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La carte Sécuritaire

par Abdelkrim Zerzouri

Quand on parle de terrorisme, il ne prend pas la même dimension ni la même explication partout à travers le monde. Au-delà de l'aspect juridique, assimilé beaucoup plus comme une affaire de souveraineté, la forme du terrorisme et sa manifestation publique est très différente d'un pays à un autre, d'un continent à un autre et d'une période à une autre. Si ailleurs son expression reste sporadique, actuellement, c'est le continent africain qui focalise l'action terroriste régulière, particulièrement la région du Sahel, où les foyers terroristes prennent une dimension alarmante et suscitent moult interrogations. A telle enseigne qu'il est devenu la principale menace pour la paix et la sécurité en Afrique et un foyer mondial du terrorisme, comme l'a souligné le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, lors d'une intervention à une réunion ministérielle de l'Union africaine (UA), tenue à New York, hier vendredi, pour débattre des menaces terroristes accrues auxquelles sont confrontées les pays et les peuples du continents ces derniers temps. La réunion en question s'inscrit dans le cadre de la préparation d'un Sommet africain exceptionnel qui se tiendra autour de cette question, au début de l'année prochaine au Nigeria, selon un communiqué du ministère, et on devrait, peut-être, se pencher sur les causes de la prolifération du terrorisme dans cette région, au même titre que les moyens à mettre en œuvre pour le combattre, qui prennent généralement le dessus sur les débats. La réponse militaire au défi terroriste a-t-elle fait oublier la recherche des causes et des origines du terrorisme au Sahel ? M. Attaf a informé ses homologues des pays africains participants, lors de la réunion en question, des développements dans cette région, marquée par l'expansion de ce qu'il a appelé «armées terroristes, équipées d'armes développées et contrôlant de vastes territoires géographiques».

Comment en est-on arrivé à ce point ? Et ces armées terroristes ont-elles « une nationalité » ou viennent-elles de différents pays ? Rien de sérieux ne peut se faire sur le plan de la lutte antiterroriste si on ne cherche pas en amont ce qui a permis à des groupes isolés ou formés en nébuleuses, de se constituer en « armées terroristes». Et de savoir pourquoi les armées des pays voisins du Sahel, soutenues par des armées réputées parmi les plus puissantes au monde, n'ont-elles pas pu venir à bout de ces armées terroristes ? Dans ce sens, M. Attaf a apporté des bribes de réponses, en mettant en exergue la nécessité de l'adoption d'une nouvelle approche de lutte contre le terrorisme, basée sur le développement économique et social des pays voisins et la conception d'un nouveau modèle d'opérations de maintien de la paix. Mais, également chercher à comprendre à qui profite cette instabilité sécuritaire ? Les enjeux sécuritaires sont devenus la principale porte d'entrée des forces militaires étrangères dans le continent africain.