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Encore une
affaire du livre Saint le Coran brûlé en Suède, un pays qui se transforme en
refuge d'autodafés du Coran. Mercredi 28 juin, un Irakien présumé ayant fui son
pays pour se réfugier en Suède a brûlé quelques pages du Coran en face de la
plus grande mosquée de Stockholm. S'ensuivra une vague d'indignation à travers
les pays musulmans, qui ont condamné cet acte blasphématoire et islamophobe qui
prend des allures d'une régularité étonnante. Dans d'autres pays, où la liberté
d'expression n'a presque plus de limites, l'islamophobie est très présente dans
les sphères politiques et sociales, et elle s'exprime quotidiennement de
diverses façons, mais pas à travers le recours à l'autodafé du Coran. Pourquoi
la Suède ?
Les valeurs sociales de ce pays nordique ne sont pas du tout propices à cette hostilité contre l'Islam, du fait d'une faible présence de la communauté musulmane, qui n'a pris pied dans ce pays que durant cette dernière décennie, notamment après l'arrivée massive de refugiés syriens et irakiens, du moins rien à voir avec les pays du sud de l'Europe, pourtant c'est là haut dans le Nord où semble s'exprimer une violence morale inouïe contre l'Islam. A la différence des pays du sud de l'Europe qui s'en prennent directement aux musulmans, de différentes façons collectives et individuelles, en Suède, c'est le Coran qu'on brûle. Cela suscite une vague d'indignation plus forte, qui traverse tous les pays musulmans et qui fait réagir tous les gouvernements et les organismes liés à l'Islam, comme l'Organisation de la coopération islamique (OCI). En somme, c'est l'incident diplomatique qu'on vise à travers l'autodafé du Coran. Plusieurs pays ont dans ce sens exprimé leur colère contre cet acte offensant et en veulent aux autorités suédoises qui laissent agir ces individus avec la bénédiction de la Constitution. Le gouvernement suédois, conscient de ces problèmes diplomatiques, a tenté d'interdire de brûler le Coran, refusant d'autoriser au moins deux manifestations, en février, dans le sillage du Coran brûlé par un Suédo-Danois en janvier, mais la justice a rejeté cette interdiction, estimant que le droit de manifester est garanti par la Constitution. Cette fois-ci, le timing est préjudiciable à la Suède plus que tout autre temps. Son adhésion à l'Otan semblait si proche de se concrétiser, à quelques jours du Sommet de l'Alliance atlantique en Lituanie, mais elle se trouve presque totalement compromise. Le président Erdogan, qui s'oppose à cette adhésion, a blâmé la Suède pour avoir autorisé cette manifestation, et son ministre des Affaires étrangères a considéré, à travers un tweet, qu'il est inacceptable de permettre ces actions anti-islamiques sous prétexte de liberté d'expression. La police suédoise a fait savoir qu'elle va porter plainte contre cet individu pour incitation à la haine, mais le mal est fait. Peut-on apaiser la colère d'Ankara d'ici la tenue du Sommet de l'Otan, prévu les 11 et 12 juillet prochains ? |
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