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Ahmed Attaf
a déjà lancé le processus de promotion de «l'initiative du président de la
République pour une sortie politique et pacifique de la crise au Niger» en
commençant par la présenter aux ambassadeurs de la Communauté économique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et à la Secrétaire d'Etat adjointe
américaine aux Affaires africaines.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger (MAECNE) a en effet reçu jeudi dernier, en son siège, au plateau des Anassers à Alger, l'ambassadrice du Nigeria en Algérie dont le pays assure la présidence en exercice de la CEDEAO, les ambassadeurs du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et de la Guinée-Bissau à qui il a remis des copies de l'initiative en question en leur expliquant «les principaux éléments, fondements et buts», rapporte le communiqué du MAECNE. Attaf leur a souligné en substance «la volonté de l'Algérie d'œuvrer en totale coordination avec la CEDEAO pour renforcer les possibilités d'une solution politique et pacifique à la crise au Niger et écarter les risques de recours à la force, en vue de préserver la paix, la sécurité et la stabilité au Niger et dans la région tout entière». Autre échange de même importance ou plus pour le même objectif, l'appel téléphonique qu'il a reçu le même jour de la Secrétaire d'Etat adjointe américaine, Molly Phee, «qui a porté sur les derniers développements de la crise du Niger et les perspectives de renforcement de la coopération et de la coordination entre l'Algérie et les Etats-Unis pour contribuer à la promotion d'une solution politique et ce, à la lumière de l'initiative du président de la République», comme l'a confirmé un communiqué du MAECNE. En présentant «les principaux éléments de l'initiative et la vision globale qu'elle porte pour régler la crise au Niger, dans ses différentes dimensions», le chef de la diplomatie algérienne a souligné à cet effet «le cadre d'une approche participative encourageant la contribution de toutes les parties intéressées tant au niveau intérieur, au Niger, qu'aux niveaux régional et international». Le Nigeria veut une période de transition de «9 mois» Ses premiers contacts qu'il a choisi de les avoir avec des parties qui peuvent peser le plus sur les événements au Niger, à savoir les Etats membres de la CEDEAO et la SEA américaine aux Affaires africaines, Attaf les a entrepris à peine 24h après la conférence de presse qu'il a animée au CIC Abdelatif Rahal de Club des Pins, lors de laquelle il a annoncé que l'Algérie allait lancer de nouvelles consultations pour présenter l'initiative de Tebboune. Une initiative basée sur 6 axes dont la mise en œuvre pour un retour à l'ordre constitutionnel ne devrait pas dépasser les 6 mois alors que les putschistes qui ont renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum, ont annoncé le 19 août dernier, leur choix d'«une période de transition de 3 ans maximum». Le président en exercice de la CEDEAO, le président nigérian Bola Tinubu, recommande lui «une transition de 9 mois», une période qu'il dit avoir été mise en œuvre en 1999 dans son pays. Le communiqué de la présidence nigériane qui le rapporte note que «le président ne voit pas de raison que cela ne puisse pas se reproduire au Niger, si les autorités militaires sont sincères». Le Nigeria prévient toutefois que «les sanctions imposées par la CEDEAO ne seront pas allégées sans ajustements positifs du nouveau régime à Niamey». Ce pays influent en Afrique de l'Ouest rappelle à la junte militaire putschiste du Niger l'impératif de «restaurer l'ordre constitutionnel immédiatement en libérant et en réinstallant dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum qu'elle a destitué le 26 juillet dernier». Intransigeance des putschistes et entêtement de Paris Rigides jusque-là, vis-à-vis de toutes les exigences, recommandations, propositions de solutions politiques et appels au retour à l'ordre constitutionnel émanant de plusieurs parties, les putschistes se braquent plutôt sur la France à la présence de laquelle, en tant qu'ancienne puissance coloniale du Niger et partenaire dans la lutte antiterroriste, ils veulent mettre fin à tous les niveaux. Leur dernier acte en date, celui du mardi 29 août dernier par lequel «ils ont instruit les services de police afin de procéder à l'expulsion de l'ambassadeur français à Niamey». L'instruction a été signifiée à Paris par courrier du ministère des Affaires étrangères nigérien qui a ajouté vendredi soir qu'il donnait 48 h à l'ambassadeur Sylvain Itté pour quitter le territoire en lui notant en même temps un retrait de l'immunité. Cependant, Paris s'entête et rejette cette instruction en affirmant que «ce gouvernement est illégitime et n'a aucune autorité pour fonder une telle requête». Bien que le Front patriotique pour la souveraineté du Niger (FPSN), créé au lendemain du putsch le considère comme «citoyen français en situation irrégulière», l'ambassadeur de France se trouve toujours à Niamey. Adepte d'une intervention militaire au Niger, la France a averti jeudi dernier par la voix du porte-parole de son état-major que ses forces militaires «sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger (...)». Cet avertissement a été donné aux putschistes le même jour où ils ont décidé, selon des agences de presse étrangères, «de suspendre toutes les activités des organisations internationales, ONG et agences onusiennes dans les zones d'opérations militaires en raison de la situation sécuritaire du moment». La France a déjà lancé au nouveau régime militaire qu'elle ignorait tout autant sa décision du 3 août dernier de dénoncer et d'annuler plus de 11 accords conclus entre elle et le Niger dans les années 60 tout en affirmant ne reconnaître que Bazoum pour lequel elle exige le retour à son poste de président de la République du Niger. |
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