
Azzedine Gaci, imam de la mosquée
de Villeurbanne (France), par ailleurs enseignant-chercheur à l'Ecole de
chimie, physique et électronique de Lyon, de passage ce mois d'août en Algérie,
a publié un post dans lequel il constate un «net recul de la religiosité dans
la société algérienne. Facebook, TikTok, Instagram, Snapchat sont passés
par là» ! Plusieurs internautes ont commenté son post, dont un certain Omar qui
juge que «Je m'inquiéterais plus de la baisse de la spiritualité que de la
religiosité». Le dénommé Faouzi ne tarde pas à répondre à ce dernier:
«Distinguer les deux est une hérésie. Celui qui croit plus pratique plus. Celui
qui croit moins pratique moins.
Donc, ce nouvel arrivage «New Age» de «Je garde ma foi dans
le coeur», c'est une diablerie» ! Un certain Rachid
croit «qu'au contraire, je trouve que la religiosité prend le pas sur la
spiritualité et que les réseaux sociaux encouragent un certain dogmatisme basé
sur la forme plutôt que sur le fond. Il y a une sur-religiosité sur les réseaux
sociaux et souvent de mauvaise qualité». Bachir pense que «C'est le mal du
siècle. Mais je dirai qu'il y a justement de plus en plus de religiosité (ce
qui apparaît en surface et en apparence) et très peu de foi profonde et de
spiritualité. Je l'ai également constaté pendant mon séjour en Algérie. Le
consumérisme est en train de transformer malheureusement cette société et les
réseaux sociaux ont amplifié le phénomène. Dans tous les pays musulmans, c'est
d'ailleurs le même constat» ! Pour Ali, «Le plus urgent dans le Maghreb est de
tout miser sur l'éducation, c'est ce qui fait aujourd'hui, par exemple, de la
Turquie un pays développé, un pays propre et des habitants au civisme
irréprochable. Un peuple éduqué saura trier dans les réseaux sociaux et
Internet ce qui est utile».
Le dénommé Abderrahim, quant à
lui, pense que «Ce qui recule, c'est le religieux politique et c'est une très
bonne nouvelle après le traumatisme des années noires. On a vu au début des
années 1990 la religiosité sans spiritualité. On connaît la suite». Pour Selim,
«Dans les pays du Maghreb se pose une question:
comment est accueillie la modernité? Si vous remontez dans le temps, regardez
l'impact de la parabole, de la 3G et, aujourd'hui, toutes ces applications
abrutissantes». Mustapha, lui, jure que «L'Algérie a dans son ADN la
spiritualité et ses dérivées : la générosité, l'amour du bien, le sens de la
famille... Il faut juste perpétuer ces valeurs fortes par l'éducation et la
transmission». Cet intéressant débat sur Facebook s'est prolongé tard dans la
soirée.