|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Depuis le 7 octobre et jusqu'au 15
décembre, l'agression israélienne contre les civils à Ghaza
a fait environ 19.453 martyrs, dont 70% sont des enfants et des femmes, et plus
de 52.286 blessés et de nombreuses autres personnes sont portées disparues. Ce
bilan, qui reste provisoire, a été annoncé par le ministère palestinien de la
Santé à Ramallah dans un communiqué publié dimanche en fin de journée.
Sont inclus dans ce bilan, selon la même source, « plus de 300 agents du secteur de la santé, 86 journalistes, 135 employés de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et environ 35 membres des équipes de la protection civile ». Le ministère de la Santé poursuit en précisant dans son document que « seuls 8 hôpitaux sur 36 » existant à Ghaza sont « partiellement fonctionnels » et que « les taux d'occupation ont grimpé à 206% dans les services d'hospitalisation et à 250% dans les unités de soins intensifs ».Dans les hôpitaux qu'elle a pu visiter il y a quelques jours à Ghaza, une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit une « une scène d'horreur totale ». Après une visite à l'hôpital Al-Shifa de la ville de Ghaza, qualifié autrefois de « pierre angulaire du système de santé du territoire », l'équipe de l'OMS a constaté des situations de « bain de sang » avec des centaines de patients blessés à l'intérieur et « de nouveaux patients arrivant chaque minute ». Le Dr Rana Hajjeh, du bureau de l'OMS au Caire, a déclaré à Al Jazeera qu'une équipe de l'ONU était arrivée sur place pour livrer des fournitures médicales de base. « Ce qu'ils ont vu était une scène d'horreur totale. Les patients blessés sont partout sur le sol, ils sont suturés au sol. Il n'y a pas assez de lits ni de civières. Il n'existe aucun analgésique. En gros, ils saignent simplement sur le sol ». « Des milliers de personnes déplacées utilisent le bâtiment et le terrain de l'hôpital comme abri en cas de grave pénurie d'eau et de nourriture », a déclaré Dr Hajjeh. Le PNUD a également révélé, dans un article de son blog publié sur son compte sur la plateforme X, que « 45.000 femmes enceintes et 68.000 femmes allaitantes dans la bande de Ghaza courent un risque d'anémie, de pré-éclampsie, d'hémorragie et même de mort », en raison notamment d'une « grave pénurie alimentaire ». Amputée au 1er, la petite Dounia meurt au 2e bombardement Pendant que les organisations internationales se contentent de « constater » et de « dénoncer », l'armée de l'occupation sioniste sévit contre les personnels de santé dans les hôpitaux. Ainsi, après les hôpitaux Al-Rantissi, Al-Shifa, et Al-Qods, les soldats israéliens ont arrêté et interrogé le personnel de l'hôpital Al-Awda et ont arrêté son directeur. « Aujourd'hui, les forces d'occupation ont pris d'assaut l'hôpital Al-Awda après l'avoir assiégé et bombardé pendant des jours. Ils ont arrêté et déshabillé le personnel de l'hôpital Al-Awda, dont son directeur, Ahmed Muhanna qui a été arrêté. Après 4 heures d'interrogatoires dans des conditions inhumaines, les soldats de l'occupation ont relâché le personnel de l'hôpital, ont maintenu en détention le directeur de l'hôpital Al-Awda et l'ont emmené vers une destination inconnue », a déclaré dimanche le ministère de la Santé à Ghaza. Dimanche, les bombardements de l'armée israélienne contre des civils et des hôpitaux ont fait plusieurs dizaines de martyrs et autant de blessés. Deux martyres, la petite Dounia Abu Mohsen et une femme, sont tombées dans le ciblage de la maternité de l'hôpital Nasser à Khan Younes au sud de Ghaza. La petite Dounia qui était déjà amputée de ses jambes dans un autre bombardement a été directement touchée lors de la frappe sur la maternité. Le Dr Mohamed Zakout décrit à Al Jazeera comment la petite Donia Abu Mohsen a été tuée sur le coup. « L'obus a pénétré le plafond et l'a directement touchée. Des parties de sa tête et du sang sont sur le mur, comme vous pouvez le voir. C'est un crime brutal », a-t-il déclaré. Donia avait déjà été amputée des deux jambes et était soignée à l'hôpital après avoir été blessée lorsque sa maison a été bombardée, tuant toute sa famille. A Jabaliya, au nord de Ghaza, un bombardement d'un des plus importants camps de réfugiés de la bande assiégée a fait au moins 151 martyrs et 313 blessés, affirme le ministère de la Santé à Ghaza. Crimes de guerre à l'hôpital Kamel Adwan Les voix occidentales se délient petit à petit pour exprimer la réalité des massacres en cours à Ghaza. L'organisation Euro-Med Human Rights Monitor a, dans un long communiqué de presse publié samedi, demandé qu'une enquête soit menée sur les crimes de guerre commis par l'entité sioniste. « L'armée israélienne aurait enterré vivants des civils palestiniens blessés à l'extérieur de l'hôpital Kamal Adwan, dans la ville de Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza, après neuf jours consécutifs de siège total, de raids et d'horribles atrocités dans la région. Une enquête internationale indépendante doit être ouverte sur ces informations », a déclaré Euro-Med Human Rights Monitor. Le communiqué précise, citant des « témoignages reçus par l'organisation basée à Genève des médias et des équipes médicales sur le terrain », qu'avant de quitter l'établissement médical samedi matin, « des bulldozers israéliens ont enterré vivants des civils palestiniens dans la cour de l'hôpital ». « Au moins un des corps était visible au milieu des tas de sable, ont indiqué des témoins, confirmant que la victime a été blessée avant d'être enterrée et tuée », ajoute le document. L'organisation ajoute que « les forces israéliennes ont directement bombardé la maternité de l'hôpital, lundi 11 décembre, tuant deux femmes et leurs deux bébés et amputant les jambes d'une troisième femme ». « Le lendemain (mardi 12 décembre), les forces armées israéliennes ont arrêté le directeur de l'hôpital, le Dr Ahmed Al-Kahlot, et ont transféré plus de 70 personnels de santé de l'hôpital vers une destination inconnue », note le communiqué. L'organisation de défense des droits de l'homme rappelle que « les atrocités commises par les forces israéliennes à l'hôpital Kamal Adwan font partie des attaques répétées et systématiques de l'armée israélienne contre les établissements de santé, les équipes et les ambulances » depuis le 7 octobre, ce qui constitue, ajoute-t-elle, un « crime de guerre au regard des règles du droit international humanitaire ». HRW: Israël utilise la famine comme arme de guerre De son côté, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a affirmé lundi dans un communiqué détenir « des éléments de preuve (qui) indiquent que les civils ont été délibérément privés d'accès à la nourriture et à l'eau» à Ghaza. «Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la bande de Ghaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre», a déclaré Human Rights Watch. L'ONG précise que «les forces israéliennes bloquent délibérément l'approvisionnement en eau, nourriture et carburant ; en même temps, elles entravent intentionnellement l'aide humanitaire, rasent apparemment des terrains agricoles et privent la population civile des biens indispensables à sa survie ». Cette privation émane d'une « politique encouragée ou approuvée par de hauts responsables israéliens » et « reflète une intention d'affamer les civils en tant que méthode de guerre », a déclaré Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine à HRW cité dans le communiqué. HRW appelle les «dirigeants mondiaux» à «dénoncer cet odieux crime de guerre, qui a des effets dévastateurs sur la population de Ghaza». «Nous n'avions ni nourriture, ni électricité, ni Internet, rien du tout. Nous ne savons pas comment nous avons survécu », rapporte HRW citant des entretiens avec «onze Palestiniens déplacés à Ghaza» réalisés entre le 24 novembre et le 4 décembre. Tout en rappelant que «le blocus continu de Ghaza par Israël» remonte à «plus de 16 ans», HRW appelle le gouvernement sioniste à «immédiatement cesser d'utiliser la famine des civils comme méthode de guerre», à «respecter l'interdiction des attaques contre des biens nécessaires à la survie de la population civile » et à «lever le blocus de la bande de Ghaza». «Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne et d'autres pays devraient également suspendre leur assistance militaire et leurs ventes d'armes à Israël, tant que les forces de ce pays continueront de commettre impunément, à l'encontre des civils, des abus graves et généralisés constituant des crimes de guerre », conclut Human Rights Watch. |
|