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Agression sioniste contre Ghaza: Plus de 23.800 martyrs et 58.900 blessés

par Mohamed Mehdi

Le nouveau bilan du génocide israélien à Ghaza, annoncé, hier, par le ministère de la Santé palestinien de l'enclave, s'est élevé à 23.840 martyrs et 58.926 blessés depuis le 7 octobre dernier. Le ministère a indiqué que les forces d'occupation israéliennes ont commis 17 massacres en 24 heures, faisant 249 martyrs et 510 blessés. Lundi, l'agression sioniste a ciblé plusieurs zones de Ghaza, au nord, au centre et au sud. Contrairement aux annonces de l'armée israélienne, les opérations dans le nord de Ghaza se poursuivent et les soldats sionistes rencontrent une importante résistance de la part des combattants des différentes factions palestiniennes.

Une correspondante d'Al Jazeera a déclaré lundi que les bombardements sur le nord de Ghaza ne se sont pas arrêtés. La journaliste a indiqué que ces frappes «visaient des sites où la résistance palestinienne continue d'affronter les forces d'occupation israéliennes, malgré les affirmations de ces dernières que ses bombardements ont détruit les capacités militaires du mouvement Hamas».

L'aviation et l'artillerie israéliennes ont bombardé Rafah et Khan Younes (au sud de Ghaza), le camp Nuseirat et Deir Al Balah (centre de l'enclave) et la ville de Ghaza (au nord). Selon un bilan établi hier vers 12h GMT par les correspondants d'Al Jazeera, les bombardements israéliens dans le centre et le sud de la bande de Ghaza ont fait «plus de 40 martyrs depuis l'aube» de la même journée. A l'ouest de Rafah, le bombardement visant une voiture a fait 3 martyrs, selon un correspondant de la chaîne qatarie. Dans le camp Nuseirat, le plus important dans le centre de la bande de Ghaza, un bombardement israélien, qui a visé la maison de la famille Zuraid, a fait plusieurs martyrs et des blessés. Toujours au centre de Ghaza, une source médicale a déclaré à Al Jazeera que le bombardement de plusieurs maisons à Deir al-Balah a fait 18 martyrs et des dizaines de blessés. Au sud de Khan Younes où se sont déroulés de violents affrontements au sol entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation israéliennes, à proximité de la Faculté des sciences et de technologies, l'aviation sioniste a procédé à des bombardements qui ont fait 15 martyrs et plusieurs blessés, selon Al Jazeera.

Selon la même source, un autre bombardement de l'artillerie sioniste visant des maisons dans le quartier d'Al-Manara à Khan Younes a fait 8 martyrs et des blessés. La chaîne Al Jazeera a indiqué hier que les intenses bombardements aériens, terrestres et maritimes de l'armée sioniste ont fait 71 martyrs, dont 14 enfants, au cours des dernières 48 heures.

Bombardements des hôpitaux Al-Shifa et Al-Aqsa

L'artillerie sioniste continue de bombarder les environs du complexe médical Al-Shifa, dans la ville de Ghaza, faisant un martyr et des blessés. Hier, dans une déclaration à Al Jazzera, un journaliste présent sur place a précisé que «la maternité du complexe a été directement touchée lors du bombardement». Pour rappel, les soldats d'occupation ont déjà pris d'assaut le complexe Al-Shifa après l'avoir bombardé et assiégé, affirmant que l'hôpital était utilisé par le Hamas à des fins militaires. Par ailleurs, selon Al Jazzera English, citant des responsables de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Nations unies (ONU), «des centaines de patients et de membres du personnel médical de l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, dans le centre de Ghaza, étaient portés disparus hier», après «d'intenses frappes aériennes sur l'enclave».

«Le personnel médical, ainsi qu'environ 600 patients ont été contraints de quitter l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa (qui fonctionne avec 30% de personnel seulement) vers des lieux inconnus sans aucune information sur leur sort», ont rapporté lundi l'OMS et l'ONU. «Les deux institutions rapportent des scènes chaotiques alors que le personnel restant de l'hôpital continue d'essayer de faire face à un afflux de blessés au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiés sur une grande partie de la bande de Ghaza », ajoute Al Jazzera English. Ajoutant que «le personnel de l'OMS et du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a visité dimanche le seul hôpital fonctionnel du gouvernorat de Deir el-Balah, dans le centre de Ghaza. Ils ont noté que les bombardements intenses avaient poussé de nombreuses personnes à rechercher une aide médicale à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa». La même source a indiqué que Sean Casey, responsable de l'OMS, a déclaré que «de nouveaux patients continuent d'affluer vers l'hôpital», ajoutant «qu'en raison des ordres d'évacuation et de la situation dangereuse, il ne restait plus que 5 médecins pour superviser des centaines de cas d'urgence et de blessés». «C'est vraiment une scène chaotique. Le directeur de l'hôpital vient de nous parler et il a déclaré que sa seule demande était que cet hôpital soit protégé, même si une grande partie de son personnel est partie », a déclaré Casey à Al Jazeera. La même situation chaotique est décrite par le ministère de la Santé de Ghaza qui a déclaré hier que les hôpitaux du sud de la bande «ont perdu leur capacité à accueillir les blessés dans tous les départements, y compris en matière de soins intensifs», ajoutant «qu'il existe une surpopulation importante dans les hôpitaux de la région et que des centaines de blessés dorment par terre dans les couloirs et sur les places». De son côté, l'ONG «Save the Children» a déclaré lundi «qu'au moins 10 enfants perdent leurs jambes chaque jour dans la bande de Ghaza soumise à l'agression de l'occupation israélienne depuis le 7 octobre 2023». L'organisation, basée en Grande-Bretagne, a expliqué dans un communiqué publié dimanche, cité par Al Jazzera, que des rapports du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) indiquent que «1.000 enfants à Ghaza ont perdu une ou les deux jambes depuis le début des attaques israéliennes» et que «la plupart des interventions chirurgicales chez les enfants ont été réalisées sans anesthésie» et dans un contexte de «manque de personnel et d'équipements et de produits médicaux».

UNRWA: les habitants de Ghaza subissent une pression énorme

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré : « La pression sur la population de Ghaza est énorme, et nous ne savons pas combien de temps elle supportera ces conditions difficiles sans nourriture, sans abri et sans eau». Scott Anderson, directeur adjoint des opérations de l'agence à Ghaza, a déclaré dans une interview à CNN : « La situation est devenue très difficile, surtout depuis que nous sommes en hiver et que la plupart de la population vit dans des tentes ». Il a ajouté : « Ghaza est devenue une ville de tentes et ses habitants font de leur mieux pour vivre leur vie et prendre soin de leurs enfants».

La MAE allemande à Israël: tuez moins

Tous ces constats sur le génocide en cours que commet Israël à Ghaza. Sur les dizaines de milliers de martyrs, de blessés et de disparus, depuis le 7 octobre 2023. Sur la situation chaotique des hôpitaux et leur bombardement, et la faim qui prend des mesures très inquiétantes en particulier pour les enfants et les femmes enceintes. Sur le manque d'eau potable, de médicaments et de carburants pour faire fonctionner les équipements nécessaires dans les structures de santé et d'évacuation des eaux usées qui constituent aussi un danger pour 1,9 million de déplacés. Tout cela ne semble pas émouvoir la ministre allemande des Affaires étrangères, Mme Annalena Baerbock, qui appelle Israël à tuer moins de Palestiniens à Ghaza.

A partir d'Al Quds occupée, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé Israël à faire preuve de retenue dans la guerre qu'il mène dans la bande de Ghaza, estimant qu'il est nécessaire de parvenir à une «gestion moins agressive des opérations».

«Les souffrances d'un si grand nombre de personnes ne peuvent pas continuer. Nous avons besoin d'une gestion des opérations moins sévère», a-t-elle déclaré après son entrevue avec son homologue israélien, Israël Katz.

Et dans un tweet publié le 7 janvier, sur la page officielle «GermanForeignOffice» sur la plateforme X, Mme Baerbock a déclaré que «Israël peut compter sur notre solidarité sans faille dans la lutte contre le terrorisme aveugle. Les roquettes de Ghaza continuent de voler vers Israël. La population continue de s'inquiéter du sort des otages : ils doivent tous être libérés immédiatement». Ajoutant : «Dans le même temps, Israël doit faire davantage pour protéger les civils à Ghaza. Israël doit trouver un moyen de combattre le Hamas sans causer de tort à tant d'innocents. Cela nécessite une approche opérationnelle moins intense. La manière dont Israël mène la guerre affecte directement sa propre sécurité».

La MAE allemande n'a pas de mots pour décrire les souffrances des Palestiniens de Ghaza. Elle n'a pas connaissance du bilan des massacres en cours dans l'enclave.

Encore moins sur les 110 journalistes martyrs des bombardements israéliens, dont 3 assassinés le jour même de la publication de son tweet. Mme Baerbock n'a de mots que pour désigner les «souffrances inimaginables» infligées «par le Hamas» aux «populations du Moyen-Orient, en Israël et à Ghaza».