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Récemment, Louiza Hanoun prévenait que d'importants évènements
vont avoir lieu dans le pays. Parce qu'elle s'est contentée de parler en termes
sibyllins et sans piper mot de la nature de ces évènements dont elle a annoncé
la survenance, d'aucuns ont réduit ses propos à une «sortie» par laquelle elle
a cherché à faire parler d'elle dans les médias en ces temps où les leaders
politiques peinent à capter l'intérêt de ceux-ci et que leur crédit est au plus
bas dans l'opinion publique.
Des indices sont pourtant apparus qui donnent à penser que la secrétaire générale du Parti des travailleurs a été dans le vrai en faisant état d'évènements importants en préparation dans le pays. En tout cas, ceux livrés par Belkhadem vont dans ce sens. Ce n'est pas en effet anodin que le patron du FLN ait décidé de faire plancher son parti en pleine saison estivale sur la thématique de l'expérience du multipartisme en Algérie et qu'il ait relancé le débat sur la nécessité de procéder à une seconde révision de la Constitution. Belkhadem n'est pas du genre à faire dans la théorie. Tout ce sur quoi il a fait fixation à un moment ou à un autre s'est avéré un projet en gestation dans les hautes sphères du pouvoir, dont la concrétisation a suivi après le semblant de débat public ouvert par son intervention. Cette fois encore, Belkhadem est en service commandé : celui de préparer l'opinion à des initiatives du pouvoir visant à remodeler le système du multipartisme tel qu'il se décline présentement dans le pays, et surtout à accommoder la Constitution aux desseins que le Président réélu entend mener à leur terme pendant son troisième mandat. En tout cas, la rumeur publique ne contredit pas l'avertissement lancé par Louiza Hanoun et elle va dans ses présupposés quant aux intentions du Président réélu, au-delà des indices les concernant fournis par le secrétaire général du FLN. Il est en effet question dans ce que véhicule cette rumeur de préparatifs destinés à baliser le terrain à la succession de Bouteflika, dont la création d'un nouveau parti sous la houlette de l'un des frères de ce dernier ne serait que la première étape. Le silence de Bouteflika depuis sa réélection, la reconduction dans sa globalité de l'équipe gouvernementale en exercice dans la période de préélection présidentielle, sont les signes pour la rumeur que l'esprit du Président est accaparé par la gestion de ces préparatifs. Son comportement serait sa façon à lui d'occuper la réflexion du landerneau politique et de l'opinion publique. De la faire cogiter sur ces points alors qu'il s'affaire à aplanir les résistances et les difficultés que son ambition d'être l'unique architecte de sa succession a inévitablement suscitées. Quelle que soit la raison que l'on trouve à la «sortie» de Louiza Hanoun, l'affirmation par celle-ci que d'importants évènements sont en gestation dans le pays ne doit pas être prise à la légère. Tout dans la situation politique du pays, les ballons-sondes qui sont lancés annoncent que l'espèce d'état figé dans lequel est présentement le pays ne va pas persister. Bouteflika fera inéluctablement bouger les choses au moment qu'il jugera opportun et de la manière qu'il aura arrêtée pour le faire. |
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