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LA MARCHE DES SIECLES

par Abdou Benabbou

Un nouveau variant de la Covid, inconnu jusqu'ici, semble venir frapper aux portes du monde en rampant. De nombreux cas d'infections sont signalés partout avec une gauche tendance à l'assimiler à une forte grippe saisonnière. Le trompe-l'œil est un aveu d'impuissance d'un monde désarmé face à une nature impossible à maîtriser. Dès lors, face à une pandémie décidée à se renouveler, on se demande si les efforts réclamés pour neutraliser le réchauffement climatique n'est pas une peine perdue et si la guerre voulue contre la nature ne serait qu'un élan de panique pour enfoncer une épée dans l'eau.

L'histoire millénaire a toujours prouvé que dans la grande marche des siècles, la nature est restée reine des cataclysmes et que l'homme et la terre ne se sont jamais libérés de ce qu'elle fournit indéfiniment comme damnations. Elle égrène les ères pour varier ses catastrophiques faits et tacle la nature humaine en amputant les continents et élargit les déserts, les mers et les océans. L'espèce pensante est convaincue qu'elle maîtrise sa destinée, alors qu'elle n'est que présence de figuration. Elle est quelque part prise prisonnière comme l'ont été, sans crier gare, les ensevelis habitants de Pompéi. D'autres ont suivi et d'autres suivront encore pour payer un tribut à la vie.

Les lots fabuleux des errances humaines se multiplient, mais les fuites se répètent sous un même ciel décidé à être un ennemi pour le monde entier. Ces pénibles escapades par millions ne sont finalement que des appels au secours à elles-mêmes. Contrairement à ce que l'on pense, on ne fuit pas les autres, on tente d'échapper à soi sans toujours réussir.

Elle prouve sans cesse qu'elle est la mère de la nuit des temps, et qu'il n'est pas faire insulte à tous les écologistes des nombreux bords que d'affirmer que leurs batailles lancées aujourd'hui semblent faire figure de sérénades face un ogre au profil démesuré.