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La guerre à géométrie variable

par El Yazid Dib

Le rapport de force est flagrant. L'écart entre un monstre sauvage super armé et des «animaux humains» munis que d'une foi et d'un idéal est abyssal. Néanmoins, les armes parfois n'ont pas le dernier mot. La mobilisation de tous les peuples du monde pour la Palestine est le premier échec d'Israël dans cette guerre qui d'emblée reste lourdement disproportionnée.

Un pauvre peuple que l'on bombarde sans cesse, jour et nuit, que l'on tue sans crier gare avec des missiles, des tanks, de la haute technologie, des porte-avions, que l'on affame, que l'on prive d'eau, d'énergie, de soins n'est pas prêt à abdiquer aussi facilement. Ce pauvre peuple contre qui se forme une alliance des plus coriaces entre Américains, Européens et autres valets de chambre en vue de le finir et qui tient encore, n'y a-t-il pas là une fierté d'appartenir à ce peuple ?

Quand on prive de lait un nourrisson, d'eau un enfant ou un vieillard, de soins un blessé et l'on persiste à arroser le tout par des bombes, c'est la fin de l'humanisme. L'histoire comme la légende de l'exodus ou des concentrations le dira un jour. Tous les enfants se valent, peu importe la race, la religion ou la nationalité. Ils sont par innocence la plus grande valeur de cette humanité perdue, pervertie et qu'il faudrait re-découvrir, à défaut réinventer. Quand l'on est aveuglé par l'ignominie, quand l'on fait une différence entre deux sourires ou deux larmes d'enfants, l'on est vite déshabillé de toute humanité. La bestialité ainsi vous distingue.

Et si Poutine avait fait de Kiev ou d'Odessa ce qu'est actuellement Ghaza, quelle aurait été l'attitude de L'ONU et de l'occident ?

Maintenant l'on ne se contente plus de tirer sur les ambulances, on achève bien les blessés sur leurs lits d'hôpital. Le prétexte étant que ces infrastructures sanitaires seraient utilisées par les combattants de Hamas, eh bien, pourquoi ne pas y aller à pied et les débusquer ? Trouillards au combat d'homme à homme. Que Tsahal aille dans le combat de rue et s'éloigne un peu du confort des cockpits. Ça manque de courage et conviction. Seule la solde compte. Le mercenariat.

Le paradoxe qui rend plus absurde ce droit dit international, c'est celui des deux poids, deux mesures. Il est vicieusement brandi en face de tous et personne n'en a de mots à dire. Et si Poutine avait fait de Kiev ou d'Odessa ce qu'est actuellement Ghaza, quelle aurait été l'attitude de l'ONU et de l'Occident ?

En fait, Israël est contre qui ? Contre le Hamas, les Ghazaouis, les Palestiniens, les Arabes, les musulmans, les Iraniens, les Juifs, le droit de vivre, la paix dans la région ? Chez ce conglomérat sioniste, l'on ne sait plus qui est l'ennemi. L'on tape sur tout ce qui bouge et ne bouge pas. Ce n'est plus une simple entité, c'est un fléau universel. Ce n'est plus une simple guerre, c'est une horreur.