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Situation au Niger: L'Algérie fidèle à ses principes

par Ghania Oukazi

L'Algérie n'a de cesse de condamner «avec force» la tentative de coup d'Etat qui est engagée à Niamey, depuis samedi dernier par les forces de la garde républicaine contre le président nigérien, Mohamed Bassoum, et de réclamer le retour à l'ordre constitutionnel.

Il est clair que l'Algérie ne peut rester insensible à ce qui se passe comme bouleversements politiques et sécuritaires au Niger, un pays avec lequel elle partage 951 km de ses frontières sud, en plein Sahara. Sa toute dernière réaction a été à l'occasion de la tenue de la 5ème réunion de la Commission mixte de coopération algéro-tanzanienne qui a eu lieu à Alger du 30 juillet au 1 août dernier. Présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté à l'étranger Ahmed Attaf avec son homologue tanzanienne, Stergomena Lawrence Tax, les travaux de la commission en question ont été sanctionnés par un communiqué commun par lequel les deux ministres, algérien et tanzanienne, ont appelé «à la reprise de la voie de la stabilité politique et institutionnelle dans la république du Niger». Au-delà des nombreux points qui touchent la coopération entre l'Algérie et la Tanzanie et qui figurent dans ce même communiqué, on relève que le MAECNE, Ahmed Attaf, et son homologue tanzanienne ont affirmé conjointement «condamner avec force le changement anticonstitutionnel intervenu le 26 juillet dernier dans la république du Niger». Ils ont soutenu en outre qu' «ils adhèrent au communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine rendu public le 28 juillet dernier» tout en demandant «le retour du président nigérien élu légitimement Mohamed Bassoum» et «le retour de toutes les parties à l'ordre constitutionnel et à la règle de la loi au Niger». L'Algérie n'était pas à sa dernière condamnation des événements qui ébranlent le Niger depuis le 26 juillet dernier, depuis que le commandant de la garde république, le général Abdourahmane Tchiani a mis aux arrêts le président nigérien, Mohamed Bassoum. Ce même jour, l'Algérie par la voix du MAECNE a déclaré «suivre avec une profonde préoccupation les développements de la situation dans la république du Niger et condamne avec force la tentative de coup d'Etat qui s'y déroule». Le communiqué du MAECNE a rapporté à cet effet que «l'Algérie réaffirme son attachement aux principes cardinaux qui guident l'action collective des Etats africains au sein de l'Union africaine dont notamment le rejet catégorique des changements anticonstitutionnels de gouvernent». Ce rappel aux Etats africains membres dont le Niger, des engagements qu'ils ont pris conformément aux textes qu'ils ont paraphés et qui régissent l'Union africaine, pousse l'Algérie à demander ainsi «instamment que soit mis fin à cette atteinte inacceptable à l'ordre constitutionnel et à cette violation grave des exigences de l'Etat de droit». Elle a souligné en même temps «l'impératif pour tous d'œuvrer à la préservation de la stabilité politique et institutionnelle de la république du Niger, gage d'une paix et d'une stabilité durables dans ce pays frère et voisin qui fait face à des défis considérables dans une région déjà confrontée à des crises multidimensionnelles d'une acuité sans précédent».

Autre réaction de l'Algérie conséquemment aux événements de Niamey, capitale du Niger, l'instruction du président Tebboune au MAECNE, Ahmed Attaf, du 26 juillet dernier, premier jour de la tentative du coup d'Etat contre le président nigérien, Mohamed Bassoum. C'est par un communiqué rendu public le jour même que le ministère nous a appris que suite à cette instruction, Attaf «a pris attache téléphoniquement avec son homologue nigérien, Massaoudou Hassoumi», pour s'enquérir sur «les développements de la situation dans la république du Niger(?)». Le chef de la diplomatie algérienne a, selon le communiqué, demandé à son homologue nigérien «de transmettre au président Mohamed Bassoum, le soutien et la solidarité du président Tebboune dans cette épreuve particulièrement pénible pour la république du Niger». Attaf a en outre transmis «les souhaits du président Tebboune de voir la république du Niger triompher de cette adversité et reprendre la voie de la stabilité politique et institutionnelle».