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Toutes les
classes européennes confondues ont réussi à mettre au second plan le tam-tam
sur la vie chère et imposer une sourdine médiatique au désarroi de leurs
concitoyens qui ne cessent pas de pester contre leur descente aux enfers. Le
débat maintenant se focalise sur le phénomène migratoire avec la mise en avant
spectaculaire de la ruée des migrants sur une petite île italienne. Elles
poussent une hardiesse démesurée telle qu'elle réussit à focaliser les opinions
sur l'émigration et réduire le dérèglement climatique essentiellement à ce
qu'elles qualifient d'invasion des émigrés. L'incongru dans la situation est
que des petits acteurs politiques au verbe baveux tournent le dos à leurs
origines et font semblant d'oublier qu'ils sont eux-mêmes des immigrés
patentés. L'implacable ordonnancement de l'histoire est occulté. Elle se répète
et applique sa loi à l'espèce humaine dont l'essence est de se mouvoir dans une
transhumance infinie. Tout compte fait, un phénomène boomerang s'opère avec
l'obligation d'admettre que la colonisation change d'orientation et pour qu'un
donné soit rendu.
Les politiciens occidentaux des extrêmes n'ont pas tout à fait tort d'amplifier leurs cris contre une fausse identification qu'ils attribuent à ce qu'ils croient être une invasion. Sauf qu'ils se trompent manifestement de registres en ne tenant pas compte de la nature humaine interchangeante à travers les siècles. En réclamant des barrières plus fortes, ils militent pour un hermétisme vain sinon puéril. On ne sort jamais vainqueur contre la dictature de l'histoire. Les vagues migratoires seraient coupables de dénaturer une civilisation. Devra-t-on alors rappeler comment la configuration humaine du continent américain dans sa totalité a été faite. L'erreur de jugement veut qu'à des moments de la traversée du monde, ce sont ceux qui gesticulent vainement aujourd'hui qui ont produit les déroutes humaines. Tout indique maintenant que les repères civilisationnels occidentaux n'ont pas attendu les migrants pour un désagrégement visible à l'œil nu. |
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