
La création
d'un Haut Commissariat
à la numérisation n'a pas suscité beaucoup d'intérêt des médias nationaux.
Pourtant, il s'agit d'une nouvelle institution d'une grande importance et même
d'une réorientation stratégique vu le rôle qu'elle est appelée à jouer, celui
d'accentuer la lutte contre la bureaucratie paralysante dont les effets sont
extrêmement néfastes sur tous les plans, notamment dans la sphère économique où
les dégâts sont énormes. Une partie de la classe politique et des médias ont
déjà soulevé les lenteurs dans le processus de transformation numérique du
pays. Rappelant la « nécessité absolue» de combattre, par tous les moyens, la bureaucratie
tentaculaire qui empoisonne le vécu de milliers d'Algériens, le Président Tebboune a décidé de la création de cette instance,
rattachée à la présidence de la République, s'agissant là d'un instrument
institutionnel appelé à débarrasser l'Administration publique de ses carcans.
Cette «plaie ouverte qu'est la bureaucratie, ce mal profond, s'est tellement
ancrée dans nos mœurs qu'elle fait rappeler la bureaucratie chinoise de Mao
Tsé-toung dans les années soixante-dix», avait déjà déclaré un ancien commis de
l'Etat. Les mauvaises habitudes ont la peau dure dans notre pays, la mission du
HCN sera lourde et complexe, même si la volonté politique du gouvernement de
réformer les principales missions de l'Etat commence par se traduire par des
actes réels et effectifs, dans la vie des Algériens. Le combat permanent global
contre cet hydre à sept têtes qu'est la bureaucratie, doit s'accélérer pour
arriver à numériser les secteurs en liaison, surtout, avec la vie quotidienne
des citoyens». Il est connu que la bureaucratie est, elle-même, génératrice de
corruption, en ce sens qu'elles sont intimement liées, l'une ne peut pas
exister sans l'autre. La création d'un Haut-Commissariat, est supposée donner
plus de souplesse dans l'immense chantier de la numérisation qui fait peur à
certains pour des raisons qui n'échappent à personne. La numérisation et les
missions qui lui sont assignées, peuvent également contribuer grandement à
mettre sur de bons rails le système national d'information statistique resté
longtemps défaillant et faussant du coup la prise de décision par les Autorités
publiques.
Selon la
plus haute autorité du pays, l'année 2024 sera celle de l'accélération de la
transition numérique à travers la généralisation de l'usage des technologies de
l'information et de la communication, afin d'améliorer la gouvernance du
secteur économique. Mais l'entrée du numérique dans notre vie quotidienne n'a
pas pour autant rapproché la distance entre le citoyen et le fameux «zéro
papier» !