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Plusieurs
dizaines de martyrs sont tombés dans les bombardements de l'armée sioniste
ciblant plusieurs villes du nord et du sud de Ghaza,
dans la nuit de mardi à mercredi. Selon le Directeur général du ministère de la
Santé, Mounir Al-Barsh, une centaine de corps de
martyrs se trouvent dans le seul hôpital Kamel Adwan
que l'armée d'occupation refuse de laisser les enterrer. A Khan Younes, le
directeur de l'hôpital européen, Dr Youssef Al-Akkad, a fait état d'un «nombre
important» de martyrs et de blessés, dus aux bombardements intenses qu'a connus
la ville, qui ont été transportés à son établissement. Selon Al Jazeera,
d'autres bombardements de l'armée sioniste ont eu lieu dans les quartiers
Al-Yarmouk, Al-Sahaba, Al-Nafaq
et dans le camp d'Ennousseirat. Mardi soir, des
témoins sur place ont fait état de «6 martyrs et des blessés» à Jabaliya et à Cheikh Redwan (nord
de Ghaza). L'armée sioniste a également bombardé par
trois obus de char les environs immédiats de l'hôpital Kamal Adwan, et deux autres obus sur la maison de la famille Houila, faisant un grand nombre de martyrs et de blessés.
L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a qualifié ces bombardements
«d'attaques aveugles» dans une tentative de «forcer les déplacements des
habitants de Ghaza». «Les attaques aveugles, les
déplacements forcés et les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical
à Ghaza doivent cesser maintenant», a déclaré hier
MSF. De son côté, le Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a
déclaré «qu'il existe un risque croissant d'atrocités criminelles commises à Ghaza». Quant à l'Office de secours et de travaux des
Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), il estime qu'avec une «nouvelle vague
de déplacements», c'est «l'ensemble de la bande de Ghaza
(qui) est devenu l'un des endroits les plus dangereux au monde et qu'il
n'existe aucune zone de sécurité». Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lui
aussi appelé de à «un cessez-le-feu humanitaire de toute urgence à Ghaza», expliquant que «la distribution de l'aide y est
devenue presque impossible mettant en danger la vie des travailleurs
humanitaires». A noter que depuis le 7 octobre, pas moins de 61% des
habitations et unités résidentielles à Ghaza ont été
détruites. «Sur les 305.000 habitations touchées, 52.000 ont été complètement
détruites et 253.000 sont partiellement endommagées», a déclaré mardi un
responsable du bureau de presse du gouvernement lors d'une conférence de
presse.
Amnesty : les armes américaines «ont facilité les massacres de civils» Dans un communiqué rendu public mardi, Amnesty International (AI) affirme avoir enquêté sur deux frappes «aériennes meurtrières et illégales contre des maisons peuplées de civils» à Ghaza, par l'armée israélienne, et qui ont fait des dizaines de morts et des blessés, utilisant des munitions américaines. Selon AI, les munitions sont de types JDAM (Joint Direct Attack Munition, une bombe guidée par GPS produite par Boeing, ndlr). Le communiqué évoque la nécessité d'ouvrir une enquête sur ces attaques qui peuvent être qualifiées de «crimes de guerre». «Des munitions d'attaque directe conjointe (JDAM) de fabrication américaine ont été utilisées par l'armée israélienne lors de deux frappes aériennes meurtrières et illégales contre des maisons peuplées de civils dans la bande de Ghaza, a découvert Amnesty International sur la base d'une nouvelle enquête sur ces frappes», lit-on dans le communiqué rendu public le 5 décembre. Le communiqué précise que «les codes gravés sur les plaques des deux lots de ferrailles récupérées, 70P862352, sont associés à JDAM et à Boeing, le constructeur». L'ONG estime que ces «frappes aériennes étaient soit des attaques directes contre des civils ou des biens à caractère civil, soit des attaques aveugles» et demande qu'une «enquête soit menée sur ces frappes en tant que crimes de guerre». Amnesty précise que la première attaque, qui a eu lieu le 10 octobre, «a ciblé la maison de la famille al Najjar à Deir al Balah, et a tué 24 personnes». La deuxième a eu lieu le 22 octobre, «contre la maison de la famille Abu Mu'eileq, dans la même ville, (et) a tué 19 personnes». «Les deux maisons se trouvaient au sud de Wadi Ghaza, dans la zone où, le 13 octobre, l'armée israélienne avait ordonné aux habitants du nord de la bande de s'installer», précise l'ONG. L'enquête d'Amnesty a permis de trouver des «fragments distinctifs de la munition dans les décombres de maisons détruites (?) à la suite de deux frappes qui ont tué un total de 43 civils : 19 enfants, 14 femmes et 10 hommes». Amnesty International affirme n'avoir trouvé «aucune indication qu'il y avait des objectifs militaires sur les sites des deux frappes ou que les personnes se trouvant dans les bâtiments étaient des cibles militaires légitimes». «Le fait que des munitions fabriquées aux États-Unis soient utilisées par l'armée israélienne dans des attaques illégales ayant des conséquences mortelles pour les civils devrait être un signal d'alarme urgent pour l'administration Biden. Les armes fabriquées aux États-Unis ont facilité les massacres de familles élargies», a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International. Au 61e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de martyrs dans les bombardements sauvages de l'armée sioniste dépasse les 16.300, dont plus de 7.112 enfants et plus de 4.885 femmes, ainsi que plus de 43.616 blessés. Plus de 50.000 tonnes d'explosifs ont été larguées sur Ghaza, un territoire d'une superficie de 360 km² occupé par 2,3 millions d'habitants. |
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