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![]() ![]() ![]() ![]() Comment se
peut-il qu'une décision toute faite pour apaiser les esprits et les tensions
sur le front social provoque des remous dont on n'aurait, certainement, jamais
entendu parler sans la mise en œuvre de la décision en question ? Sur
proposition du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique, le président de la République Abdelmadjid Tebboune
a ordonné lors d'un Conseil des ministres, tenu le 14 mai, la révision des
salaires des professeurs de l'enseignement supérieur et des chercheurs
universitaires ainsi que le recrutement des titulaires de magister et de
doctorat. Cette dernière mesure relative aux recrutements immédiats des
détenteurs de diplômes de magister et de doctorat pour l'exercice financier
2023, si elle a fait le bonheur de certains, n'a pas fini de semer le
désappointement au sein d'une partie des concernés.
Avec un objectif de recruter 7.000 nouveaux enseignants, et un recrutement des titulaires de magister et de doctorat qui s'effectuera selon plusieurs formules, dont le recrutement sur titre aux postes de maîtres-assistants - catégorie B -, le recrutement aux postes de chercheurs permanents, ou encore sous forme de contrats dans l'enseignement ou la recherche, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique croyait, à juste titre, s'en sortir et éviter de faire des mécontents, tellement le recrutement est important, mais il n'en fut rien. Certains titulaires de doctorat et de magister, qui dénoncent leur exclusion de ce plan de recrutement, ont entamé des mouvements de protestation pour faire aboutir leur revendication. Où se situe le problème ? Comme l'université ne peut pas recruter tous les détenteurs de diplômes de doctorat et de magister, dont le nombre peut atteindre les 20.000 diplômés selon certaines estimations, entre 16.000 et 17.000 selon le recensement de l'université, des critères ont été établis dans ce cadre, dont l'exigence de présenter, par tout candidat, un document attestant qu'ils n'exercent aucune activité professionnelle. Lequel critère a fait des mécontents parmi cette catégorie de diplômés, «exclue» à cause de leurs activités professionnelles dans d'autres secteurs. Pour les protestataires, ce critère «va à l'encontre de la Constitution qui interdit toute exclusion entre les postulants à des postes budgétaires ». Qui a tort, le ministère qui a appliqué la mesure en question ou les titulaires de magister et de doctorat, qui exercent des activités professionnelles et qui exigent un poste à l'université ? La priorité du recrutement doit-elle aller aux titulaires de doctorat et de magister qui se trouvent en situation de chômage ou ne doit-on pas faire de distinction entre les chômeurs et ceux qui ont une activité professionnelle, comme l'exigent les protestataires ? Pour absorber le chômage dans les rangs des titulaires de doctorat et de magister, la logique ou le principe même de cette mesure écarte ceux qui ont une activité professionnelle, qui devaient, contrairement à cet esprit contestataire, manifester de la solidarité envers les chômeurs qui vont enfin avoir un salaire et une stabilité après de longues années de galère. D'autant qu'il ne s'agit pas d'un recrutement sur concours, où il serait inconcevable d'exclure un candidat ou un autre autrement que sur les résultats obtenus. Enfin, n'est-il pas convenu, selon un vieil adage, qu'avoir la satisfaction de tout le monde est un dessein impossible à atteindre ? |
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