L'Algérie a
fêté avec un grand faste le 61e anniversaire du recouvrement de l'indépendance
nationale. Vérité qu'aucune personne honnête ne peut réfuter, le pays a fait de
grands pas dans de nombreux domaines de la vie nationale et internationale. La
réussite de l'organisation des Jeux panarabes dans cinq wilayas du pays, a été
une belle vitrine pour la promotion de l'image du pays à l'international.
Mais si 60
ans dans la vie d'un homme, l'on n'est pas encore à l'article de la mort, dans
la vie d'un pays comme l'Algérie, ça correspond à l'âge de l'adolescence. A
l'heure des bilans, que valent 60 ans, dans la vie d'une nation ? Plus qu'une
date-anniversaire, la célébration du 5 juillet doit sonner l'heure de marquer
une pause surtout. Marquer une pause pour évaluer, avec lucidité, où en est le
pays, six décennies après le départ de la France coloniale ? Presque une
seconde nature chez nous autres Algériens, notre goût prononcé pour les
superlatifs : plus vaste pays d'Afrique, plus beau pays du monde, plus grandes
réserves énergétiques du continent, une population scolaire de près de 12
millions d'individus, la plus grande mosquée d'Afrique, etc., est-ce cela qui
fait de nous un pays arrimé aux grandes puissances émergentes ? L'Algérie
avance dans la bonne direction, mais beaucoup de choses restent à faire. Où en
est-on aujourd'hui, comparé à des pays à revenus équivalents ? Tout l'argent
investi dans le développement du pays depuis des lustres passés, se traduit-il
réellement sur le terrain de la réalité ? «Peut mieux faire» comme on dit à un
collégien pour l'encourager à plus d'efforts. Selon la «théorie» du verre à
moitié plein ou à moitié vide, les Algériens sont divisés sur le bilan du pays,
61 ans après le départ du dernier roumi. Hier est derrière nous, l'aujourd'hui
devant nous là en face, et demain reste comme inconnu, tant les défis
protéiformes qui nous attendent sont gigantesques... Beaucoup de chantiers
restent ouverts, pour un pays qui sera parmi les plus peuplés en Afrique dans
moins d'une décennie. Le premier challenge repose sur les épaules des jeunes
générations, appelées à prendre le relais pour mener le pays vers les rivages
du salut. Celui qui est né le 5 juillet 1962 a aujourd'hui 61 ans, déjà ! C'est
fou comment le temps peut être notre premier ennemi...