Et puis, le
meilleur remède à l'ennui et au stress, n'est-il pas de vendre son portable et
de jeter sa télé au bon débarras ? Et de n'écouter que le son profond de son
cœur. Quel meilleur lieu pour s'écouter que le jardin ? Un jardin où l'on
sentirait l'odeur des fleurs, contemplerait la verdure des arbres et entendrait
le chant des oiseaux. Les paysans, dit-on, sont des gens pauvres mais heureux.
Des gens qui savent nager dans la mer du temps sans qu'ils ne se noient, sans
qu'ils ne soient perturbés dans leur être profond, sans qu'ils ne perdent
l'équilibre entre leur moi intérieur et la rage des vagues qui risquent de les
engloutir. Parfois, les bruits extérieurs sont autrement plus dévastateurs de
notre santé qu'une métastase cancéreuse. Les préjugés, les qu'en dira-t-on, les
tabous, les médisances tuent à petit feu et il n'y a aucun remède à cela à part
le silence. Et le silence est synonyme de solitude et la solitude est synonyme
de jardin. Un jardin est un monde à part qui se confond dans sa beauté, sa
discrétion, ses confidences, avec notre jardin intérieur dans lequel nous
puisons notre force à résister aux aléas du temps... Résister à l'ennui,
résister à l'adversité du temps, résister à la superficialité du monde,
résister au regard qui juge, résister au désespoir, résister à la routine,
résister à la précarité, résister à la perte des siens, résister au mensonge,
résister à l'hypocrisie, résister à la haine, résister à la distance, résister
aux manipulateurs, résister aux médisants..., résister à la vieillesse...,
résister à la mort. Résister est ma foi un mot magnifique qui doit se conjuguer
au présent de l'indicatif. Et il me semble, peut-être je me trompe, que sans
résistance, la vie n'a plus aucun sens. Pourquoi vivre si l'on fuit le champ de
la résistance ? Pourquoi vivre si l'on veut la facilité de la victoire sans la
dureté du sacrifice ? Pourquoi vivre, si l'on croit que la culture de l'effort
n'a pas de place dans notre champ d'existence ? Foutaise !