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42e jour de l'agression contre Ghaza: L'armée sioniste continue d'assiéger l'hôpital Al-Shifa

par Mohamed Mehdi

Après les bombardements qui ont ciblé à plusieurs reprises les hôpitaux et leurs environs immédiats depuis le 7 octobre dernier, l'armée sioniste continue ses agressions contre les établissements de santé à Ghaza.

Depuis plusieurs jours, les troupes sionistes au sol, entrés au nord de Ghaza avec leurs blindés, ont mené des attaques inédites contre les hôpitaux, n'épargnant ni blessés, ni malades, ni les équipes médicales et les équipes de secours du Croissant-Rouge palestinien (PCRS). Après l'escalade contre l'hôpital Al-Rantissi, de lundi dernier, les soldats de la colonisation ont investi leurs chars dans l'enceinte de l'hôpital Al-Shifa, le plus grand et le plus ancien de la bande de Ghaza, et déployé plusieurs centaines de soldats dans les bâtiments de cette structure sanitaire.

Officiellement, l'armée sioniste a affirmé être à la recherche du Quartier général du commandement du Hamas et des tunnels qu'utilisent les combattants de ce dernier pour lancer les missiles. L'opération de l'armée d'occupation dans les deux hôpitaux a été un échec total de l'aveu de médias étrangers qui, pourtant, soutiennent les sionistes. Les «découvertes» montrées par le porte-parole de l'armée israélienne se sont avérées insignifiantes et, pour beaucoup, des «preuves» totalement préfabriquées (quelques kalachnikovs et autres? boîtes de dattes).

La propagande sioniste devenue la risée des réseaux sociaux

La propagande sioniste pour «justifier» ses crimes commis contre le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza, est ridiculisée par les utilisateurs des réseaux sociaux et démentie par des médias internationaux dont certains sont pourtant acquis aux thèses sionistes. Acculée par l'opinion publique internationale et incapable de réaliser la moindre avancée significative sur le terrain (mis à part l'assassinat abject des civils et la destruction systématique et criminelle de l'infrastructure de la ville de Ghaza), l'entité génocidaire, en panique, tente de manipuler les médias par de fausses informations afin de motiver sa cruauté.

La mise en scène d'un amateurisme risible montre un soldat de l'armée criminelle dans ce qui est censée être une cache sous l'hôpital pour enfants d'Al-Rantissi, exhibant ce qu'il qualifie de «matériel de guerre», un biberon et un bout de corde près d'une chaise, pour conclure que l'endroit «a probablement servi à retenir des otages (sionistes)».

Cette mise en scène rocambolesque a provoqué la risée des utilisateurs de réseaux sociaux y compris aux Etats-Unis. Sur ce qui a été présenté par le porte-parole de l'armée sioniste comme une «feuille de route» des combattants du Hamas, une youtubeuse américaine a déclaré sur un ton humoristique : «J'ai commencé l'apprentissage de la langue arabe depuis peu, mais je peux lire ce qui est écrit (sur le document) : samedi, dimanche, lundi... Ce sont les jours de la semaine en arabe et je doute que les Arabes aient tendance à nommer leurs enfants selon les jours de la semaine».

Le directeur de l'hôpital Al-Shifa : «Nous sommes soumis à un génocide»

L'armée sioniste a continué hier à encercler et investir les différents services de l'hôpital Al-Shifa pour le cinquième jour consécutif, menaçant de tirer sur toute personne, parmi les malades, les blessés, les équipes médicales, et les citoyens de Ghaza qui se réfugient dans l'enceinte de cette structure hospitalière du nord de la bande, qui essaye de sortir. Ainsi, des milliers de gens sont sans eau, sans nourriture, sans électricité et sans médicament.

La situation est telle que le chef du service d'orthopédie de l'hôpital Al-Shifa de la ville de Ghaza a déclaré hier que «tout le monde à l'hôpital est menacé de mort». Selon le Dr Adnan Al-Barsh, dans une déclaration à Al Jazeera, il y a «plus de 200 blessés dans le service d'orthopédie qui risquaient de mourir». Il a ajouté que toutes les personnes hospitalisées sont menacées de mort, en raison des bombardements, du manque de médicaments, d'eau et de nourriture et du siège continu des forces d'occupation.

De son côté, le directeur de l'hôpital Al-Shifa dresse un état plus alarmant. «Nous sommes soumis à l'anéantissement», a-t-il déclaré Ahmed Abu-Salamiya à Al Jazeera. Ajoutant : «nous sommes soumis à l'anéantissement et des martyrs tombent chaque minute à l'hôpital. Tout Gaza est anéanti et les malades meurent chez eux, et c'est un crime de guerre. Le tableau est sombre, il n'y a que des cadavres et des morts, et l'occupation continue d'assiéger l'enceinte de l'hôpital qui a été transformé en une prison où les gens sont soumis au génocide».

Le même intervenant a expliqué que l'armée d'occupation «empêche l'accès à la pharmacie centrale du complexe hospitalier». «L'état des patients s'est aggravé avec l'incapacité de fournir des médicaments. L'occupation a ignoré notre demande de fournir du carburant et d'évacuer les blessés, et n'a autorisé qu'une insignifiante quantité en eau et en nourriture qui ne suffit que pour 200 personnes», affirme encore Abu-Salamiya qui a alerté que «chaque jour qui passe pour les bébés prématurés constitue une menace pour leur vie». Indiquant par ailleurs que «les crèches créées par l'occupation (pour montrer un visage humaniste devant les caméras, ndlr) ne valent rien sans électricité», et que «nous continuons à enterrer les corps dans la fosse commune que nous avons creusée à l'intérieur de l'hôpital».

Le directeur de l'hôpital Al-Shifa a aussi dénoncé les «organisations internationales (qui) ne nous ont rien donné» et a totalement démenti «l'affirmation de l'occupation selon laquelle il y aurait des armes» dans l'hôpital, la qualifiant de «pure invention».

Coupure totale de l'Internet et des communications

Au 42e jour de l'agression génocidaire sioniste contre Ghaza, le bilan des martyrs a atteint plus de 11.500 (11.660, en comptant les martyrs en Cisjordanie) dont plus de 4.710 enfants et 3.160 femmes, et près de 30.000 blessés.

Et ce n'est qu'au 42e jour que l'Union européenne appelle à une trêve humanitaire immédiate à Ghaza.

Plus de 2,2 millions de Palestiniens de Ghaza sont coupés depuis jeudi de toutes communications et d'Internet en raison de l'épuisement total des réserves de carburants pour faire fonctionner les rares générateurs d'électricité ayant échappé aux bombardements depuis 42 jours, y compris ceux des opérateurs Paltel et Ooredoo Palestine.

Pour aider les habitants de Ghaza qui sont ainsi coupés du monde entier, la chaîne d'information Al Jazeera a lancé hier une émission de radio destinée sur la fréquence FM 93.9. La chaîne a indiqué que les populations de toutes les régions de la bande de Ghaza peuvent écouter l'émission en direct 24 heures sur 24 via la nouvelle onde radio. Les bombardements et les opérations terrestres n'ont pas permis à l'entité sioniste d'exclure tous les habitants de Ghaza du nord de la bande, ni de venir à bout de la résistance palestinienne.

Ainsi, le Bureau central palestinien des statistiques a annoncé hier (vendredi) que quelque «807.000 Palestiniens sont encore dans le gouvernorat de Ghaza et du nord de Ghaza (parmi 1,5 million d'habitants de cette partie de la bande, ndlr)». Quant aux actions de terrain contre l'ennemi sioniste, les bilans du nombre de chars et autres blindés détruits et de soldats tués par les combattants du Hamas et du Jihad Islamique indiquent bien que la résistance palestinienne n'a pas encore dit son dernier mot. Il ne reste aux sionistes comme une «prouesse militaire» que de continuer à s'attaquer aux blessés, aux malades, aux équipes médicales, aux ambulanciers, aux civils en général, dans les hôpitaux, et par les bombardements (32.000 tonnes d'explosifs depuis le 7 octobre 2023).