Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Agression contre Ghaza : L'armée sioniste cible les civils dans les «couloirs humanitaires»

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 91e jour de l'agression sioniste, les bombardements ont ciblé de nombreuses localités au centre et au sud de Ghaza, en particulier les camps Al-Bureij, Al-Maghazi et Nuseirat, faisant des dizaines de martyrs et davantage de blessés, et ont contraint des milliers de personnes à fuir le génocide contre les civils. La veille, les bombardements sur les localités des gouvernorats du sud, Khan Younes et Rafah, ont fait des dizaines de martyrs et de blessés.

Le dernier bilan du ministère de la Santé a annoncé vendredi que le nombre de victimes du génocide israélien sur la bande de Ghaza s'élevait à 22.600 martyrs et 57.910 blessés. Le ministère a indiqué que les forces d'occupation ont commis 15 massacres, faisant 162 martyrs et 296 blessés au cours des dernières 24 heures.

Le bilan de jeudi du ministère de la Santé à Ghaza faisait état de 22.438 martyrs et 57.614 blessés, ajoutant que les forces d'occupation ont commis 13 massacres contre les civils, faisant 125 martyrs et 318 blessés au cours des précédentes 24 heures.

Jeudi, l'armée sioniste a bombardé la région d'Al-Qarara à Khan Younes, faisant une femme martyre et plusieurs blessés. Toujours à Khan Younes, 31 martyrs sont tombés dans les bombardements qui avaient commencé depuis l'aube de jeudi.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, des bombardements de l'artillerie israélienne et des tirs de drones ont eu lieu à proximité de l'hôpital Al Amal à Khan Younes, durant la journée de jeudi.

Jeudi également, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que le bilan des victimes suite aux bombardements israéliens s'était alourdi à 39 dans la ville de Ghaza et à 30 à Khan Younes.

Vendredi, les camps du centre de la bande de Ghaza, Al-Bureij, Al-Maghazi et Nuseirat, ainsi que des localités du sud de Ghaza, ont été soumis à de violents bombardements de l'artillerie israélienne. Selon le correspondant d'Al Jazeera, le bilan des bombardements israéliens, hier à la mi-journée, sur Khan Younes s'élevait à 8 martyrs depuis l'aube. En outre, un bombardement sioniste près de l'hôpital européen, au sud-est de Khan Younes, a fait un martyr.

Au centre de Ghaza, le correspondant d'Al Jazeera a déclaré hier que les corps de deux martyrs tombés lors d'un bombardement israélien sur la ville d'Al-Zawaïda, ont été retrouvés vendredi matin.

Vendredi également, des navires de guerre sionistes ont bombardé les plages du centre de la bande de Ghaza, selon un correspondant d'Al Jazeera. Cela survient, ajoute la même source, dans un contexte d'affrontements violents entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation pénétrant plusieurs axes, dont les camps Al-Bureij et Al-Maghazi.

A Rafah, au sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté le martyre de 6 Palestiniens dans un bombardement israélien visant une maison du centre de la ville de Rafah.

POURSUITE DES BOMBARDEMENTS MASSIFS

L'armée israélienne continue ce qu'elle a entamé depuis le 7 octobre 2023, de cibler les civils, y compris aux alentours et dans les établissements hospitaliers de Ghaza, mais également les équipes médicales et les secouristes. La «stratégie militaire» de ses généraux, issus de «grandes écoles de guerre», c'est de cibler les «couloirs humanitaires».

Le Croissant-Rouge palestinien (PCRS) a signalé vendredi que de «nouveaux bombardements de l'artillerie israélienne et des tirs de drones» avaient eu lieu «à proximité de l'hôpital Al Amal à Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza».

Hier, les employés de l'unité d'ambulance et d'urgence de la protection civile ont manifesté dans la ville de Ghaza pour protester contre les attaques directes israéliennes contre les équipes d'ambulances, qui ont entraîné la mort d'un grand nombre d'entre elles et la destruction de plus de 100 ambulances. Cette protestation est intervenue alors que les forces d'occupation avaient pris pour cible de nombreux hôpitaux de la bande assiégée déjà fortement endommagés et, pour la plupart, hors service.

Les bombardements massifs se sont poursuivis hier dans le centre de Ghaza, alors que l'armée israélienne et ses véhicules blindés tentaient de s'enfoncer plus profondément dans la zone, en particulier autour de la localité d'Al-Zawaïda. En plus des bombardements d'artillerie et des frappes aériennes, des drones d'attaque survolaient la zone à basse altitude, rapportait hier, vers 12h GMT, le correspondant Hani Mahmoud d'Al Jazeera English.

Selon lui, des «personnes arrivant à l'hôpital al-Aqsa, qui est le seul établissement de santé semi-fonctionnel de Deir el-Balah, se faisaient tirer dessus par ces drones». «Dans un autre cas signalé, une personne a été appelée nommément pour qu'elle sorte de sa maison, avant d'être abattue par un drone». Toujours selon Hani Mahmoud, d'Al Jazeera English, «des personnes arrivant du centre-ville de Rafah, décrivent une situation d'enfer sur terre».

La stratégie de nettoyage ethnique qu'a adoptée l'entité sioniste depuis des décennies, en plus de vouloir faire le plus de victimes civiles possibles à Ghaza, son objectif est également de faire souffrir ceux qui échappent aux bombardements, les mettant dans des conditions de vie très précaires.

C'est le cas particulièrement des camps de réfugiés de Ghaza et des zones où se concentrent les déplacés de cette agression. Vendredi, «dans le camp de Jabalia, où de grandes parties sont noyées après la pluie, la situation s'est particulièrement exacerbée par l'effondrement des capacités de la municipalité après que les bombardements israéliens ont détruit les pompes de drainage des eaux», rapporte Al Jazeera.

Hier, «l'aviation sioniste a bombardé et détruit un pont reliant la ville de Ghaza au centre de Ghaza», a rapporté le journaliste Hani Mahmoud. Selon lui, ce pont est situé «sur la route côtière qu'Israël a ordonné aux gens d'emprunter pour évacuer vers le sud de Ghaza». «D'un côté, on demande aux gens d'évacuer les zones attaquées, ensuite de bombarder les routes et les «couloirs humanitaires» qu'on leur a demandé d'emprunter», ajoute encore le journaliste.

Hier, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré que «le temps presse pour les enfants de Ghaza, qui ont besoin d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat».

L'ECHEC MILITAIRE S'AJOUTE AUX DISSENSIONS INTERNES

Les échecs répétés de l'entité sioniste qui n'arrive à accomplir aucun de ses «objectifs» déclarés depuis le début de son agression le 7 octobre exacerbent les divergences entre les dirigeants israéliens.

Jeudi, la 12e chaîne israélienne a fait part de «discussions difficiles» entre le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Galant, après que ce dernier ait été empêché de se réunir avec les chefs du Shin Bet et du Mossad concernant un éventuel accord lié à la libération des otages. Selon la même source, Gallant aurait déclaré à Netanyahu qu'il «nuisait à la sécurité d'Israël».

A ces tensions s'ajoutent les conséquences catastrophiques sur la situation économique pour une entité présentée, depuis des décennies, comme un exemple de réussite. Outre les demandes de rallonges budgétaires demandées dès l'entame du deuxième mois de l'agression contre Ghaza, Hier, la 12e chaîne israélienne, citée par Al Jazeera, a déclaré que Netanyahu «envisageait de fermer certains bureaux du gouvernement et de transférer leurs fonds pour couvrir les coûts de la guerre» qui a dépassé 50 milliards de dollars en 90 jours, selon les estimations israéliennes.

Par ailleurs, selon Al Jazeera, le site Internet israélien «Walla» a également indiqué que la réunion du mini-conseil ministériel israélien s'est également terminée par de «profonds désaccords entre le chef d'état-major, Herzi Halevy, et un certain nombre de ministres en raison de la création d'une commission chargée d'enquêter sur les événements du 7 octobre 2023», ce qui a poussé Netanyahu à interrompre la réunion prévue pour discuter de «l'après-guerre».

«Walla» ajoute que le désaccord porte en particulier sur la nomination à la tête de la commission d'enquête de Shaul Mofaz, ancien chef d'état-major et ex-ministre de la Défense, qui a supervisé le plan de retrait de Ghaza en 2005.

Sur le même sujet, Al Jazeera a ajouté que «la radio israélienne a rapporté que des responsables militaires ont quitté la mini-réunion du Conseil ministériel après que les ministres ont attaqué le chef d'état-major».