Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Crise au Niger: Niamey accepte la médiation d'Alger

par R. N.

  Le gouvernement algérien a reçu, par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères, une notification d'acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise au Niger dans le cadre du plan de règlement présenté par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, dans un communiqué rendu public hier.

«Cette acceptation de l'initiative algérienne conforte l'option de la solution politique à cette crise et ouvre la voie à la réunion des conditions devant permettre de la surmonter pacifiquement dans l'intérêt du Niger et de l'ensemble de la région», lit-on dans le communiqué.

Prenant acte de cette notification, le président de la République a instruit le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, de se rendre à Niamey, «dans les plus brefs délais, en vue d'y entamer des discussions préparatoires sur la mise en œuvre de l'initiative algérienne avec toutes les parties prenantes», ajoute la même source.

Rappelons que fin août dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a lancé une initiative politique pour le règlement de la crise au Niger dans le cadre « d'une vision garantissant le respect du principe de rejet des changements anticonstitutionnels et l'adhésion de toutes les parties à l'option pacifique, loin de toute intervention militaire».

Annoncée le 29 août, lors d'une conférence de presse au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, par M. Attaf, l'initiative du président de la République s'articulait autour de six axes, dont «l'impérative association de toutes les parties au Niger, sans exclusion aucune, aux arrangements politiques de sortie de crise, qui doivent être conduits dans un délai ne dépassant pas les six mois, sous le contrôle d'une autorité civile, conduite par une personnalité consensuelle, acceptée par tous les courants de la classe politique au Niger, afin d'aboutir au rétablissement de l'ordre constitutionnel dans ce pays».

Dans le cadre de cette initiative, l'Algérie propose l'organisation d'une Conférence internationale sur le développement au Sahel dans le but de promouvoir une approche basée sur le développement et mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de programmes de développement dans cette région, «qui a cruellement besoin d'infrastructures sociales et économiques, à même de garantir une stabilité et une sécurité durables», avait précisé le ministre.

A cette approche politique, «une action complémentaire et intégrée sur le plan économique est nécessaire», insistait le MAE qui a souligné que cette conférence internationale viendra «couronner le processus politique».

Il a également rappelé que «historiquement, le problème au Sahel est lié à la concentration des efforts sur la solution politique et sécuritaire, au détriment du développement », raison pour laquelle « la nouvelle méthodologie repose sur la réalisation du développement, afin d'asseoir les solutions politiques et sécuritaires sur des bases solides », a-t-il expliqué.

Dans tous les cas, il est impératif d'écarter le recours à la force au regard des répercussions désastreuses que pourrait entraîner cette option pour le Niger et la région tout entière, avait-il souligné lors de la conférence de presse.