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Les BRICS
peuvent-ils réellement réformer le système financier mondial, alors que les
avoirs de leur banque (la Nouvelle Banque de Développement, anciennement connue
sous le nom de Banque de développement des BRICS) sont en dollars ? Et est-ce
que cette réforme doit nécessairement passer par l'Afrique ? Si on exclut,
naturellement, l'Europe, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, cette
réforme financière doit passer obligatoirement par l'Afrique et l'Asie. Et si
en Asie, la dédollarisation a été entamée, du moins
entre l'Inde, la Russie et la Chine, l'Afrique reste en marge des aspirations
des BRICS, même si certains pays semblent quelque peu emballés par l'idée des
échanges en monnaies locales.
En premier lieu, il faut souligner que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui tiennent leur sommet à Johannesburg du 22 au 24 août, affichent leur attachement au lancement de leur initiative de «dédollarisation» dans le continent africain. En témoigne le discours du Président Poutine, lors de son intervention par visioconférence au sommet, relevant «les progrès que les BRICS sont en train de faire, lesquels peuvent permettre de réformer le système financier international, de trouver une alternative à ce système, pour aider au développement des pays africains», et qui a également soutenu que «la dédollarisation dans les règlements entre les pays des BRICS est irréversible». En plus du fait que le sujet soit inscrit à l'ordre du jour du sommet des BRICS, la réforme du système financier internationale faisait son bonhomme de chemin depuis quelque temps déjà, mais sans perturber le dollar, qui reste très fort sur le marché monétaire international. Et puis, tant que le dollar reste la devise du pétrole, les pays exportateurs d'or noir ne peuvent pas un seul instant imaginer l'abandonner, au risque de détruire complètement leurs économies nationales. C'est dire toute la complexité de la dédollarisation. Mais, les BRICS ne sont pas découragés, eux qui veulent passer à la création d'une monnaie commune adossée à l'or ainsi qu'à un panier de devises, qu'on devait annoncer lors de ce sommet, en Afrique du Sud, avant de reporter cette décision à un stade ultérieur. Sur un autre plan, si les BRICS n'ouvrent pas les portes aux adhésions de nouveaux pays, au plus grand nombre, qui souhaitent rejoindre le groupe, il serait difficile de les voir suivre les lignes de cette réforme financière. Comment les pays africains peuvent-ils suivre un groupe dans ses décisions et sa politique alors que ses membres refuseraient de les accueillir parmi eux ? Cette question de l'ouverture du groupe à l'adhésion de nouveaux pays est stratégique pour les BRICS qui semblent, pourtant, ne pas en mesurer la portée en restant cloitrés sur eux-mêmes malgré les déclarations de bonnes intentions de ses membres. Alors que si on parlait du Franc CFA, adossé à l'euro, et qui a cours dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest, force est de constater toute la complexité de la «dédollarisation» en Afrique. |
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