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Ce
n'est pas un pays dans lequel on peut avoir confiance» a répliqué un ancien
président de l'APN à un Algérien qui lui demandait pourquoi il achète autant
d'immobilier en Espagne et en France. Et cela résume tout : une bonne partie de
ceux qui nous gouvernent, répondent comme des automates rusés, nous demandent
de ne pas «marcher», protester ou casser, nous expliquent qu'ils sont là pour
notre bien et que l'Etat fait tout pour nous acheter une Suisse nationale en
trois mandats, une bonne partie de ces gens là ne croient pas dans ce pays. Et
c'est ce qui fait sourire, en jaune, les investisseurs étrangers potentiels à
qui on demande de venir mettre leur argent dans le vaste pays de la RADP alors
que les actionnaires du pays achètent leurs appartements à Paris et scolarisent
leurs enfants à Londres. Et cela se voit et se sent : ce manque de foi dans la
terre nationale, cette fuite des rats somptueux. Pour s'en convaincre, il suffit
d'écouter la langue ENTV lorsque certains viennent nous parler d'intérêt
national et de la nécessité de préserver ce pays, alias cette vache des
orphelins. Un Algérien peut ne pas être instruit, manquer de l'alphabet
nécessaire pour décrypter le politique et habiter Aïn-Attend-Toujours, il
possède toutefois toujours ce flair ancestral qui lui permet de détecter le
colon sous la peau du vis-à-vis et de deviner le mensonge sous l'hymne. Et pour
le moment, on se moque des millions que nous sommes : on n'a même pas droit à
une dictature forte genre «Fils de?», mais à un système mou qui se partage
entre femmes, maîtresses, gouvernantes, fils aînés associés à un Khalifa-Bis à
Alger et appartements au nom de l'épouse avec terrain revendus, bureaux
d'études fictifs, expertises bidons, bourses universitaires et importations
ponctuelles selon les délits d'initiés parce que Papa est ministre. On ne
s'acquitte même plus, depuis le dernier mandat, de la délicieuse déclaration de
patrimoine et des ministres lourdement accusés ont été éjectés, lors du dernier
remaniement, sans se plier à la politesse de l'obligation de la Loi.
La raison ? Deux raisons : le peuple n'existe pas et on peut même en sourire comme l'a fait un ex-ministre et, ensuite, les hauts responsables ne «possèdent» rien ici et ont appris à investir ailleurs, à Paris et au Maryland. Et le jour prochain où ce pays ira accoucher de lui-même dans la violence, le plan des rats majestueux est déjà prêt : double nationalité préventive et fonds immobiliers en Europe ou ailleurs pour se reposer d'avoir géré les indigènes pendant des années. Avec, en générique de fin, la fameuse phrase prêtée à de Gaulle «Ils vont se manger entre eux». En attendant donc que l'Europe se débarrasse de cette caisse de voleurs qu'est la Suisse pour nos dictateurs, voici ce que l'on veut Monsieur Tantaoui : la liste des ministres qui ont la double nationalité et une déclaration de patrimoine à valeur internationale pour chaque Seigneur du pipe-line. |
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