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Au 77e jour de l'agression sio niste contre Ghaza, le nombre de martyrs à dépassé la barre des 20.000 dont une majorité d'enfants et
de femmes. Ce bilan a été annoncé vendredi dans la matinée par le ministère de
la Santé à Ghaza qui a fait état de 20.057 martyrs et
53.320 blessés depuis le 7 octobre dernier. Au moins 8.000 enfants et plus de
6.200 femmes représentent 70% des martyrs des bombardements israéliens contre
les civils. Il manque à ce décompte plusieurs milliers de corps restés sous les
décombres et que les éléments de la Protection civile palestinienne ou des
citoyens de Ghaza ne peuvent pas déterrer en raison
de la poursuite des bombardements mais également du manque de matériel et de
carburants pour déplacer les tonnes de débris.
A cela il faut aussi ajouter la situation des établissements de santé à Ghaza, ceux du nord et du centre en particulier qui sont totalement hors service. Selon le directeur du Bureau des médias du gouvernement à Ghaza, « 138 établissements de santé ont été ciblés par l'occupation qui a déclaré la guerre aux hôpitaux depuis le début de l'agression ». La même source indique que l'absence de services de santé sous bombardements, la rareté de l'eau potable et des moyens d'hygiène, et « l'occupation empêchant l'entrée de médicaments et de carburant », ce sont des facteurs qui ont favorisé la « transmission de maladies infectieuses telles que les maladies de la peau et les maladies respiratoires ». Les journées de jeudi et de vendredi ont été marquées par d'intenses bombardements de l'artillerie et de l'aviation sioniste de plusieurs localités, au nord, au centre et au sud de Ghaza, ayant fait des dizaines de martyrs et de blessés. Les bombardements ont touché Jabaliya et Beit Lahiya (nord de Ghaza), le camp Al-Bureidj (centre), Khan Younes et Rafah (sud), et d'autres localités. Hier, un bombardement de drone sur le camp de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, a fait deux martyrs, selon un correspondant d'Al Jazeera. Quatre autres Palestiniens d'une même famille sont tombés en martyrs dans le centre de Khan Younes au sud de Ghaza. A Jabaliya Al Balad, au nord de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a fait état de 4 martyrs et de plusieurs blessés dans le bombardement de l'aviation sioniste contre une maison. Hier aussi, des témoins oculaires ont déclaré à Al Jazeera que des « dizaines de martyrs gisaient au sol après le retrait des chars israéliens des environs de l'hôpital indonésien », situé dans la localité de Beit Lahiya, dans le nord de Ghaza. Le correspondant d'Al Jazeera à Rafah, au sud de Ghaza, a fait état de plusieurs martyrs et des blessés dans le ciblage d'une voiture par l'aviation sioniste. WASHINGTON POST: «PREUVES INSUFFISANTES» Jeudi des dizaines de Palestiniens de Ghaza sont tombés en martyrs dans plusieurs bombardements de l'armée sioniste. Une source médicale palestinienne avait révélé que « les bombardements de plusieurs maisons à Khan Younes ont fait 55 martyrs ». Dans la même journée, une source médicale a également confirmé à Al Jazeera que trois blessés sont morts à l'hôpital Al-Shifa de la ville de Ghaza en raison du manque de fournitures médicales. Le ministère de la Santé de Ghaza a également signalé que des centaines de blessés sont morts en raison du manque de services de santé dans le complexe d'Al-Shifa et dans les hôpitaux du nord de la bande assiégée. Jeudi également, l'armée sioniste a fait exploser une mosquée dans le quartier Remal, dans la ville de Ghaza, après s'être positionnée à l'intérieur pendant un mois entier. A noter qu'une enquête menée par le journal américain The Washington Post a révélé que les « preuves » fournies par Israël « ne suffisent pas à démontrer » que le Hamas a utilisé l'hôpital Al-Shifa comme « centre de commandement et de contrôle ». L'enquête, publiée dans l'édition de jeudi dernier, ajoute « qu'aucun des cinq bâtiments de l'hôpital Al-Shifa identifiés par l'armée israélienne n'est relié au réseau de tunnels » et qu'il n'y avait « aucune preuve de la possibilité d'entrer dans les tunnels depuis les couloirs » de l'hôpital. LES COUTS GENERATIONNELS DES BOMBARDEMENTS AVEUGLES Le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, a averti Israël et les États-Unis que « les bombardements aveugles rendent Ghaza invivable avec des coûts générationnels, des souffrances sans fin pour les Palestiniens et une insécurité pour toute la région, y compris Israël ». Dans une série de posts sur la plateforme X (ex-Twitter), le chef de l'organisation humanitaire a déclaré «qu'environ 70% des maisons à Ghaza ont été endommagées ou détruites alors que le bilan des bombardements aériens, terrestres et maritimes a atteint 20.000 personnes mortes». «En tant qu'humanitaires, nous ferons tout notre possible pour fournir une aide d'urgence et maintenir les populations en vie. Mais nous ne pouvons pas déblayer les ruines de villes entières, relever les infrastructures des décombres ou construire des immeubles à plusieurs étages», a déclaré Egeland. «Lorsque la poussière sera enfin retombée, Israël, les États-Unis et les pays occidentaux qui fournissent les armes devront assumer la responsabilité du chaos et de la destruction provoqués par les bombardements disproportionnés », a-t-il ajouté. OMS: «LA FAIM RAVAGE GHAZA» De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrit, jeudi, dans un long article publié sur X, « la crise humanitaire catastrophique à Ghaza». «La faim ravage Ghaza, et cela devrait accroître les maladies, plus particulièrement chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, et les personnes âgées », écrit l'OMS qui a ajouté que lors de récentes missions dans la bande assiégée chaque personne rencontrée avait faim. « Nous nous déplaçons dans Ghaza pour livrer des fournitures médicales, et les gens se précipitent vers nos camions en espérant qu'il s'agisse de nourriture », a déclaré un responsable du personnel de l'OMS, qualifiant cela « d'indicateur du désespoir». Selon la même source, «100.000 cas de diarrhée et 150.000 cas d'infection des voies respiratoires supérieures ont été signalés depuis le 7 octobre », et « combinés à la malnutrition, ces maladies peuvent devenir mortelles ». « La population de Ghaza, qui a déjà suffisamment souffert, est désormais confrontée à la mort par la faim et à des maladies qui pourraient être facilement traitées avec un système de santé fonctionnel », a déclaré l'OMS, réitérant ses appels à un cessez-le-feu humanitaire immédiat. L'ONG «DAWN»: UNE LISTE DE 40 OFFICIERS ISRAELIENS SOUMISE A LA CPI Mercredi, l'ONG «Democracy for the Arab World Now» (DAWN), une organisation américaine à but non lucratif fondée en septembre 2020 par le journaliste saoudien Jamal Khashoggi avant son assassinat, a annoncé avoir remis au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) une liste de 40 officiers et officiers supérieurs de l'armée israélienne, lui demandant d'ouvrir une enquête sur ces «suspects de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité» «DAWN a soumis au procureur de la CPI, Karim Ahmed Khan, la liste de 40 commandants militaires israéliens qui ont pris part à des opérations ou qui ont directement la responsabilité de commandement dans des opérations qui comprennent probablement des attaques aveugles et délibérées contre des civils, le recours à la famine comme arme, le blocage de l'aide humanitaire et l'imposition du siège de Ghaza », écrit l'organisation. L'ONG explique avoir « soumis ces informations en réponse à l'appel du procureur du 17 novembre aux parties à présenter à son bureau des informations pertinentes pour l'enquête en cours de son équipe sur les violations du Statut de Rome en Palestine, y compris la guerre actuelle à Ghaza ». DAWN a rendu publics les noms de plusieurs officiers supérieurs figurant dans la liste des 40 remis au procureur de la CPI. Il s'agit, entre autres, de l'actuel ministre de la «Défense», Yoav Gallant, du Maj. Gen. Ghassan Alian, «Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), du Lt. Col. Dvir Edri, commandant de la 460e brigade blindée, et du Général-Major Aharon Haliva, patron de la direction du renseignement militaire de l'armée d'occupation. Nous reviendrons ultérieurement avec de plus amples détails sur cette liste remise à la CPI et sur les crimes commis par les 40 officiers supérieurs ciblés par l'organisation DAWN. |
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