
Selon
Badis Khenissa, président
de la Commission coopération et de la communauté nationale à l'étranger au sein
de l'Observatoire national de la société civile, qui était hier l'invité de la
radio nationale Chaîne 3, «la nouvelle Algérie dérange».
«Elle
dérange parce qu'elle a renoué avec l'espoir», qu'elle «est en train de mener un
redéploiement diplomatique au niveau du continent africain et sur l'échiquier
international», et qu'elle a su «être un acteur majeur par le travail de fond
de sa diplomatie qu'on peut qualifier de diplomatie bienveillante, altruiste et
pragmatique». «Certains Etats ont du mal à assimiler, encore moins à se
conformer, à l'émergence de l'Algérie. Ils devraient, parce que c'est
exactement ce qui devrait se passer dans les années et les décennies à venir.
Parce que l'Algérie entend bien faire entendre sa voix et celle des peuples
qu'elle représente, parce qu'elle est consciente de cette responsabilité qui
lui incombe au sein du Conseil de sécurité, mais également au sein de
l'Afrique. Parce qu'il faut rappeler que l'Algérie a fait rempart de cette
tentative de hold-up de l'entité sioniste au sein de l'Union africaine»,
affirme l'expert en relations internationales. Pour M. Khenissa,
«l'Algérie a cette prise de conscience de cette action factuelle dont
l'équation qui entend aujourd'hui s'inscrire et pérenniser son action politique
et géostratégique». «Donc, oui, la France peut être animée par ce
néocolonialisme qui lui colle à la peau, et qu'elle a du mal à s'en découdre.
Elle a du mal à considérer que l'Algérie est devenue un acteur majeur et la
porte de l'Afrique. Elle est devenue le porte-voix des sans voix. Donc,
beaucoup d'agrégats d'actions de l'Algérie qui dérangent en premier lieu la
France», affirme encore l'intervenant. Interrogé sur le «bras médiatique France
24», l'intervenant affirme : «Quand la France évoque ce recul en Afrique, elle
l'évoque sous la houlette de la francophonie, mais c'est un recul politique.
N'empêche que ce recul a été prémédité par l'attitude hautaine et
condescendante de la France au regard de ces peuples africains qui sont spoliés
depuis des décennies, voire des siècles, de leur droit au développement et de
vivre dignement». Interrogé aussi sur l'attitude de la France vis-à-vis des
médias russes, depuis le début de la crise de l'Ukraine, M. Khenissa
relève «une incohérence» à se considérer comme «le berceau des droits de
l'homme» et «cette attitude de la France qui est complètement à l'opposé».