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Finalement,
le maire de Béziers, Robert Ménard, a eu le dernier mot dans l'affaire du refus
de célébrer le mariage, le 7 juillet dernier, d'un jeune Algérien et une Française.
Le ressortissant algérien, qui vit en France en situation irrégulière depuis
l'âge de 16 ans (aujourd'hui âgé de 23 ans), et qui se trouvait sous le coup
d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), délivrée le 26 août
2022, a été expulsé en direction de l'Algérie le jeudi 20 juillet. Convoqué par
la Police aux frontières à la demande du ministre de l'Intérieur, il a ensuite
été placé au centre de rétention de Sète avant d'être expulsé le jeudi 20
juillet vers l'Algérie, a annoncé le préfet de l'Hérault. Ce n'est pas une
surprise. On devait bien s'attendre à ce que l'OQTF soit mise à exécution, le
concerné lui-même en était conscient, mais le problème de droit se situe à un
autre niveau. L'Algérien était confronté à une situation désespérée. Sous le
coup d'une OQTF, il savait pertinemment qu'il se livrait aux autorités en se
présentant devant un maire pour officialiser son mariage avec une Française.
Et, il était prêt à se faire expulser. Mais, il croyait que cette expulsion
devait être appliquée après le mariage, pas avant. C'est ce qui est reconnu par
la loi et le droit. Non pas le droit de l'Algérien, qui doit obligatoirement
quitter le territoire français, mais le droit de sa campagne, une Française, à
laquelle on a refusé un droit acquis, celui de se marier librement. Le maire de
Béziers n'a pas seulement refusé de célébrer le mariage d'un Algérien sous le
coup d'une OQTF, mais également d'une Française qui a tous les droits que
possède le maire de sa ville. Le maire aurait pu célébrer ce mariage, ensuite
engager contre le marié, par les autorités compétentes, la procédure
d'expulsion. Pourquoi a-t-il foulé aux pieds le droit
de sa compatriote, et sans que la justice ne se prononce sur la plainte qui a
été déposée par le couple ? Les femmes françaises n'ont-elles
à ce point aucune considération dans leur société ?
Apparemment, il s'agit d'une décision politique, exécutée par les plus hautes autorités, juste pour ne pas fâcher une extrême droite qui commence à se faire des cornes en France. Le maire de Béziers, élu divers droite, proche de l'extrême droite, a su manipuler l'opinion pour mettre dans l'embarras le ministre de l'Intérieur, en déclarant que « le gouvernement se plaint de ne pas retrouver les individus qui doivent être expulsés du territoire, et là il va y en avoir un dans ma mairie, et je vais devoir le marier ? Il n'en est pas question », criait-il sur tous les toits médiatiques. Il y a lieu de préciser que le procureur de la République était au courant de ce mariage, et qu'il ne s'y était pas opposé, par respect à la loi. Comment est-il possible, alors, qu'on n'ait pas pu geler cette procédure administrative d'expulsion en attendant que la justice se prononce sur la plainte déposée par le couple ? C'est rare de le voir, mais l'administration a été plus leste que la justice dans cette affaire. |
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