Les enjeux de la digitalisation sont larges et divers
dans les domaines de la santé. Comment moderniser notre système de santé en le
rendant plus transparent, plus accessible et au plus proche des attentes des
patients et des professionnels de santé ? Comment faire du numérique un outil
au service de la qualité des soins et des accompagnements et quels sont les pré-requis et les conditions indispensables ? Pour tenter
d'y répondre, le laboratoire de recherche en informatique de la faculté des
sciences de l'université de Tlemcen (LRIT) et l'association nationale des
pharmacies cliniques et oncologiques (ASCOP, Algerian Society) ont organisé
récemment une journée scientifique sur la digitalisation de la santé. Cet
événement qui s'est déroulé au palais de la culture de Tlemcen, a rassemblé des
informaticiens et des cliniciens pour mettre l'accent sur la contribution des
pharmaciens hospitaliers et échanger sur des expériences nationales et
internationales réussies. Il s'agit, selon le président de l'ASCOP, Nabil Borsali, et le directeur du laboratoire LRIT, Azzedine
Cheikh, de faire du numérique un outil au service de tous les acteurs et
d'aboutir à une meilleure prise en charge des patients et une sécurisation du
parcours de soins, sachant que la politique nationale de santé prônée par la
tutelle, recommande vivement le recours à la numérisation des actes médicaux et
pharmaceutiques. «Nous sommes témoins d'une ère où l'humanité s'immerge dans le
numérique, une transformation aussi cruciale que l'a été la révolution du feu
ou la création du papier. Les Etats dans leur évolution sont désormais
condamnés à maîtriser ces outils pour ne pas rester à l'écart du changement.
Nous croyons fermement en l'existence de compétences avérées en Algérie dans
les deux domaines de l'informatique et la santé. Il est impératif de créer un
langage commun entre ces deux parties pour concevoir et mettre en œuvre des
outils qui contribueront à améliorer la prise en charge des patients et à
sécuriser leur santé dans le contexte de la transformation numérique de la santé,
qui est le processus d'introduction progressive, durable et réglementée des
technologies et plateformes numériques dans le système de santé, pour renforcer
les performances. Cette journée a été une fenêtre non exhaustive sur les
possibilités offertes en santé lorsque des équipes d'informaticiens et de
soignants travaillent main dans la main», a souligné Pr. Nabil Borsali. En outre, il a été question des perspectives et
des pistes de recherche qui ont été abordées par les participants en vue de
stimuler des avancées significatives. De plus, le rôle essentiel du numérique
dans le développement professionnel des soignants a été exploré, pour améliorer
leurs compétences et pour qu'ils puissent acquérir de nouvelles autres
connaissances.
La question du numérique et des pédagogies innovantes
destinées aux soignants a été également mise en lumière, contribuant ainsi à
l'amélioration globale de la prise en charge des patients. A cette occasion,
des spécialistes de la santé et des professeurs d'universités se sont
intéressés aux thèmes des opportunités de collaboration entre informaticiens et
cliniciens, le numérique au service du développement professionnel et les rôles
des informaticiens dans la numérisation. En outre, plusieurs ateliers ont été
organisés sur les progrès technologiques et la vigilance numérique ainsi que la
spécification des besoins pour la réalisation d'un système informatique
médical.