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Le projet
sur le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, présenté vendredi 10
novembre par l'Égypte, au nom de l'Organisation de la coopération islamique
(OCI), lors d'une plénière de la troisième Commission, chargée des questions
sociales, humanitaires et culturelles des Nations unies, a été adopté par 168
voix pour, 5 voix contre (Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël et
Nauru) et 9 abstentions (Guatemala, Kiribati, Palaos,
Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, République démocratique du Congo, Togo,
Tonga, et Vanuatu). Une victoire diplomatique ou un coup d'épée dans l'eau ? Tout d'abord, faisons remarquer qu'il s'agit d'une résolution
?bis', car une même mouture a été adoptée en décembre 2020, dans les mêmes
termes et le même nombre de pays soutenant le droit à l'autodétermination du
peuple palestinien, le même nombre d'opposants et presque les mêmes abstentions
(9 au lieu de 10), avec une légère différence relativement au contexte actuel
de la situation à Ghaza, qui a donné lieu à des
débats vifs entre l'Etat de la Palestine et Israël avec ses soutiens, notamment
les Etats-Unis, qui ont indiqué n'avoir « malheureusement pas pu appuyer le
projet de résolution », au motif qu'il ne représente « qu'un côté des choses »,
et qu'il empêche « de parvenir à la paix et de réaliser les droits du peuple
palestinien ».
Ce type de document politique « nous divise au lieu de nous rassembler », a déploré la délégation américaine. Alors qu'Israël n'a vu dans ce texte qu'un « instrument supplémentaire » pour remettre en cause son existence. Ce projet ne prive aucun peuple de ses droits humains, mais appelle simplement à mettre fin à l'occupation par Israël de la terre des Palestiniens et réaffirme leur droit à l'autodétermination, lui a répondu l'État de Palestine. Est-ce que la création d'un Etat palestinien remettrait en cause l'existence d'Israël ? Cela montre en tout cas le refus clair et obstiné d'Israël, et des Etats-Unis, de cautionner la création d'un Etat palestinien libre et indépendant. Pourtant, 168 pays membre des Nations unies appuient le droit à l'autodétermination du peuple palestinien et la création d'un Etat palestinien indépendant, et dénoncent « le caractère illégal des colonies israéliennes en Palestine, les activités se rapportant à la colonisation israélienne ». Quelle valeur peut avoir une résolution adoptée par 168 pays si un infime nombre d'autres pays, seulement cinq pays, peut tout remettre en cause, voire donner tout à fait le sens contraire au sens propre d'une résolution ? Ainsi, trois ans après la résolution de 2020, qui donne aux Palestiniens le droit à l'autodétermination, la situation au lieu d'évoluer vers le mieux a empiré. Cela ne devrait-il pas pousser les pays qui cherchent à inscrire ou introduire la question de la création de l'Etat palestinien dans les arcanes onusiens à revoir leur copie et opter pour d'autres voies afin de réaliser cet objectif ? La non-application des résolutions de l'ONU est franchement démotivante. |
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