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La
bureaucratie a été l'adversaire forcené du contribuable algérien. Le citoyen
lambda a rarement échappé à un mal endémique loin de présenter une spécificité
algérienne. Mais il est sans doute temps de rendre à César ce qui lui
appartient. Bon an, mal an, l'administration algérienne est parvenue à un mieux
visible que personne ne peut contester. Une fluidité remarquable se manifeste
ici et là pour démontrer que nos agents administratifs ont atteint un niveau
honorable dans leurs exercices. Du bakchich indécrottable à l'indolence
volontaire, les failles et des tares persistent encore, il est vrai, dans un
circuit névralgique de la vie quotidienne. Il serait cependant injuste de
rester dans la généralisation pour ne pas rendre grâce à des agents administratifs
qui se livrent à fond dans leurs charges. C'est que le phénomène de la
bureaucratie n'est pas aussi simple qu'on le croit. Le mal est souvent partagé
entre le préposé et l'usager.
Boudeurs, la colère à fleur de peau, impatients et baroudeurs, un large pan de la société algérienne a la réputation de cultiver l'irritation des nerfs. Mais il a aussi une immense qualité du cœur et a la spontanéité de se laisser inonder par un débordant esprit de solidarité. Si on s'accorde la peine de lever le voile sur ce par quoi a été formatée sa gène, on décèlera la misère et le bonheur confondus, la joie et l'amertume, la bravoure et le sacrifice, la mêlée de la joie et de la déprime, que la longue histoire de sa marche à travers les siècles a semé en lui, on dévoilera de quoi sont faits sa stature et son profil. Entre les qualités et les défauts, entre l'agent administratif et le citoyen se niche l'exigence de la célérité contrariée souvent par l'impatience, parfois le quiproquo et les erreurs d'orientation sous-tendus par les relents d'analphabétisme des personnes âgées, induisant à différentes déviations. La bureaucratie prend alors de multiples visages. Toutefois, le mérite d'une grande partie de l'administration est d'avoir pu surmonter avec patience et tempérance bien de sérieuses embûches. Ses agents ont compris qu'eux aussi, ils sont citoyens. Ils ont vu que l'Algérien ne voyage plus à dos d'âne ni sur le toit du wagon du train. |
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