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Le
Fonds monétaire international (FMI), rejoint par les autres institutions
internationales, soutient que l'économie mondiale se porte mieux malgré les
incertitudes liées à la dette publique européenne et américaine. Selon lui, la
croissance est au rendez-vous un peu partout et celle de l'Afrique ne serait
pas en reste. Ces experts prévoient en effet que pour 2011, elle va être de 5,5
% en Afrique subsaharienne et de 4,1% en Afrique du Nord. Des taux qui
pourraient conduire à estimer de façon positive l'évolution économique et sociale
dans les pays africains concernés.
Sauf que dans le même temps, le FMI a tiré la sonnette d'alarme pour ces mêmes pays, évoquant qu'ils risquent de subir aussi une inflation au taux à deux chiffres. Ce qui aurait pour conséquence de ruiner les bénéfices de leur croissance. Selon le FMI toujours, aucun pays africain n'échappe au phénomène de l'inflation. Laquelle a pour cause, d'après ses experts, la hausse continue des prix des denrées alimentaires et des matières premières. Hausse dont le premier responsable est le prix du pétrole qui ne cesse d'augmenter, mais également la croissance de la demande mondiale, de même que la chute pour diverses raisons de la disponibilité sur les marchés mondiaux de ces denrées et matières premières. Pour les pays africains, dont l'Algérie, le scénario d'une inflation à deux chiffres serait proprement catastrophique, car ils n'ont pour principal outil que les subventions pour contenir la hausse des prix et son impact social. Mais presque tous ne disposent pas des ressources financières qu'elles nécessitent. Même l'Algérie, avec le matelas financier que lui procurent ses exportations d'hydrocarbures, ne peut supporter longtemps le coût des subventions. C'est pourtant la solution à laquelle nos dirigeants ont recours. Il faut dire qu'ils n'ont pas eu d'autres choix, obligés qu'ils furent de calmer les émeutes sociales qui ont éclaté début janvier dans le pays suite à l'augmentation subie par les prix du sucre et des huiles. Les autorités ont certes également essayé d'amortir l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des citoyens en octroyant des augmentations de salaires à presque tous les secteurs d'activités. Il est malheureusement prévisible que si l'inflation atteint les taux que le FMI a évoqués, elles n'obtiendront pas la paix sociale qu'elles ont cru pouvoir instaurer en ouvrant large les cordons de la bourse publique. Les subventions et les augmentations de salaires vont s'avérer de peu d'effet sur la protection du pouvoir d'achat d'une majorité de la population au cas où l'inflation poursuivrait sa courbe ascendante. D'ailleurs, la multiplication des mouvements sociaux dans le pays prouve que les salariés et les ménages algériens ont pris conscience que les réponses de l'Etat ne sont pas à la hauteur des tourmentes que leur inflige cette inflation à l'œuvre. Il est donc à conjoncturer que les tensions sociales en Algérie, loin de s'apaiser, vont au contraire monter et s'exprimer encore plus fortement et radicalement qu'elles l'on fait ces derniers mois. Plus que les autres pays africains, l'Algérie est la démonstration de ce que la mauvaise gouvernance et l'imprévoyance peuvent coûter à un peuple, alors que son pays dispose des ressources et des compétences qui, bien utilisées, lui permettraient d'être prémuni des aléas exogènes, ou du moins d'en limiter les impacts néfastes. |
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