pas prêt pour s'unir derrière cette demande et former de la sorte un front agressif amenant tous les intérêts qu'il développe avec les puissances à faire leur convergence vers l'acceptation de l'Etat palestinien. Si l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats, la Jordanie et autres feront reposer l'affaire palestinienne sur les dividendes à tirer de chez eux par les décideurs de l'univers, celle-ci connaîtra un dénouement positif. La question palestinienne doit constituer une équation interarabe. Un véritable intérêt indissociable des autres. La Turquie tient à imposer un nouveau visage à l'égard des musulmans et arabo-musulmans. Erdogan est plus d'un leader nassériste. Il joue à accorder les violons des peuples arabes et musulmans. Même dans la faim d'une Somalie rachitique que le secours qatari tente d'apaiser. Son intransigeance face à Israël le place au summum de la considération dans ces pays. Si l'Egypte maintient le vœu populaire de réviser les accords de Camp David etc. Si El Harez continuait ses litanies? |
|