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Après le tir de barrage essuyé par les pouvoirs publics de
la part des organisations patronales suite aux dispositions controversées
intégrées par eux dans la loi de finances complémentaire, le secrétaire général
de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a rompu le silence observé sur la question
par son organisation.
Dans une déclaration exclusive à notre confrère «Liberté», le patron de la centrale syndicale a en effet exprimé sans équivoque «son soutien» aux mesures gouvernementales décriées par les chefs d'entreprises privées et une bonne partie de l'opinion publique. Il a justifié son soutien en estimant que ces mesures sont «économiquement et financièrement utiles du point de vue de la croissance et de la création d'emplois», faisant ainsi preuve d'un jugement a contrario de celui des patrons, qui les ont qualifiés eux de «dangereuses pour l'économie nationale». Pour Sidi Saïd, ces mesures sont venues «mettre de l'ordre dans la politique des importations, une remise en ordre dont il voudrait qu'elle soit plus clairement pratiquée par le refus de l'Etat d'importations de produits de consommation non essentiels pour la population, «comme le kiwi, les bananes, voire les pastèques». Ce type d'importation est pour lui «une menace pour la production nationale». Tout comme d'autres défenseurs des nouvelles décisions gouvernementales, le SG de l'UGTA justifie celles-ci par l'obligation qui est celle de l'Etat confronté à une crise économique et financière qui frappe le monde, d'en protéger sa population et l'économie nationale. L'argumentaire sur lequel il s'appuie n'est pas dénué de pertinence. Loin s'en faut. Mais là où le bât blesse, c'est que l'on ne l'a pas entendu s'exprimer ainsi quand ces mêmes pouvoirs publics ont concocté les lois et pris les mesures qui ont ouvert la voie à ces importations sans restriction, dont il dénonce aujourd'hui «la menace sur la production nationale» et l'impact néfaste sur l'équilibre financier du pays. C'est que le patron de la centrale syndicale est avec ces pouvoirs «dhalimin aou madhloumin». Et il assume avec aplomb. Ce n'est pas pour étonner de sa part, mais il aurait pu au moins se garder de nous infliger le concept pour lequel il a plaidé «d'une économie algérienne basée sur la citoyenneté». Car en cela, c'est tout juste si l'inénarrable secrétaire général de la centrale syndicale ne fait pas porter le chapeau des errements qui sont ceux de la politique économique gouvernementale aux simples Algériens, coupables selon lui de ne pas avoir de comportement citoyen. Mais quand il défend finalement un point de vue et une position justes, Sidi Saïd n'est pas crédible. Tant il s'est distingué dans le rôle peu reluisant d'être celui qui a été chargé de faire «avaler toutes les couleuvres» aux salariés et à tous les citoyens en général. Et cette fois encore, son exercice de soutien découle de l'accomplissement de cette mission qu'il assume sans état d'âme. |
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