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Ministère de l'Agriculture: Enquête sur la flambée du prix de poulet

par El-Houari Dilmi

Les prix des volailles ont atteint un pic inédit, devenu presque un aliment de luxe, malgré la décision des autorités publiques d'autoriser l'importation du poulet. Face à la flambée des prix, l'État a ouvert la voie à l'importation de viandes blanches, sans vraiment impacter les prix, jusqu'à 550 DA le kilogramme dans certaines régions du pays.

La situation préoccupe au plus haut point les pouvoirs publics, au point que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhafidh Henni, a convoqué, dimanche, une réunion d'urgence avec tous les acteurs de la filière avicole. La rencontre a inclus des représentants de l'Office national de l'alimentation du bétail (ONAB), la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA), des représentants de la Fédération nationale des éleveurs de volaille et de l'Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA). Confiée à la Direction des services vétérinaires du ministère, une enquête immédiate a d'abord été décidée pour tenter d'expliquer l'accès de fièvre que connaît le marché de la volaille, mais aussi tordre le cou aux intermédiaires, tenus pour responsables du maintien des tarifs élevés du poulet. Décision a également été prise pour accélérer la fourniture d'intrants, notamment les aliments pour volailles, aux petits éleveurs. Le département de Abdelhafidh Henni semble comme pris de panique, face à l'envolée des viandes rouges et blanches.

En autorisant l'importation, le gouvernement espère injecter une offre supplémentaire sur le marché, contribuant ainsi à stabiliser les prix et à atténuer la pression sur le pouvoir d'achat des citoyens. Mais tel n'est pas le cas, du moins jusqu'à l'heure actuelle.

Le ministère de l'Agriculture avait déjà annoncé l'autorisation d'importation de poulet qui s'inscrivait dans le cadre d'une «approche proactive» visant à anticiper et à répondre aux défis économiques, et espérer maintenir l'équilibre sur le marché alimentaire. L'on parle même de négociations en cours entre les ministères de l'Agriculture algérien et brésilien en vue d'une collaboration dans le domaine de l'exportation de poulet halal. La viande de volaille, en tant que produit de consommation courante, sert traditionnellement d'alternative abordable à la viande rouge, devenue inabordable pour les ménages à revenu modeste.

Pourtant, des professionnels du secteur affirment que la filière avicole est un créneau porteur, «en aucun cas, un aviculteur ne peut travailler à perte», a même affirmé un expert agricole. Alors, où se situe le problème exactement ?