«Celui qui ne consent pas à se tromper n'agit pas»,
écrivait le philosophe genevois Henri Frédéric Amiel. Mais répéter indéfiniment
les mêmes erreurs, ne pas avoir le courage et l'honnêteté de reconnaître les
fautes qu'on a pu commettre dans sa vie ou son métier afin d'essayer de les
corriger ou, à tout le moins, éviter de les recommencer, est un outrage à sa
propre intelligence, le contraire de la sagesse et l'humilité. Personne n'est
censé tout connaître, être parfait et omnipotent en toutes choses, avoir la
science infuse. Aussi, il n'y a aucune honte à demander conseil avant de
prendre une décision, à écouter le maximum de voix autorisées avant d'opter
pour une solution, à accepter de se ranger à l'avis d'autrui lorsqu'il paraît
le plus pertinent, plutôt que de n'en faire qu'à sa tête et risquer d'obtenir
un résultat égal à zéro. L'expérience humaine montre qu'on a toujours plus de
chance de se tromper lorsqu'on agit impulsivement en solitaire qu'à la suite
d'une décision prise en collégialité et sans précipitation. «Celui qui demande
conseil défait Satan», affirme un célèbre adage de notre terroir.