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IMPUDENCE ET EFFERVESCENCE

par Par Abdou Benabbou

Indécence ? Incongruité ? Débilité ? Inconséquence ? Les qualificatifs qui pourraient épeindre la politique étrangère des Etats-Unis ne cadrent avec aucune compréhension logique et car elle ne s'explique que par leur propre stratégie et celle des pays qui veulent imposer leur vision du monde. Ainsi elle n'est pas assimilable à une quelconque maladresse et n'est pas du tout une contrefaçon diplomatique.

Quand toutes les cartes ont été distribuées, la logique veut que l'on se demande pourquoi le chef de la diplomatie américaine se rend inutilement une cinquième fois au Moyen-Orient pour, affirme-t-il avec une remarquable impudence, œuvrer pour des mesures humanitaires immédiates au bénéfice des Palestiniens. Le sarcasme atteint son comble quand, d'un côté, il gave Tel-Aviv en armes et parle de pression sur Israël mais rejette d'un autre côté toute idée d'un cessez-le-feu.

De fait, l'actuelle effervescence guerrière montante en puissance, les accusations répétées contre l'Iran, les remous en mer d'Arabie, les raids contre le Liban, la Syrie et l'Irak, l'envahissement et les événements dramatiques dont sont victimes les Palestiniens, démontrent que le cœur du sujet n'est certainement pas à Ghaza. La reconnaissance de l'Etat d'Israël par les monarchies arabes n'est pas elle non plus gratuite. De là à tenir à déduire que le tissage des coïncidences guerrières dans la région n'est pas fortuit et qu'une large planification a été établie n'est pas une vue de l'esprit.

Les dernières déclarations de ministres israéliens relayées en nombre tendant à marquer la volonté d'annexer totalement Ghaza et la Cisjordanie est un éclairage évident sur la suite des événements. Il n'est pas écarté que le Liban suive.

Il devient alors clair que les allers-retours du secrétaire d'Etat américain au Moyen-Orient ne sont pas le fruit de soucis humanitaires, mais ils répondent à de larges soucis de coordination.