L'ogre africain, Al Ahly du Caire, a été freiné dans son élan. L'USM Alger et Abdelhak Benchikha sont passés par là. La formation usmiste vient de créer un exploit historique après avoir décroché son deuxième trophée continental en trois mois après leur consécration en Coupe de la Confédération face aux Tanzaniens de Young Africans, devenant ainsi le deuxième club algérien à s'adjuger la super coupe africaine après l'ES Setif en 2015.

 Au stade ?King Fahd International Stadium' de Riyad (Arabie Saoudite), les Algériens ont impressionné au terme d'un match âprement disputé. Nullement complexés ni par la valeur de l'adversaire, ni encore moins par son palmarès, les Usmites ont joué sans aucun complexe. C'est déjà l'une des raisons de la réussite des représentants algériens. Le mérite des ?'Rouge et Noir'' est d'avoir réussi à empêcher les Egyptiens d'Al Ahly à développer leur jeu.

Sur le papier, Al Ahly s'annonçait comme le grand favori de ces retrouvailles algéro-égyptiennes, en raison de son expérience et la valeur technique individuelle de ses joueurs, mais ce déficit a été parfaitement comblé par le plan de jeu préconisé par le coach Abdelhak Benchikha. Tactiquement, les Usmistes ont le fait parfait.

 Les ?'Rouge et Noir'' évoluèrent avec un système de jeu qui a considérablement gêné leurs adversaires qui ont éprouvé les pires difficultés dans la phase préparatoire. Deux lignes, une première qui a empêché les Egyptiens à voir le jeu en profondeur, et une deuxième au marquage. D'entrée, il n'y avait pas de round d'observation dans cette rencontre. Puisque dès le coup d'envoi, l'USMA, pour clairement afficher ses prétentions en allant inquiéter le keeper El Shennawy.

 Les ?'Diables Rouges'' répliquèrent et parvinrent à trouver la faille par Kahraba mais le but était annulé par l'arbitre pour une faute au départ de l'action (6e). Le rapport de force tournait visiblement en faveur des champions d'Afrique avec Reda Slim, mais l'excellent Benbot veillait au grain. Péchant dans la finition en l'absence de leur recrue phare, le Franco-Matiniquais Anthony Modeste, en manque de compétition, le doute commença à s'installer dans le camp ahlaoui et c'est Benzaza qui surgit pour provoquer la faute et se voyait en effet accorder un penalty par la VAR. Belaid s'en chargea pour prendre en contre-pied El-Shenawy. Un but qui est venu dans un moment très sensible.

 C'était le meilleur scénario que l'on espérait pour les Usmistes. A la reprise, il fallait s'attendre à la réaction des Egyptiens qui jetèrent toutes leur force mais en vain. La parfaite organisation et la solidité défensive de l'USMA ont annihilé toutes les tentatives adverses.

 Les dix minutes de temps additionnel ne donneront rien. Il a été dit que c'est l'USM Alger qui soulèvera le trophée. En revanche, Al Ahly peut nourrir des regrets. Avec cette consécration, l'USM Alger a sauvé les meubles du football algérien après l'élimination amère de l'EN en coupe du Monde de Qatar et les piètres prestations de nos clubs dans les compétitions continentales.

Benchikha, l'artisan du sacre continental

Si l'USMA a écrit sa plus belle page de son histoire, le mérite à son entraineur qui a réussi à donner une âme à son équipe. La preuve, lors de ce match, les Usmistes ont fait preuve d'une étonnante discipline de jeu et de rigueur tactique. La gestion du match sur le plan tactique de Benchikha a été déterminante dans la mesure où les Egyptiens, pourtant habitués à ce genre de confrontations. Les joueurs d'Al Ahly n'ont à aucun moment trouvé de solutions. En somme, ce sacre est le fruit de la stabilité à tous les niveaux et surtout la confiance en soi. Abdelhak Benchikha a, encore une fois, prouvé qu'il reste l'homme des consécrations comme ce fut le cas avec le RS Berkane, le Club africain, le DH El Jadida, Umm Salal SC de Qatar sans parler des autres clubs avec lesquels il a remporté des titres nationaux. Travail, abnégation, sérieux dans l'effort et discipline, tels sont les mots d'ordre de ce coach qui a toujours travaillé dans l'ombre, c'est ce qui lui a permis de réussir là où d'autres, avant lui, ont échoué. Abdelhak Benchikha, après avoir donné à l'USMA sa première consécration continentale, vient de récidiver en lui offrant sa première super coupe d'Afrique. Par cette victoire, l'entraineur algérien a gardé la super coupe qu'il avait déjà remportée la saison passée avec le RS Berkane face au Wa Casablanca. Il s'agit même de sa septième coupe remportée en sept finales.