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Une religion quelconque ne se brode pas sur une machine à
coudre ni se limite à une couverture qui abrite un corps. Si l'habit ne fait
pas le moine, pourquoi le même habit ferait-il
forcément un (e) imam (a) ?
Cette laïcité, à défendre avec toute la légitimité nécessaire et qui est certes le fondement de la république, reste, pour le devoir d'y adhérer, à se faire vêtir d'abord dans une tête. Ensuite, elle est censée aller se nourrir dans l'action et le verbe que ce soit dans l'école ou dans la rue ou partout ailleurs. La laïcité, cette séparation noble et adéquate entre une foi personnelle et une institution publique se construit comme un contrat social. Elle est générale, abstraite et impérative, comme une règle de droit. Car si dieu ou l'un de ses prophètes peut circuler dans les boulevards, s'attabler aux cafés, valider son navigo pourquoi est-il expulsable que de l'école ? Apres tant de trucs, voilà une trouvaille pré-électorale à dénicher dans la garde-robe politique, pour décintrer et retirer un effet vestimentaire polémique. L'abbaya. C'est quoi au juste ? Il faudrait recourir à l'expertise d'un tisserand, d'un imminent couturier pour faire rejaillir une définition exacte de ce vêtement, son histoire, son utilité et éventuellement son empreinte théologique, le cas échéant. La religion n'a pas besoin d'exhiber ses théorèmes par la confection et le tissage des effets de mode ou de la perpétuation d'autres. La plus redoutable de sa transmission reste la conviction. S'il fallait prendre la laïcité comme « religion » à pratiquer dans un vivre ensemble, ce n'est pas l'interdiction, sans pédagogie d'une tenue hybride, non exclusive, affectée d'une mauvaise identification qu'elle serait sauvée ou sauvegardée. Allez-vous empêcher l'accès au lycée à une jeune fille qui se présente en robe longue colorée faite de denim, de toile ou en tissu wax ou jeans effilé ? Est-ce votre maudite abbaya est uniquement noire, soyeuse et satinée comme celles que l'on porte dans les monarchies du Golfe, tant pour la frime que pour un rajout de sensualité féminine? L'autre abbaya, celle des démunies, des femmes d'en bas de ces régions rurales ou autres n'est historiquement, qu'un habit traditionnel propre à leurs us et coutumes de climat et de relief, à priori sans nul symbole religieux et que c'est l'Occident frileux à la mouvance extrémiste qui s'apprête à le répertorier ainsi. C'est tout récemment qu'elle est devenue une pièce d'identité religieuse aux dépends de la barbe oubliée, voire banalisée des « barbus » honnis. Une tenue ne se différencie d'une autre que par une géographie, une aisance de port, un métier, une obligation, un besoin, etc. Elle n'a jamais créé une religion, elles se portaient pourtant bien, ces tenues avant même l'apparition de toutes les croyances y compris le satané wahabisme. L'abbaya n'est pas génétiquement islamique. Elle est d'essence moyen-orientale, comme la gandoura, la djebba, la mlaya, la melhfa , le haïk qui tirent leur origine du Maghreb ou la robe africaine, le boubou, le sari indien et tutu quanti. Je crois que la France est dans le devoir, en sa totale souveraineté de récupérer sa sève matricielle de liberté et d'égalité et d'agir dans la maîtrise de cette transhumance humaine qui la dérange et semble lui causer énormément de problèmes d'insertion. L'abbaya n'en n'est intrinsèquement pas la cause. Voir ailleurs, peut-être une tenue scolaire unique réglementaire. |
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