Dans la
vie, il est toujours préférable, avant de prendre une décision importante, de
bien réfléchir sur les conséquences de celle-ci, de bien soupeser le pour et le
contre, d'évaluer correctement la balance bénéfice-risque. Toute personne, un
tant soit peu raisonnable, procède habituellement ainsi, avant de déterminer
ses choix. « Qui va lentement va sûrement, et qui va sûrement va loin »
affirme, par ailleurs, un célèbre proverbe. Mais un risque sérieux existe, à
trop aller lentement, à trop être prudent, à trop vouloir ménager la chèvre et
le chou, de faire du surplace, de tourner en rond, de retourner sans cesse à la
case départ. Et particulièrement lorsque individu (ou une nation) traverse une
période difficile, les replâtrages, les solutions provisoires, les
demi-mesures, pour faire face aux problèmes qui se posent, s'avèrent toujours
inopérants et ne résolvent absolument rien; bien au
contraire, ils ne font que différer les échéances. Pour surmonter une crise
(quelle qu'elle soit) et en sortir plus fort, il faut se garder des remèdes
superficiels et totalement inefficaces, il faut se tenir prêt à affronter la
vérité et ses contrecoups, et aussi prôner l'audace tant dans la réflexion que
dans l'action. L'audace, précisons-le, ce n'est pas l'aventurisme ni jouer à la
roulette russe mais exactement le contraire du train-train mortifère et de la
fuite en avant. C'est la rupture avec les anciens réflexes et les vieilles
recettes éculées. C'est le pari de l'intelligence. Ce sont les idéaux et les
convictions au pouvoir! « L'audace réussit à ceux qui
savent profiter des occasions » aimait répéter l'écrivain et prix Nobel de
littérature, le grand Marcel Proust.