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Jeudi dernier, à l'issue d'un conseil de gouvernement, le ministre
marocain de la Communication s'en est violemment pris à l'Algérie. Ce qui n'est
pas nouveau et pour étonner de la part d'un ministre de sa majesté. Ce qui
distingue toutefois cette énième sortie anti-algérienne, c'est qu'elle a lieu
alors que l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU se trouvait dans le
royaume, première étape de sa nouvelle tournée de consultation avec les parties
concernées par le conflit sahraoui, et qu'elle a donné lieu à un exercice
d'amalgame entre des dossiers dont le but visait à démontrer que l'Algérie
serait l'obstacle à la paix, la sécurité et la stabilité de la région.
En effet, outre de ressasser l'antienne contre notre pays d'être la cause de l'échec des négociations entre le Maroc et le Polisario, le ministre chérifien de la Communication a accusé les autorités algériennes d'avoir empêché son pays de participer à la réunion consacrée à la région sahélo-saharienne, et leur a imputé le blocage de l'UMA et de la construction maghrébine. En somme, l'Algérie serait le problème dans la région du Maghreb contre laquelle le ministre de sa majesté n'a pas hésité à faire appel aux grandes puissances au premier rang desquelles les Etats-Unis pour leur demander de la «rappeler à l'ordre». En faisant le lien entre la non participation du Maroc à la réunion des pays sahélo-sahariens dont il a rendu responsable l'Algérie et le conflit du Sahara Occidental, objet de la présence de Christopher Ross dans le royaume, le ministre de la Communication de Rabat a voulu entretenir la fiction de l'existence d'un rapport entre ce qui s'est discuté à la réunion d'Alger et le conflit sahraoui. Qu'en somme l'Algérie qui prône la coopération internationale et régionale dans la lutte antiterroriste, empêcherait le Maroc d'apporter sa contribution à cette coopération au motif de la divergence entre les deux Etats maghrébins sur le dossier du Sahara Occidental. Ce raccourci lui a fait considérer «que le comportement de la diplomatie algérienne est d'une stérilité historique et inégalée». L'hystérie anti-algérienne dont a fait montre le ministre marocain de la Communication, est révélatrice du désarroi dans lequel se débat le trône et son gouvernement suite aux échecs répétés de ses manœuvres diplomatiques en vue d'imposer les différents plans échappatoires qu'ils ont échafaudés en guise de substitution à la tenue d'un référendum d'autodétermination qui permettrait en vertu des résolutions onusiennes au peuple sahraoui de s'exprimer librement quant à son indépendance. Un désarroi si grand qu'il leur fait quémander ouvertement aux grandes puissances (pour eux les Etats-Unis et la France bien entendu) d'assumer le rôle de gendarmes protecteurs du royaume. C'est peut-être cette solution que le Maroc aurait demandé aux Etats sahélo-sahariens d'entériner, s'il avait effectivement participé à la rencontre d'Alger. Christopher Ross dont la mission est de créer les conditions à la reprise du dialogue interrompu entre le Maroc et le Polisario sait que s'il tient compte des élucubrations que vient de formuler le ministre marocain de la Communication, c'est l'échec assuré de sa mission. |
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