Dans un
environnement mondial des plus malsains, l'année 2023 se termine sur une course
aux armements pour ceux qui ont les capacités techniques et les moyens
financiers. La guerre en Ukraine, les atrocités des attaques israéliennes
contre Ghaza et des tensions un peu partout dans le
globe terrestre, ont fini par créer un sentiment d'insécurité qui pousse bon
nombre de pays à dépenser des budgets énormes en armement, et cela n'exclut pas
les plus grandes puissances qui possèdent, déjà, des arsenaux militaires
démesurés. Le principe de cette course aux armements n'est pas forcément fait
pour qu'un pays ou un autre parte en guerre mais pour se défendre contre toute
agression et, surtout, dissuader toute autre partie de se frotter à la
puissance militaire dont on dispose. C'est une logique qui rappelle un peu la
période de la guerre froide, où le monde a assisté à une course effrénée vers
l'armement nucléaire, visant une suprématie dans le cas de l'éclatement d'une
guerre nucléaire entre les Etats-Unis, l'ex-URSS et leurs alliés. Aujourd'hui,
la course est aux drones, aux avions chasseurs furtifs et aux missiles
nucléaires intercontinentaux. Mais, dans ce décor d'une course globalisée aux
armements, c'est l'Iran qu'on met sous la loupe. Jeudi dernier, les Etats-Unis,
la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont condamné l'accélération par
l'Iran de la production d'uranium hautement enrichi, révélée dans un rapport
publié mardi par l'Agence internationale de l'énergie atomique. Ces pays
condamnent d'une voix unanime cette mesure, «qui exacerbe encore l'escalade
actuelle du programme nucléaire iranien», notant que «la production iranienne
d'uranium hautement enrichi n'a aucune justification civile convaincante»,
disent-ils. Alors que, comme il a été souligné, aucun pays, excepté ceux qui
n'ont pas les moyens (qui font appel à d'autres puissances pour assurer leur
sécurité), ne peut échapper à pareille condamnation, y compris ceux-là mêmes
qui condamnent l'Iran. Ce dernier pays, par la voix du chef de l'Organisation
iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Islami, a
déclaré mercredi que le rapport de l'Agence internationale de l'énergie
atomique «ne contient rien de nouveau», affirmant que Téhéran avait mis fin à
un ralentissement de son programme d'enrichissement d'uranium qui durait depuis
plusieurs mois. "Nous n'avons rien fait de nouveau et menons les mêmes
activités conformément aux règles", a déclaré Islami
cité par les médias iraniens.
Pourquoi
ces pays semblent craindre que l'Iran puisse arriver à la fabrication de l'arme
nucléaire alors que plusieurs autres pays la tiennent prête à l'emploi, dont
l'entité sioniste ? N'est-ce pas que c'est cette agressivité qui peut nourrir
les sentiments d'insécurité de tous les pays de la région et les inciter à se
doter de l'arme nucléaire ?