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« L'arène
politique est le seul terrain qu'on peut continuer à occuper après avoir été
disqualifié ». Philippe Bouvard
Tous les indices affichés par la presse nationale semblaient favorables à une envolée spectaculaire des 11 rentrants de « l'équipe nationale » et à une réappropriation souhaitée en ces temps de disettes politiques d'un espoir même circulaire. Car, le football est au politique ce qu'est la quadrature est au ballon. Il s'agit du cercle, de son diamètre, de ses rayons et de ses circonférences. C'est une question d'arithmétique moderne pour ne pas l'étendre aux mathématiques appliquées. Chacun trouve son compte et les vaches, comme disait ma grand-mère que Dieu ai son âme, n'en seront que bien gardées. Bien choyés, destination le Maroc après un séjour de rêve en Espagne mauresque. Décrassage, délaçage, remise en forme, massage et ressourcement performant à l'a hauteur des ressourcés, produits aux effets de tonus, énergétiques et tonitruants, c'est la classe quoi pour des jeunots à l'esprit furtif alloués aux notoriétés mercantiles. Ils évoluent loin des clichés anciens, qui font de nous les nostalgiques d'un système révolu, pour qui le football est encore un combat, autant que la politique ou la révolution. Un lien à la terre, au douar et au village autant qu'à la Q5 embourbée d'un carnet de chèque intarissable. L'échelle des valeurs est dans un gouffre et la mesure est de mise. Il serait temps de raviser, dans la cadre d'un dialogue, type B.T.B, le cercle de notre football et en définir les outils arithmétiques nécessaires à sa relance et à sa survie dans le concert des nations. Depuis les années 1982, nous cumulons les échecs, sans en être conscient des véritables acquis que nous avons enregistrés. Le rêve inachevé de Belloumi, Madjer, Assad et consort, a maintenu le secteur dans une léthargie apathique au point de le perdurer virtuellement comme un exploit durable, alors qu'il sentait la défaire proche. Des voix se sont élevées pour inviter le politique à réviser ses donnes et redonner à ces jeux, les enjeux qu'ils méritent. Les leçons qu'il fallait retenir Lors de notre participation à la dernière coupe du monde, il n'y a pas eu d'échecs, mais des défaites. Les jeux étaient encore ouverts, tant que le roi football n'avait pas été mis, ni en berne, ni en danger, et il ne le sera sûrement pas pour sitôt. Les enjeux étaient de taille pour qu'ils se taillent. Laisser ce monde au ballon rond sans jeux ni enjeux, se serait proclamer la mort du plaisir et des extases éphémères à l'échelle terrestre. Une économie porteuse qui ne fonctionne que par la volonté de ceux qui l'avaient inventé. Pour ceux qui profitent de sa gouverne et sa générosité affable, au regard des grands de ce monde virtualisés à outrance, le chemin demeure encore plus long que prévu pour que nos afro-asiatiques, ces tiers-mondistes libérés des séquelles colonialistes, puissent accéder au cercle étanche des civilisés. Même en football, il y a des différences de classes, même si le racisme semble avoir été presque aboli. A moins de l'avoir dans la peau comme une poisse. Et là, c'est incontournable, en n'y accèdera que par naturalisation. Dans ce domaine, on peut dire que la traite à été positive. Au dernier rendez-vous planétaire, il n'y avait sûrement pas que des blancs, à l'exception de l'hôte, butin de l'apartheid, dans des équipes africaines, mais il y avait des myriades de noirs aux avant-postes occupés généralement par les blancs. Sans eux, point de saveur dans un football sans valeurs. Les révisionnistes autant que les nostalgiques de l'ex-empire des lumières en refoulent constamment leur dédain à voir dans leur composition nationale, une représentation indigne, car pleine d'indigènes à craquer. Ce fut la corne de l'Afrique qui avait accueilli au nom du vieux continent et ce fut elle, toute entière, qui avait malheureusement perdue. Par malchance, elle n'avait pas accéder au second tour, ni aux couronnements des princes. Ni elle, et encore moins ces amis arabes invités pour la circonstance. Car il était encore trop tôt pour y parvenir. Et pourtant, d'énormes efforts et moyens ont été alloués pour paraitre. Politiquement incorrecte, cependant nécessaire pour colmater les failles béantes où ruissellent d'énormes maux, fléaux et aléas que couvaient et couvent encore une société en furie. Même les emblèmes ont été mis en scène. Les brandir pour affirmer ses origines, son appartenance à un territoire, à un lieu et à une communauté, ce n'était sûrement pas un gage d'affranchissement des politiques de leurs échecs ou de leurs manquement au devoir. L'illusion était trompeuse de croire qu'en l'espace d'une euphorie passagère, la nation serait enfin unie autour de balivernes, d'un ballon. Pour le bien et pour le pire, pour peu qu'elle restait dans les limites des stades et des enjeux. Telle fut la première défaite?. impression passagère. En Algérie, la joie était encore là, présente, dans les cœurs apaisés après deux défaites immérités et un matche nul perdu d'avance. Nos jeunots, aux allures élancées, élégants comme tous, majestueux dans l'iconographie locale, ils ne déméritent pas. Ils ont su tenir en échec les favoris de cette coupe du monde occidentale. Ils pouvaient faire plus, avec plus de temps, d'organisation et du bon sens et un staff beaucoup plus libéré des mauvaises mœurs. Les pièces de l'échec ont donc été en bonne position. Bien huilés, elles se replaçaient progressivement sur l'échiquier des valeurs. La loi des paradoxes gouvernait. Face aux anglo-saxons, nous avons fait le plein. Mis en échec la reine et rendu les armes face à sa progéniture. On ne pouvait battre l'hégémonie, la mondialisation et la bonne gouvernance, avec notre tâtonnement, un peu de bricole et des babioles. De l'avis général, pour se consoler, on disait qu'on a gagné une équipe. Et quelle équipe ! Une jeunesse, des promesses et des capacités incommensurables. Quelle audace ! Reste à l'entourer d'une compétence qui mériterait cet héritage récent. Au dernier round de la compétition, aucun talisman ni prière ne pouvaient jouer contre la vérité de l'effort et le fruit d'un long travail d'halène. Dieu a préservé nos filets jusqu'à la dernière minute. Sauf que, le reste était du ressort de nos représentants. Le temps des miracles était révolu, il ne pouvait se produire. Les algériens sont arrivés à la limite de leur stratégie. Malgré le talon, la jeunesse et l'inexpérience encore à murir pour certains, ils ne pouvaient prétendre faire la différence. C'est le fonds qui manquait le moins. Le rêve a atteint ses frontières et l'inachèvement était à la mesure des prospectives. Les américains, vivaient le sommâmes de leur projection. Ils ne pouvaient face à une équipe nait du néant concéder une retraite. Leur objectif a été affiché bien avant l'entame. Hargneux, offensifs, infatigables, ils ont, contrairement, à nos jeunots, l'art du parachèvement. La différence est notoire et les pronostics de la FIFA sont révélatrice des tendances à l'échec. L'Algérie qui durant 391 minutes de jeux n'a pu faire vibrer les filets de ses adversaires ne pouvait que s'incliner devant une équipe qui marque à chaque 45 minutes. Une importation d'origine Pour le petit peuple, c'est la désolation. Ils sont tous à blâmer, du haut vers le bas. La victoire était à portée de main. Manque de tactiques, d'acharnement, erreurs fatales, favoritisme sélectifs et biens d'autres jugements superficiels qui accablent plus qu'ils ne pacifient ou rendent à l'évidence. Nous avons atteint avec si peu de moyens et en un temps record la cote. Avec une importation à plus de 90% de joueurs, même si le produit semble être d'origine algérienne, la labellisation est française. Ils ont vécu là-bas, formés là-bas, éduqués là-bas et appris à jouer au football là-bas et ils évoluent là-bas. Ils ne respirent même pas l'air d'ici. Ils rentrent chez eux là-bas. Ils sont le fruit d'une émigration forcée. Perdus entre deux drapeaux, ils portent la nostalgie des origines et l'universalité occidentale. Point de valeurs intrinsèques qui les inciteraient à la hargne ou l'acharnement à vouloir mouiller leurs maillots pour étancher leurs cœurs épris de patriotisme. Un héritage hypothéqué dont on ne peut être fière que par indulgence. Ou pour se consoler, on y attèle des circonstances atténuantes qui donnent raison à leurs pères et mères d'avoir décidé un jour néfaste d'aller voir ailleurs une vie plus clémente. Et, pourtant nous étions au seuil de l'indépendance. Ils ont changé de pays pour mieux vivre et sûrement évoluer. Quel mérite avons-nous, du moins nos politiques à charge de cette pauvre nation, à se venter d'avoir atteint le sommet de la montagne tous en étant nains. C'est là le miracle?Dieu nous a offert des moments de plaisir, de joie et d'allégresse juste pour se pencher sur notre sort. Et, Il nous a rendu à l'évidence pour méditer. Un travail mérite récompenses et un échec mérite réprimandes. Pour accomplir la totale Reste aujourd'hui, il serait impératif de recruter un staff d'importation, compléter l'équipe par un entourage technique et des dirigeants d'importation, et l'étendre aux règles bilatéralités. Quant la politique s'y mêle tous s'emmêle? autant revenir au système d'annexions territoriales. Les algériens devaient se contenter de leur Raouraoua, fidèle au poste. Nos politiques sont afférés à niveler les relations Algéro-françaises, puisque le sort des deux équipes était presque semblable. Lamentations et regrets! Les uns colmataient les brèches de leur débâcle, au moment ou les autres se contenter d'une déchéance. La morale d'hier et d'aujourd'hui Faut pas se voiler la face, les résultats du premier tour de la coupe du monde ont été le reflet fidèle des conditions sociopolitiques des pays recalés. Les nations démocratiques évoluent au rythme de leur stratégie de développement. Le football en est l'expression ultime. Et, l'Etat providence porteur d'échecs tout azimut, s'accapare même l'atmosphère pour contrôler les moindres faits et gestes. Telle est la démarche de la démocratie de façade. Chez nous, on a enterré la victime avant de la tuer. Saadane avait sûrement fait des erreurs tactiques. Cependant, il était injuste de l'avoir accuser de toutes les maux. Il avait accepté une mission impossible. Il nous avait fait, un moment, rêver avec des jeunots encore frais pour s'engager dans une bataille perdue d'avance. A deux ans d'un doublé compétitif très serré, il a réussit à passer deux capes. Il est plutôt à honorer que réprimander. Et comme le dit l'adage : « les meilleurs joueurs sont les spectateurs ». Aujourd'hui, il ne s'agit nullement de remodeler une équipe faute de bourgeonner, bouillonne. Il est à méditer sur le sort du sport roi en Algérie. Les pépinières poussent en France et ailleurs et les récoltes se font prétentieusement locales. C'est le beurre et l'argent du beurre qu'en cherche à récupérer. L'esprit de la rente gangrène même les politiques. Quelle stratégie à adopter dans un secteur vidés de sa substance pour espérer représenter dignement ce pays ? Peut importe le coup de l'investissement. C'est les couleurs de l'étendard qui sont en jeu. Le brandir en ayant recours à la sous-traitance, autant, le mettre en berne la durée d'un sursaut national. Il ne faut pas perdre de vue également cette mésaventure significative qui avait entachée les derniers moments du mondial. L'indigne comportement d'un de nos joueurs. Fort de sa stature de mauvais attaquant, il n'hésite à aucun moment de s'attaquer aux femmes. Comme cible, il ne pouvait trouver mieux pour refouler ses échecs. Et dire que sur la plan éducatif, l'Algérie a fait énormément de progrès. Les chiffres en témoignent. L'école normale formait des élites d'envergures. Ils avaient non seulement le civisme dans la peau, mais suaient pour les couleurs. Toutes ces valeurs, se dissipent désabusement dans des considérations mercantiles. Du haut du sommet au ras du sol, ils cherchent tous un profit même figuratif. Ce qui intéresse le politique c'est d'échapper un moment aux aléas de la revendication sociale en procurant au peuple de la joie et de l'allégresse euphorique pour lui faire oublier le temps d'une réflexion ses déboires et les misères inlassablement collées à ses trousses. Ils oublient souvent que la rivière finie toujours par revenir à son lit. Défaite à notre dernier échec ! Aujourd'hui face au Maroc, nous avons vécu la pire des humiliations. Cumule aléatoire des rêveries précédentes, il ne pouvait en être autrement, tant nous consacrions l'éphémère et circonscrivons l'irréel. La pouvoir en place se déplace comme la taupe dans ses galeries. Sans commune mesure, il croit qu'à chaque étape une avancée a été réalisée. Or, notre football persiste dans une fausse route, sans feuille de route. On peut se lamenter sur un sort préméditer, verser les larmes de crocodiles, accuser l'entraineur, les joueurs, même le soigneur pour se consoler et reprendre le même chemin de bêtises. Nis Saadane, ni Benchikha et encore moins les nouveaux listés, mêmes étrangers, dans le carnet d'adresse de Raouraoua et consort ne sauraient mettre fin à cette hémorragie footballistique. Seul une politique ferme et irréversible, loin des usages de la gestion conjecturelle, pourrait entrevoir l'espoir d'éviter la défaite des échecs cumulés. |
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