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«Ainsi, à l'âge de 27 ans, Bonaparte tient d'une main l'épée qui divise les Etats, et de l'autre, la balance qui pèse les rois. Le directoire a beau lui tracer sa voie, il marche dans la sienne : s'il ne commande pas encore, il n'obéit déjà plus». A.Dumas La période d'échauffement a été consommée pour tous les candidats. C'est déjà la ligne droite avant l'arrivée où il n'y aura plus qu'un seul. Le président en exercice est favori, largement. De son côté, Mme Hanoune a décliné des thèmes économiques et sociaux, plutôt à gauche, comparés aux incroyables généralités débitées par d'autres postulants, qui font penser à certains membres du gouvernement. La responsable du P.T., offensive, proche des thèses de dirigeants d'Amérique Latine et des altermondialistes, peut «faire un hold up» sur des franges parmi les plus pauvres. Jeudi prochain, théoriquement, l'Algérie devrait connaître une gouvernance plus ouverte, une ouverture politique et une stratégie pertinente dans l'audiovisuel qui est parmi les derniers dans le monde. La seule offre consiste en une chaine unique qui se copie sur d'autres programmes rebutants, et l'Algérie mérite mieux et plus encore. Les pessimistes, sans attache partisane, estiment qu'ils n'ont trouvé rien de neuf dans la campagne, dans un système pour lequel M. bouteflika a eu la dent dure, régulièrement. Les mêmes estiment, et c'est pertinent, que le système est en bout de course comme en témoignent des annonces présidentielles. Il serait venu le temps d'autre chose pour les compétences, à la marge des sérails perdus de tics, et éradiquer les échecs asserés par le premier magistrat du pays lors d'une de ses colères à la rencontre avec les APC, même si nombreux sont ceux parmi les dirigeants qui continuent à bricoler de la même manière qu'il y a dix, quinze ans. Durant la campagne, les Algériens n'ont été que très peu éclairés sur les problématiques internationales qui transforment le monde entier avec le retour du protectionnisme et du patriotisme économiques, les luttes pour les parts du marché globalisé des films, des livres, de la musique, de l'architecture, du tourisme, des énergies non fossiles etc. Or, qu'elle le veuille ou pas, l'Algérie est concernée par la crise actuelle, la construction de l'UPM, parce qu'elle fait partie de la Méditerranée et du monde, d'un continent et d'une culture parmi les plus métissées depuis les premiers envahisseurs jusqu'à la France qui a laissé des empreintes autres que «les bienfaits de la colonisation». En Kabylie, le candidat Bouteflika a osé des propos dont la charge n'a pas été objectivement analysée et pesée. Dans la position qui est la sienne, candidat et en même temps président, les propos tenus sur les fondements originels du pays valent «leur pesant de poudre», comme disait Kateb Yacine à propos du livre «La grotte éclatée». L'Algérie est amazighe, a-t-il déclaré, ou finalement avoué. Il faut inscrire cette «révolution» à son actif, et elle fera date des années après sa disparition du champ politique ou du monde des vivants. Pour l'auteur de ses modestes lignes, fils d'une chaouia de N'gaous qui a appris l'arabe après avoir épousé son père, arabisé par l'Islam et non pas par les rentiers de la religion et de la langue arabe alors qu'ils maîtrisent si mal l'une et l'autre, c'est un choc. Les relations émotionnelles, subjectives, linguistiques tissées avec les pays arabes, tellement manipulées comme instrument de pouvoir, n'ont que peu d'intérêt, sachant les positions de certains Arabes dirigeants au sein de l'OPEP depuis sa création et même dans le monde musulman. Boumediène ne disait-il pas aux Arabes et aux musulmans que «nos peuples ne veulent pas aller au Paradis le ventre vide». L'équation est toujours de mise de nos jours. Le rêve d'une «Oumma» s'est fracassé depuis longtemps, faute d'un grand projet comme celui de l'UE, de la francophonie même si le Canada francophone est plus proche du mode de vie américain. Il a manqué aussi un projet structuel économique entre les pays qui ont en commun la langue arabe. Il a manqué une monnaie unique, la suppression des frontières, des industries culturelles en partage devant le notaire, afin d'ouvrir après l'avoir préparé un marché commun. Merci, M. Bouteflika d'avoit dit notre amazighité et d'avoir conforté l'auteur de ces lignes qui pense toujours qu'il est berbère, francophone essentiellement et surtout Algérien, la chose la plus difficile au monde, comparé à mes amis tunisiens, français, égyptiens, marocains, libanais ou africains, qui ne s'encombrent pas «d'arrièrés» linguistiques. Si, aujourd'hui, l'Egypte qui n'est ni une puissance militaire, ni énergétique, occupe une place de choix dans le conflit israélo-palestinien, au Soudan, c'est exclusivement à cause de ses bonnes relations avec Israël, qui lui font espérer un poste de direction important à l'UPM dont laquelle l'Algérie, partie prenante et puissance de taille, doit occuper toute sa place. Pour ne citer que l'amazighité indiscutable de l'Algérie, pour condamner des propos tels que «Kabyles de service» répugnants dans les champ et combat politiques, et qui font plutôt référence aux techniques du troisième Reich et de la Stasi, des conflits internationaux majeurs à nos frontières, en Afrique et ailleurs, les candidats sont plutôt aphasiques. Les postures sur des logiciels sur la Palestine, si près de l'émotion mais loin sur le terrain, les poursuites engagées contre des dictateurs africains, séniles et inamovibles, l'Africacom, la place du dollar dans le monde contestée par la Chine qui détient des montagnes de dollars, la suprématie des films américains, français (la France est le 3ème producteur mondial) et indous ne disent rien aux candidats et à ceux qui parlent à leur périphérie lointaine, en leur nom, souvent en des termes de collégiens travaillés par l'acné, ou insultants pour la dignité humaine. A ce jour, les candidats à la présidence, les initiateurs respectables d'un boycott qui relève plus d'un «front du refus» que de fondements constructifs et de perspectives déclinées en termes de projets alternatifs, évacuent les problèmes internationaux et leur dure complexité. Ils pensent que les élites de ce pays, les managers et les électeurs sont analphabètes ADSL pour ce qui est du monde et de ses enjeux décisifs. Il y a même de hauts responsables qui pensent en «toute bonne foi» que l'ENTV appartient ainsi que les programmes (qui sont nullement des sociétés de programmes inscrites au registre de commerce) au gouvernement. La chaîne unique, il faut sans cesse le repéter, est financée par l'impôt, la redevance Sonelgaz et la publicité, pour lesquels, tous les Algériens imposables et retraités participent au-delà de leurs affinités politiques d'une manière ou une autre, et au-dela de la langue utilisée. Dans tous les cas, merci M. Bouteflika pour ce que vous avez dit en Kabylie, confortant les convictions d'un âge avancé, de celui qui écrit ces lignes, qui n'est pas Arabe mais Algérien bilingue, inscrit sur aucune liste d'attente (elle est tellement longue que d'aucuns attendront d'avoir 113 ans et des poussières), berbère, n'ayant aucun compte à rendre quant à ses pratiques religieuse, linguistique ou alimentaire, protégées par la Constitution et par vos déclarations de campagne sur l'intégrisme et les laïques. Vous allez être élu, alors que vos déclarations faites en Kabylie aient des prolongements vrais sur le terrain pour les Algériens, surtout pour ceux qui ont moins de 50 ans. Qui sont d'essence amazighe, longtemps terrorisés, tenus en otage on vivant leur «foi» sévèrement surveillés par des gardiens du temple, hirsutes, éructant pour mieux engranger des dividendes. Qu'ils nous disent aujourd'hui, haut et fort, que nous sommes d'essence arabe ? |
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