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L'occupation sioniste,
comme à son habitude, n'a pas totalement respecté les termes de l'accord de
trêve, en particulier ce qui était convenu pour l'échange des prisonniers.
Hier, deuxième jour de la trêve, comme la veille, l'entité sioniste a continué
à ne pas respecter les termes de l'accord.
Selon Taher al-Nounou, le conseiller d'Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, dans une déclaration hier à Al Jazeera, «il y a de nombreuses violations de l'accord par la partie israélienne». «L'occupation a violé l'accord en ouvrant le feu dans plusieurs endroits de Ghaza, entraînant la mort de deux personnes» parmi les citoyens palestiniens qui tentaient de revenir à leurs habitations. Ajoutant que les sionistes «n'ont pas respecté les normes convenues pour la libération des prisonniers», ni «les dispositions liées à l'entrée des camions d'aide». A noter que cette attitude risque de faire capoter l'accord. «Si l'occupation ne s'engage pas à fournir de l'aide au nord de Ghaza, cela menace l'ensemble de l'accord», dit-il, précisant que la Résistance palestinienne «surveille de près les termes de l'accord» et «envoie un message à l'occupation et aux Nations Unies selon lequel toute excuse n'est pas acceptable». Du côté des engagements de la Résistance, le Hamas affirme avoir fait plus que prévoyait l'accord de trêve. «Nous avons proposé des choses qui n'étaient pas incluses dans le deal, comme la libération des Thaïlandais», a-t-il expliqué. Le conseiller du chef du bureau politique du Hamas affirme que le mouvement est «ouvert au rôle des intermédiaires». Ajoutant : «nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour conclure de nouveaux accords». Quant aux discours livrés par l'entité sioniste et les Américains sur la «réoccupation de Ghaza», al-Nounou les qualifie de «tromperie». «Le Hamas existe et est enraciné dans le peuple palestinien», a-t-il conclu. A propos du non-respect des termes de l'accord dans le volet libération des prisonniers palestiniens, Qadura Fares, le chef de la Commission palestinienne pour les affaires des détenus et des ex-prisonniers, a déclaré à CNN hier que «Israël ne libère pas les prisonniers par ordre de durée de détention», comme cela était prévu, selon lui. Qadura a averti qu'il y a des «indications d'une possible crise» concernant la liste de noms annoncée par l'occupation en raison de son «non-respect du critère d'ancienneté convenu dans l'accord », a-t-il ajouté. Lors de la deuxième journée de la trêve, il était prévu la libération par le Hamas de 14 détenus israéliens, contre 42 prisonniers palestiniens par les sionistes. L'opération devait se dérouler hier en fin de journée. A noter qu'aucun prisonnier américain ne figure encore dans la liste des prisonniers libérables par la Résistance. Israël interdit toute expression de joie Le même intervenant a ajouté qu'Israël «avait l'intention de remettre les prisonniers aujourd'hui (samedi, ndlr), mais ils ont refusé de le faire», et que les «factions de la résistance palestinienne sont mécontentes de la falsification par Israël des listes de prisonniers». Fares Qadura a dit ne pas savoir «où sera libéré le deuxième groupe de prisonniers», tenant l'occupation pour «responsable du sort des détenus de Ghaza». Pour rappel, vendredi, lors de la première journée de la trêve de 4 jours, 39 prisonniers palestiniens ont été libérés des geôles sionistes, contre la libération de 14 prisonniers israéliens détenus chez le Hamas qui a également libéré (hors accord) une dizaine de Thaïlandais employés dans les «kibboutz». La libération des prisonniers palestiniens ne s'est pas déroulée sans problèmes en raison des mesures inhumaines prises par l'occupant sioniste. Les forces d'occupation ont tiré des bombes lacrymogènes sur des centaines de Palestiniens rassemblés devant la prison d'Ofer qui attendaient la libération des prisonniers palestiniens, et ont fait usage d'armes à feu tuant deux jeunes par balles. La police sioniste a également menacé les 39 prisonniers palestiniens (24 femmes et 15 enfants/mineurs) d'être à nouveau arrêtés si leurs familles montrent des signes de joie à leur libération. La chaîne Al Jazeera a diffusé des images de la police de l'occupation devant la maison de Amani Al-Hashim, une des Palestiniennes libérées, pour empêcher tout rassemblement des habitants du quartier de Beit Hanina situé à Al-Quds Est. Besoins d'équipements pour retirer les corps Hier, le terminal de Rafah a été ouvert pour le retour à Ghaza des personnes bloquées en Égypte. Selon Hicham Adwan, porte-parole de l'autorité chargée des points de passage de Ghaza, «250 personnes bloquées du côté égyptien sont entrées dans la bande de Ghaza» hier. Selon le même intervenant, «l'aide qui arrive dans la bande de Ghaza ne répond pas à ses besoins et n'atteint pas ce qui est espéré». C'est ce que confirme le directeur des médias du Croissant-Rouge palestinien qui a déclaré à l'agence Anadolu qu'un convoi de 61 camions humanitaires s'est dirigé vers les zones situées au nord de la bande de Gaza, soulignant qu'il est considéré comme « le plus grand depuis le début de la guerre ». Rappelons que l'accord de trêve comprend «l'accès à l'aide sanitaire à tous les hôpitaux de Ghaza» et à l'entrée «d'au moins 200 à 300 camions dont 8 camions-citernes de carburants», sans distinction entre le nord ou le sud de Ghaza. Ghaza Nord en ruines : les déplacés sous le choc Au deuxième jour de la trêve, correspondant au 50e jour de l'agression sioniste, les habitants de Ghaza continuent d'affluer vers le centre et le nord de la bande pour inspecter leurs maisons majoritairement détruites lors des bombardements massifs de l'aviation de l'occupation depuis le 7 octobre dernier. Selon les reportages d'Al Jazeera, les Palestiniens de Ghaza ont découvert l'ampleur de la catastrophe, des crimes et des destructions massives provoqués par les milliers de tonnes de bombes israéliennes larguées sur la population civile. « Je suis venue chez moi pour emporter certaines choses, mais je n'ai rien trouvé. L'armée israélienne a détruit l'endroit d'une manière à laquelle nous ne nous attendions pas », affirme une femme palestinienne au micro du photojournaliste Magdi Fathi, cité par le site web d'Al Jazeera. Un autre Ghazaoui de Khuza'a a déclaré : « J'ai été déplacé dans l'un des refuges scolaires de Khan Yunis et je suis venu voir ma maison, mais quand j'ai vu la destruction, j'ai été choqué. C'est tellement effroyable que les larmes tombent toutes seules. ?Hasbouna Allah wa Ni'ima El Wakil'». Par ailleurs, le directeur de la protection civile de Ghaza a appelé hier les pays arabes à lui «fournir du matériel et des engins» pour aider ses équipes qui s'emploient dès le premier jour de la trêve à déterrer les martyrs encore sous les décombres des maisons et des bâtiments soufflés par les explosions des bombes israéliennes. Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al-Qudra, la période de trêve est exploitée pour «l'évacuation complète de l'hôpital indonésien et le reste des blessés du complexe médical d'Al-Shifa». Selon le même intervenant, cité par l'agence Anatolie, «l'aide médicale entrant dans la bande de Ghaza est insuffisante et bien inférieure à celle qui arrivait auparavant», avertissant que la situation sanitaire y est très mauvaise, très désastreuse et qu'il n'y a plus d'aide médicale possible dans les établissements de santé. |
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