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Moins de deux heures après l'enterrement,
hier, du cameraman d'Al Jazeera, Samer Abudaqa, tombé
en martyr vendredi dans une attaque au missile d'un drone de l'armée sioniste,
c'est un autre journaliste, Assem Kamel Moussa, de
rejoindre la longue liste de journalistes, photographes de presse et cameramen
tués et ciblés dans des bombardements de l'aviation de l'occupation. Le
journaliste Assem Moussa a été tué dans un
bombardement israélien sur Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza.
Hier, dans une déclaration à Al Jazeera, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) estime qu'en ciblant les journalistes et professionnels des médias, l'entité sioniste « tente de cacher ce qui se passe dans la bande de Ghaza ». « De nombreux journalistes extérieurs à Ghaza se voient interdire l'entrée dans la bande de Ghaza », ajoutant au répertoire désormais très riche de l'armée d'occupation que « 187 travailleurs médicaux ont été tués ». Pour M. Dawson, « ce qui se passe à Ghaza ne s'est produit nulle part ailleurs dans le monde », annonçant qu'une plainte sera déposée devant la CPI. « Nous avons parlé au Syndicat des journalistes, qui a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale », a-t-il précisé. Vendredi, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié un communiqué dans lequel elle considère que le ciblage des journalistes à Ghaza « c'est l'information qu'on assassine ». Appelant à une manifestation, prévue aujourd'hui à Paris, pour « réclamer un cessez-le-feu immédiat à Ghaza », la FIJ déclare : « Il est plus qu'urgent d'assurer une protection effective pour tous les journalistes dans la bande de Ghaza, mais aussi en Cisjordanie et à la frontière avec le Liban, ainsi que leur liberté de circulation. Il en va du droit à l'information au Proche-Orient, mais aussi en France et dans toute l'Europe ». Un massacre à l'hôpital Kamel Adwan Au 71e jour de l'agression contre Ghaza, et selon un décompte provisoire réalisé avant 15h à partir de différentes sources médiatiques, on a dénombré plusieurs dizaines de martyrs dans des bombardements visant des quartiers de Khan Younes (sud de Ghaza), Jabaliya (nord de Ghaza) et Shujaiya, le plus grand quartier de la ville de Ghaza situé à l'est. Selon CNN, « 21 corps ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younes », citant le chef du service de pathologie de l'hôpital. Parmi les 21 martyrs se trouvait Assem Kamel Moussa qui travaillait pour Palestine Online et plusieurs autres médias locaux. Al Jazeera a fait part de plusieurs martyrs dans des bombardements de plusieurs maisons à Jabaliya. Citant une source médicale, Al Jazeera a rapporté que « 14 martyrs sont tombés dans le bombardement qui a visé plusieurs maisons, dans la ville de Jabaliya, au nord de la bande de Ghaza ». Un autre correspondant d'Al Jazeera a rapporté que 5 martyrs sont tombés et d'autres blessés suite à un bombardement de l'artillerie israélienne qui a visé les quartiers Shujaiya et Al-Zaytoun au nord-est de Ghaza, samedi après-midi. Par ailleurs, et selon Al Jazeera English, citant Anas al-Sharif, d'Al Jazeera en langue arabe, des bulldozers israéliens ont écrasé les tentes des Palestiniens malades et blessés devant l'hôpital Kamal Adwan. Anas al-Sharif raconte un « massacre terrifiant et des scènes indescriptibles ». « Ce que l'occupation israélienne a fait à l'intérieur de l'hôpital Kamel Adwan est un crime horrible contre les citoyens et le personnel médical », a déclaré al-Sharif dans un message sur X (ex-Twitter). « Des dizaines de personnes déplacées, malades et blessées ont été enterrées vivantes. Les bulldozers de l'occupation [israélienne] ont piétiné les tentes des personnes déplacées dans la cour de l'hôpital et les ont brutalement écrasées », ajoute la même source. De son côté, le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré hier que l'armée d'occupation israélienne avait « complètement détruit la partie sud de l'hôpital Kamel Adwan », indiquant que « 12 nourrissons sont toujours dans les couveuses dans cet hôpital, sans eau ni nourriture ». A l'hôpital al-Awda, la situation est loin d'être meilleure. Son directeur, Ahmed Muhanna, affirme que « les fournitures médicales de base et essentielles n'ont pas encore atteint l'établissement situé dans le nord de Ghaza ». Dans un message audio envoyé à Al Jazeera, Muhanna a déclaré « qu'aucune aide médicale n'était parvenue à l'hôpital Al-Awda depuis 67 jours », affirmant « qu'il n'y avait pas d'oxygène disponible dans l'établissement ». « Des chars israéliens sont autour de l'hôpital (...) tandis qu'un autre a fermé l'entrée », a-t-il précisé. Il a ajouté : « ils ont ciblé deux étages de l'hôpital depuis l'extérieur, détruisant les services de chirurgie », appelant désespérément à un « soutien des entités internationales, en particulier du Croissant-Rouge et de l'Organisation mondiale de la santé ». Au moins 20 soldats israéliens tués la semaine dernière Au cours des derniers jours, les pertes de l'armée israélienne à Ghaza n'ont cessé d'augmenter, avec l'intensification des combats avec la résistance, notamment à Shujaiya et à Khan Younes au sud de la bande. La 12e chaîne israélienne a déclaré, hier, que 20 soldats avaient été tués dans les combats de Shujaiya, à l'est de la ville de Gaza, au cours de la semaine dernière. Mercredi dernier, l'armée d'occupation a annoncé la mort de 10 de ses soldats, dont plusieurs officiers, dans une embuscade dans le quartier de Shujaiya. Ces soldats font partie en majorité de la Brigade Golani, l'une des brigades d'infanterie d'élite de l'armée israélienne. Hier également, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, citant des médias israéliens, qu'un hélicoptère de l'armée sioniste transportant des soldats blessés a atterri sur un terrain de football, près de l'hôpital Shaare Zedek, dans la ville d'Al Quds occupée. Par ailleurs, l'armée d'occupation a reconnu vendredi avoir tué «accidentellement» trois détenus israéliens à Ghaza. Une « enquête préliminaire » a montré que « les trois détenus israéliens déclarés morts, vendredi à Ghaza, avaient brandi des drapeaux blancs et crié en hébreu «sauvez-nous» » avant d'être abattus par les soldats de l'occupation. Cité par Al Jazeera English, les conclusions du rapport d'enquête précisent que les 3 captifs « ont été tués parce que les soldats n'ont pas suivi les règles d'engagement de l'armée ». Selon la même source, « le soldat qui a tiré sur eux, s'est senti menacé ». « Deux (otages) ont été touchés et sont tombés. Le troisième a réussi à s'enfuir vers un immeuble voisin. Le soldat l'a signalé à son commandant. Un détachement de l'armée a suivi le troisième captif dans le bâtiment. Ce dernier est sorti avant de rentrer à nouveau en courant. Les soldats ont déclaré qu'ils pensaient que c'était un membre du Hamas qui essayait de les attirer dans un traquenard. Ils entrèrent dans le bâtiment et tuèrent l'otage », ajoute Al Jazeera English. A noter que samedi, le Hezbollah libanais a déclaré que ses forces « avaient visé avec un missile un site où des soldats de l'occupation israélienne étaient retranchés à Birkat Risha, faisant des morts et des blessés ». |
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