Les
formations politiques au lendemain du discours sur l'état de la Nation prononcé
lundi 25 décembre devant le Parlement réuni en ses deux chambres ont salué la
tradition instituée à travers ce discours sur l'état de la Nation. Le discours
a pratiquement retracé l'histoire récente du pays, avec les menaces qui
pesaient sur l'avenir du pays et tout ce qui a été accompli pour sortir du
«tunnel noir» dans lequel on voulait le maintenir. Le président de la
République a clairement souligné qu'il a pris en main le pays dans des moments
très difficiles. Si la crise sanitaire avait rattrapé le pays avant qu'il ne
règle la vacance du pouvoir à la suite de la démission de l'ex-président
Bouteflika, notre sort aurait été dramatique. Au-delà du bilan du président,
qui n'est pas encore clôturé, le redressement général du pays a été l'une des
grandes réalisations du président Tebboune, qui a
lancé les bases d'une économie qui fonctionnait au gré de la rente pétrolière,
et mené des réformes profondes de tout le système politique ou de gouvernance.
Un rapport de la Banque mondiale concluait à la fin 2019 que «l'économie
algérienne était à bout de souffle», alors qu'un autre économiste soutenait,
dans la même période, lors d'une intervention dans une chaîne de télévision
française, que «l'État algérien était encore un Etat riche en 2014 avec près de
200 milliards de dollars dans ses caisses, mis de côté, ce que l'on appelle les
réserves de change. Mais ce pactole a fondu à moins de 60 milliards de dollars
aujourd'hui et il est fort probable que d'ici trois à quatre ans, les caisses
soient vidées». Tous les experts n'imaginaient pas une autre issue que celle du
recours de l'Algérie à l'endettement extérieur pour sauver l'économie du pays,
mais le président Tebboune refusait de toutes ses
forces de se plier à cette solution trop facile, choisissant d'affronter les
difficultés. Qu'en est-il à la veille de 2024 ? Les caisses ne sont pas vides,
elles se portent mieux avec un matelas de réserves de change à hauteur de 70
milliards US dollars. Ce n'est pas le paradis, pour paraphraser le président de
la République, mais ce n'est pas du tout l'enfer qu'on prédisait à l'avenir du
pays. Ce redressement, doit-on le souligner, a été retardé par les effets de la
crise sanitaire, qui a focalisé tous les efforts du gouvernement, à l'instar
des gouvernements du monde entier, prenant une bonne partie du début de mandat
du président Tebboune, mais on commence à cueillir
les fruits du travail accompli durant les quatre dernières années.