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Un Blanc vaut mieux que tous les noirs

par Moncef Wafi

Blanc n'est pas raciste, selon les premiers éléments de l'enquête de la Fédération Française de Football. Aucun blanc n'est raciste si l'on croit l'enseigne publicitaire apposée sur le fronton de l'Elysée. L'affaire des quotas, assimilée par les médias de droite et d'extrême droite (pardon pour la répétition), à un simple tintamarre, comme le 5 octobre à un chahut de gamins, vient d'être démythifiée par un simple communiqué de presse qu'on a fait lire par la ministre française des Sports. Ceux qui s'attendaient à d'autres révélations plus scandaleuses, à des sanctions plus que symboliques et des têtes qui tombent n'ont qu'à changer de pays. Ceux qui imaginaient, un instant, un seul, que la droite française désavoue des blancs officiels et les condamnent pour avoir pensé que la France du sport était plombée par la présence trop massive des blacks et des beurs, noirs et arabes en version originale, se sont lourdement trompés sur la marchandise. En effet, alors que cette affaire a défrayé les chroniques bien pensantes de la gauche, mobilisé les associations de défense des minorités, touché dans leur amour-propre les Algériens qui se sentent concernés par tout ce qui se passe là-bas, froissé certains joueurs noirs, la France officielle vient de blanchir la DTN en accusant le délateur, encore un Arabe, d'avoir vendu la mèche. Maintenant, est-on en droit de s'étonner que la France ne proscrive pas ce genre de propos «prohibés» dans une réunion officielle ? La réponse est «non», bien sûr, si on s'appuie sur les dérives racistes et ségrégationnistes de la France et des antécédents en la matière avec des dépassements verbaux de la part des ministres de la République. L'épisode de ceux de l'Intérieur sont un florilège de bêtises haineuses proférées contre les Arabes et les musulmans. Sarkozy lui-même, Chirac et tous les pontes de la politique se sont fendus, un jour ou un autre, de leur diatribe raciste. Donc, il ne faut point s'étonner que le Blanc-Black-Beur ne soit pas la couleur préférée de la France d'aujourd'hui où Marine Le Pen et Sarkozy ne sont que les côtés d'une même et seule pièce. Il ne faut pas s'offusquer que le blanc soit la couleur dominante d'un pays qui refuse de reconnaître ses propres génocides, ses massacres et ses colonisations qu'il porte au rang de bienfaits civilisationnels. La France n'aime que la couleur de la peau qui lui ramène une médaille, une peau qui court vite, qui saute haut et qui marque des buts. La France déteste toutes les couleurs qui ne se confondent pas avec la Marseillaise qu'on siffle dans les stades. Alors faut-il encore s'étonner que Paris ne soit pas Alger, Abidjan ou Karachi ? Non.