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Un
adage des anciens dit que quand un nouvel an s'installe, c'est une autre année
de notre vie qui s'en va. Ce sage éclairage confirme à juste titre que l'existence,
comme les fleurs, a l'inévitable sort de se faner pour finalement s'effilocher.
Mais elle témoigne aussi que les années qui passent et l'élargissement des âges
sont des temps de vie gagnés. Avec l'intrusion de 2024, on ne sait plus
exactement si on a glané du temps ou si au contraire on en a perdu. Plus il est
immaitrisable et plus on lui accorde les attributs d'une divinité et l'on ne
retient que les traces qu'il a laissées.
Avec la mêlée des satisfactions et des peines qu'elle a prodiguées, 2023 a été insondable par les immenses interrogations qu'elle a figées dans les esprits. Curieuse gêne que celle de se sentir hésitant à formuler des vœux coutumiers de fin d'année quand la santé et le bonheur deviennent hypothétiques. Il est déplacé de souhaiter du bonheur à un mourant comme il est faire preuve d'imbécillité que de promettre la joie à un monde que l'on dit agonisant. C'est que le prétexte du réchauffement climatique dévastateur sert maintenant lui aussi à l'inconséquence humaine et à la fourberie comme si tout était bon à prendre pour effacer son prochain. Partout ou presque, il n'est question que de catastrophes, de tueries et de dépérissement. L'errance collective humaine s'élargit et quand il ne s'agit pas de centaines de noyades en mer, on observe les bras croisés le carnage imposé à des peuples entiers. On a bien sûr le droit et le devoir de s'accrocher à l'espoir, mais cet élan-là est sans cesse court-circuité par le manque de sagesse et de raison de ceux qui nourrissent une animalité et une sauvagerie dont l'animal sauvage lui-même sait s'en passer. Le décompte des drames qui se sont élargis au cours des dernières années pourrait peut-être suggérer que celui de celles qui viennent ne puisse plus s'effectuer. |
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