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Que faut-il lire dans le message de circonstance
envoyé par le roi Mohammed VI au président
Abdelaziz Bouteflika ? Que les services du protocole du Roi - tout comme ceux de la présidence algérienne pour les dates marocaines - sont vigilants. Ils font le boulot régulier et évitent qu'une omission ne vienne donner lieu à des lectures indues. C'est d'ailleurs, explique un ancien diplomate, sur cet aspect des choses que les agences de presse officielles, MAP et APS, ont un rôle de témoin et servent de preuve que le message protocolaire et de circonstance a bien été transmis. Il est vrai que les journalistes d'Algérie et du Maroc n'auraient pas raté - en cas d'omission ? d'analyser et de décortiquer le pourquoi de l'absence du message de fraternité traditionnel à l'occasion de la fête nationale du pays frère. De mémoire de journaliste ? mais on peut se tromper ?, il n'y a jamais eu de «ratage» et chaque année on a le lot minimal de messages entre le président de la RADP et le roi du Royaume. Il faut donc reconnaître aux deux services du protocole ? qui préparent les messages de longue date et vérifient qu'ils ont bien été envoyés et publiés par l'APS ou la MAP ? de bien faire leur travail, de ne pas provoquer de crise inutile et de maintenir le fameux fil de Mouaouiya. Une fois que l'on constate qu'il y a bien eu message, l'exercice consiste à chercher, dans le texte, ce qui sort de la routine et de la politesse diplomatique. Attention, il ne faut pas se contenter des dépêches des agences occidentales - un peu trop pressées alors qu'il faut prendre du temps -, il faut aller sur les sites des deux «agences sœurs» et lire le texte dans son intégralité. On peut ne pas aimer le style, mais si l'on veut comprendre qu'il y a message en sus de l'ordinaire protocolaire, il faut lire patiemment le texte, même si les phrases paraissent aussi longues que l'autoroute Est-Ouest qui deviendra un jour, si Allah le veut et si les peuples changent la donne, un tronçon de l'autoroute maghrébine. Pour notre 49e, le message du Roi paraît vouloir veiller aux prémices des prémices d'une relation normale avec les accords conclus par exemple dans l'agriculture et les échanges ministériels (eau, énergie et même jeunesse et sports). Et si des journaux et des ministres marocains - et même le Roi parfois - ont la dent dure contre le voisin, le message solennel doit prendre de la hauteur. Le Roi affirme qu'il existe des «obstacles conjoncturels et objectifs», qu'il œuvrera, de «concert avec Vous» - avec la majuscule, bien entendu, le protocole ne badine pas ? à les surmonter et «imprimer une nouvelle dynamique aux relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante?». Même si les agences occidentales, terriblement pressées de conclure, ont souligné cette notion de «nouvelle dynamique», les habitués, par impératif de fonction des lectures attentives des messages royaux et présidentiels, ne sont pas prêts à jurer qu'ils ont un caractère nouveau. En tout cas, même si cela a été dit avec d'autres termes, le sens a déjà été dit et redit. Et ils seraient enclins à noter que cette «dynamique nouvelle» correspond à un vieux surplace. Mais bon, il ne faut pas faire les rabat-joie. Il y a eu un message. Tout est dans l'ordre. En attendant que les peuples changent la donne. |
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