Que faire
des migrants ? On parle ici des migrants subsahariens, mais la question se pose
pour tous les migrants de toutes nationalités confondues et quel que soit le
lieu de leur chute. Profondément préoccupés par l'expulsion de migrants, de
réfugiés et de demandeurs d'asile de Tunisie vers les frontières libyennes et
algériennes, selon des déclarations, mardi 1er août, du porte-parole adjoint de
l'ONU, Farhan Haq, aux journalistes au siège de l'ONU
à New York, l'institution onusienne a appelé à l'arrêt immédiat de ces
refoulements. Cet appel a été lancé suite aux alertes des groupes de défense
des droits humains, qui ont révélé au monde les drames et les souffrances subis
par des centaines de personnes originaires de pays d'Afrique subsaharienne
après avoir été évacuées, en juillet, par les autorités tunisiennes de la ville
côtière de Sfax vers le Sud. «Plusieurs sont morts à la frontière avec la Libye
et des centaines, dont des femmes enceintes et des enfants, seraient toujours
bloqués dans des conditions extrêmement difficiles, avec un accès limité à la
nourriture et à l'eau», a soutenu M. Farhan Haq.
Appelant dans ce sillage à «la relocalisation urgente des personnes bloquées le
long de la frontière, vers des endroits sûrs où elles peuvent être protégées et
avoir accès à de l'eau et à de la nourriture, ainsi qu'à un abri et à des soins
médicaux adéquats». «Tous les réfugiés migrants et demandeurs d'asile doivent
être protégés et traités avec dignité et dans le plein respect de leurs droits
humains, quel que soit leur statut et ce, conformément au droit international
relatif aux droits humains et aux réfugiés», a-t-il noté. Dans un monde où
chaque pays se suffit de ses problèmes, c'est plus facile à dire qu'à
appliquer. S'ils ne sont pas jetés dans le désert, point de leur départ, ces
migrants finiront par se jeter à la mer, pour rejoindre les côtes sud de
l'Europe. Voilà une triste réalité qui ne devrait échapper à personne. Il y a
beaucoup de peine à voir les souffrances des migrants, mais cela n'exclut pas
de reconnaître que la situation n'est pas si facile à gérer, de toutes parts.
L'Europe cherche à les contenir dans les pays de départ, les pays de départ cherchent
à les expulser vers leurs pays d'origine, vers les mêmes conditions de vie qui
les ont poussées à fuir, et d'où ils reviendront
sitôt qu'ils y auront mis les pieds.
Un cercle
vicieux d'où il n'est pas du tout facile de sortir. La migration, une fatalité
? L'homme est un migrant depuis la nuit des temps, à la différence près que ce
qui ne posait aucun problème il y a un siècle, est devenu aujourd'hui une bête
noire des gouvernements des pays développés, qui disent ne plus pouvoir
supporter toute la misère du monde. Que faire du droit international relatif
aux droits humains et aux réfugiés, qui énonce clairement qu'«aucun des États
contractants à la Déclaration universelle des droits de l'homme n'expulsera ou
ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des
territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa
religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou
de ses opinions politiques» ? Malheureusement, les violations de ce droit, il
en existe à la pelle dans le monde. Pitoyable sort de l'humanité, qui perd son
humanisme dès qu'elle ne porte plus secours à l'autre.