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![]() ![]() ![]() ![]() Quid de la
relation entre l'entreprise et l'université ? Et, si on constate qu'il y a un
vide à combler sur ce plan, qui pour faire le pas vers l'autre ?
Indéniablement, c'est une relation de complémentarité entre les deux, et on
pensait que la professionnalisation des diplômes, à travers le système LMD,
allait mettre en contact le monde professionnel et les universités, mais au
bout de plusieurs années, force est de relever que chaque partie est restée
attachée à son coin. L'université a tenté plusieurs opérations de charme, de
marketing pour avoir l'attention de l'entreprise, sans trop réussir. On n'a pas
encore vu des acteurs économiques, des sociétés ou des groupes industriels
aller vers l'université pour s'arracher les majors de promotions sortantes,
comme c'est le cas dans d'autres pays où les meilleurs étudiants diplômés sont
recrutés sur les bancs des amphithéâtres.
Parfois, les sociétés s'engagent dans de rudes concurrences pour s'arracher les majors de promos, surenchérissant les uns sur les autres en matière de salaires mirobolants et autres avantages sociaux pour convaincre les heureux lauréats. Chez nous, les sociétés ne veulent pas descendre de leur piédestal et se rapprocher de l'université sachant, peut-être, que ces nouveaux diplômés n'ont pas où aller pour déposer leur CV. C'est une cause de la fuite des cerveaux qu'on semble ignorer. Car, les majors de promos sont souvent canalisés par les chasseurs de matière grise, qui les orientent vers des universités étrangères avant de les intégrer dans des postes dans la recherche ou dans de grandes sociétés. C'est toute une culture de compétition qu'on devrait pratiquer dans quelques années avec les mutations actuelles de l'économie nationale, mais pour le moment, l'université se prend en charge d'une meilleure façon, en se tournant carrément vers sa propre ligne de création des entreprises. Dans ce cadre, notons que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Kamel Baddari a procédé, jeudi dernier, en compagnie du ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, au lancement de 84 maisons de l'entrepreneuriat à travers différentes universités du pays. A défaut de l'implication des entreprises extérieures, l'université mise sur les startups, ou le statut de l'étudiant-entrepreneur, formé dans ce sens par ces maisons de l'entrepreneuriat, et qui ira à juste titre concurrencer ces entreprises qui n'ont rien fait pour l'enrôler dans les effectifs. Avec le soutien de l'Etat, à travers l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entreprenariat (ANADE), aux porteurs de projets, qui sont déjà au nombre de 730 projets en cours d'étude au niveau de la commission nationale de coordination et de suivi de l'innovation et des incubateurs universitaires. Pour l'Etat, c'est l'issue bien meilleure qu'un recrutement des diplômés dans des entreprises. Au lieu de chercher un recrutement salvateur, l'étudiant-entrepreneur deviendrait lui-même recruteur. |
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