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Face
à la contrainte climatique et le risque d'épuisement des ressources fossiles,
l'optimisation de l'usage quotidien et la lutte contre le gaspillage de
l'énergie devient inéluctable, elle est devenue peu à peu un objectif
structurant dans de nombreux champs de la vie sociale:
transports, bâtiments, industrie, etc. Paradoxalement, qu'au moment où
plusieurs pays luttent contre le gaspillage d'énergie, plusieurs autres pays
pauvres en Afrique et ailleurs souffrent d'une précarité énergétique.
L'énergie a un rôle essentiel dans le développement, elle est un moteur du déploiement des cultures et des sciences, en plus souvent perçue comme un vecteur de modernisation, une sorte d'accélérateur tant au niveau économique qu'au niveau social notamment dans les pays pauvres en leur permettront de faire face aux effets du changement climatique. En fait, l'électrification est un progrès matériel et social dans ces pays, avoir accès à l'électricité pour certains c'est une nouvelle vie. Le secteur d'énergie (électricité, chaleur, ...etc.) est le plus grand contributeur aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, responsable d'environ 35% des émissions totales. La consommation finale énergétique mondiale progressée de 115% entre 1973 et 2019 ; elle s'élève en 2019, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à 418 Exajoules, dont 19,7% sous forme d'électricité, sa répartition par secteur est: industrie 29%, transports 29%, résidentiel 21%, tertiaire 8%, agriculture et pêche 2%, usages non énergétiques (chimie, ...etc.) 9%. Les besoins en énergie varient considérablement d'un pays à l'autre et dépendent de nombreux facteurs, notamment la taille de la population, le niveau de développement économique, la structure de l'économie, la géographie, et le climat. Selon des données, la population en Chine représente 18.47% de la population mondiale, sa part de consommation énergétique mondiale est de 24.27%, 130.51% par rapport à la consommation moyenne par habitant qui est de 75.7 GJ, les Etats-Unis 4.25% seulement de la population mondiale mais consomme 16.21% de la consommation mondiale et 379.92% par rapport à la consommation moyenne par habitant, l'Afrique 17.2% de la population mondial consomme seulement 3.40% et 20.07% par rapport à la consommation moyenne par habitant, l'Europe 163.27% par rapport à la consommation moyenne par habitant, 14.36% de la consommation mondiale. Frustré, selon les données de l'AIE, environ 759 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'électricité, dont la plupart vivent dans des pays en développement, D'ici à 2030, seraient 650 millions de personnes. Trois milliards de personnes cuisinent au bois et au charbon, jusqu'à 25% du budget des plus pauvres sert à s'éclairer et cuire les repas. Seuls 24 à 25% des établissements de soins de santé primaires en Afrique ont accès à l'électricité. Par exemple le taux d'électrification selon l'AIE en Burundi 3.48% en 2020, la République centrafricaine 2.25%, la Guinée équatoriale est seulement 0.93%, La République d'Haïti 2.2%, le Libéria 8.36%, le Mozambique 4.46%, la Sierra Leone 4.77%, le Tchad 2%, le Soudan du Sud 5.56%, le Benin 18.20%. Par contre, le taux d'électrification des pays riches 100%, tandis aux pays sous-développés elle avoisine 100% dans la plupart d'eux. Le gaspillage d'énergie et les techniques de son maitrise Le gaspillage d'énergie existe partout dans le monde et non spécifique d'un pays à l'autre, mais il se diffère en matière de quantité gaspillée et les critères de son maitrise, ainsi qu'en fonction du niveau de revenu par habitant de ce pays. Il fait référence à une utilisation inefficace de l'énergie, qui conduit à une consommation excessive et inutile. Il se produit lorsque l'énergie est utilisée de manière non optimale ou lorsque des équipements ou des systèmes énergétiques sont laissés en marche sans nécessité. Cependant, cette problématique est d'une ampleur mondiale et nécessite que chaque pays et chaque acteur de la chaîne énergétique s'en préoccupe. La réduction du gaspillage se fait en amont dès l'étude et la construction des usines et bâtiments, et en aval en matière de comportement individuel du consommateur, dont la quasi-totalité des actions publiques sont porté sur l'éclairage et le chauffage. À l'échelle mondiale, les bâtiments résidentiels et commerciaux consomment plus de la moitié de l'électricité, et sa maitrise vise en effet à orienter les schémas de consommation des différents agents économiques vers des pratiques plus économes, en plus leurs comportements dans toutes ses diversités, une fois que l'on a identifié les sources d'inefficacité, on peut proposer les solutions les plus efficaces. En France par exemple la perte s'élève à 830 térawattheures par an, soit plus que ce que consomment tous les bâtiments français en chauffage, eau chaude, et climatisation. Les centrales à gaz sont un peu plus efficaces, mais 40% de l'énergie qu'elles dégagent se perd également. En Algérie 5 à 6 millions de clients consomment l'énergie de manière irrationnelle selon des responsables du secteur. Cependant, Il existe plusieurs technologies sur le marché possèdent un grand potentiel pour réduire la consommation énergétique tout au long de la chaîne de production, notamment les services numériques. (Les solutions numériques plug-and-play collectent en toute sécurité les données des applications et fournissent ainsi des informations plus approfondies sur l'état du processus installé en temps opportun). En plus, l'économie circulaire qui caractérise un mode de production et de consommation relativement moins gaspilleur que notre système actuel, il s'agit d'un concept qui vise une réduction absolue du gaspillage, elle vise à optimiser le métabolisme énergétique et matériel des systèmes de production et de consommation, en d'autres termes à minimiser le gaspillage matériel et énergétique (minimiser la création d'entropie), par le biais de différentes stratégies. Ce qui concerne l'éclairage, remplacement et l'entretien des anciennes lampes fluorescentes par des tubes LED modernes est exigeant, en particulier dans les locaux utilisés sur de longues périodes. La précarité énergétique : La précarité énergétique peut se manifester de différentes façons. Par exemple, certains ménages peuvent avoir du mal à payer leurs factures d'énergie et peuvent être confrontés à des coupures de courant ou de gaz, d'autres peuvent réduire leur consommation d'énergie au minimum, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur santé et leur qualité de vie. Dans des pays en Afrique, certaines familles se raccordent d'un voisin pour s'éclairer, qui leur revend l'électricité à des prix très chers, la plupart se réunissent auteur des bougies, des lampes torches et des lampes à kérosène...etc. pour se conférer. Les femmes (premières victimes de la précarité énergétique en Afrique) pour cuisiner utilisent des réchauds à bois ou à charbon, ces derniers dégagent des particules nocives qui provoquent des maladies respiratoires graves, elles subissent des troubles respiratoires qui peuvent entraîner la mort, des enfants faisaient leurs devoirs et exercices sous une bougie ou un réverbère. Chaque année 1,6 million de personnes dans le monde meurent à cause des fumées dégagées par la combustion de combustibles tels que le charbon et de bois utilisés pour la cuisson des alimentations. De ce fait, l'électrification permet aux autorités locales des pays pauvres un développement des dispositifs d'éducation, une amélioration de la santé, la modernité alimentaire, une réduction de la pauvreté, l'extension des moyens de communication et des services, un confort généralisé, une protection sociale et une amélioration de la vie en général (gain de temps, baisse de la pénibilité, productivité accrue...). Gaspilleur payeur vs non gaspilleur gratifié Les contraintes climatiques conduisent de nombreux pays à passer aux énergies propres et renouvelables, mais cette transition ne serait pas la même en Afrique qu'en Europe. Puisque les pays qui produisent le plus d'énergie sont les plus émetteurs de gaz à effet de serre, et avec l'existence d'un marché de quotas carbone, qui est une voie commune pour les pays qui tentent de respecter leurs engagements dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, donc ces pays sont confrontés à la nécessité de répondre efficacement aux besoins des pays en développement pour lutter contre les changements climatiques. Certes, compte tenu des résultats de la COP27 en Égypte qui ont réaffirmé l'engagement à l'égard de l'objectif consistant à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 °C au dessus des niveaux préindustriels, en plus de la promesse de 100 milliards de dollars en subventions qui doivent être remplies au cours de 2023 ou 2024, en plus qu'elle devra être bien supérieure prochainement. De ce fait, ces sommes doivent être réservée en premier lieu pour le financement des projets d'électrification des zones rurales dans les pays pauvres avant d'être dirigée pour réduire les émissions des GES dans les pays pollueurs. Dans le même contexte, pour ce qui concerne les particuliers, l'adoption de l'approche gaspilleur-payeur permet aux personnes ou aux organisations qui gaspillent des énergies à supporter les coûts de leur gaspillage, ils peuvent être soumises à des pénalités financières pour encourager une utilisation plus efficace de l'énergie, les gouvernements peuvent imposer des réglementations strictes sur la consommation d'énergie, par exemple en fixant des normes de consommation d'énergie pour les appareils électroménagers ou en encourageant les non gaspilleurs par des réductions sur les factures de consommation. La sur tarification des gaspilleurs, et des bonus énergétiques au profit des clients non gaspilleurs est une formule pertinente permettant de réduire à un degré significatif la consommation énergétique. Dans certains pays, les efforts de rationalisation et de maitrise énergétique sont soutenus par des avantages fiscaux, des subventions gouvernementales et d'autres incitations financières pour encourager les consommateurs à améliorer leur efficacité énergétique. Conclusion : Le gaspillage d'énergie a des conséquences négatives importantes, tant sur le plan économique que sur le plan environnemental. Sur le plan économique, il peut entraîner des coûts supplémentaires pour les ménages, les entreprises et les gouvernements. Sur le plan environnemental, il peut contribuer à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à l'épuisement des ressources naturelles. De son côté, la précarité énergétique peut avoir à elle aussi des conséquences importantes sur la santé, le bien-être et la qualité de vie des ménages concernés. Elle peut également contribuer à l'aggravation des problèmes environnementaux, tels que le changement climatique, en raison de la surconsommation d'énergie nécessaire pour compenser le manque d'efficacité énergétique des logements précaires. Cependant, Les crédits de réduction d'émissions qui sont générés par des projets à objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, doivent être réalisés dans les pays en développement et émergents. En outre, les fonds d'investissement spécialisés des projets d'énergie peuvent également fournir des capitaux propres ou des prêts à des entreprises qui mettent en œuvre des projets d'énergie dans ces pays pauvres. Ceci encourage l'accès à l'énergie pour les populations pauvres africaines ou dans d'autres localités entravées. In fine, si l'énergie gaspillée dans les pays développés utilisée pour couvrir les zones souffertes de précarité énergétique en leur permettant d'accéder à l'électricité, il découle que tout le monde vivra en égalité des chances et équité énergétique. *Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique |
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