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Reçue par
le président de la République, la secrétaire générale du Parti des travailleurs
Louisa Hanoune a demandé que le secteur privé
bénéficie lui aussi des augmentations de salaires accordées à la fonction
publique.
En syndicaliste racée et droite dans ses bottes, elle n'a probablement que survolé la situation difficile dans laquelle végète en ce moment la majorité des entreprises privées, omettant en même temps de souligner que plusieurs d'entre elles ont été poussées à la faillite. Toutefois, son honorable sollicitation marque un nouveau pas dans la dédiabolisation d'un secteur d'activité national voué hier encore aux gémonies. Sans doute s'en est-elle tenue à éviter une différenciation entre tous les travailleurs algériens. Ceux qui activent dans le monde privé, cependant, ne sont pas des électrons libres. Leur sort est intimement lié avec ceux qui sont aux commandes de leurs destinées, certainement autrement bien mieux que celui du lien qui caractérise les agents de l'Etat. Les couffins et les salaires des uns dépendent de ce que l'usine et l'atelier produisent, les autres se nourrissent des bienfaits du Trésor avec pour mission de garantir la bonne articulation de la nationale activité humaine. Les deux mondes du travail sont indissociables dans l'univers commun de l'éducation, de la santé, de l'administration, des transports, de la sécurité, de l'habitat et de tout le reste qui régit la vie quotidienne. Il peut donc paraître discordant et même injuste que les uns soient mieux avantagés que les autres. Mais la reprise de sa marche en dents de scie du secteur privé avait repris ses lourdes déconvenues. A la faveur de la libéralisation du marché, dans leur élan, une partie des opérateurs privés n'a pas joué franc jeu et s'est laissé piéger par de contestables fourberies. L'appétit du gain insatiable de ceux-là a ouvert les portes à une économie dépravée. Avec le retour aux normes imposé par l'Etat et la large et forte régulation des importations, l'ensemble du secteur a été mis à plat. Ce sont d'abord les travailleurs qui en ont payé le prix. Les entreprises privées qui vivotent encore ont besoin de se redresser. A elles se joignent aujourd'hui des récentes pour se mouvoir dans un terrain économique productif voulu sain. Le réveil pour un début d'essor basé essentiellement sur une augmentation de salaire n'est certainement pas très indiqué. |
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